the last beat of my heart (caleah #1)

the last beat of my heart

@leah compton & @calvin walsh

Hier soir, vous avez retrouvé les lunettes d'Amanda Briggs, dans la forêt près de Long Trail. Une piste poussée jusqu’à la nuit tombée, mais malheureusement, toujours aucune trace de la jeune fille disparue depuis le 6 mars dernier. Tu perds espoir, littéralement. T’aimerais imaginer qu’elle réapparaîtra, mais comme tout les autres, cette jeune femme restera introuvable, même dans six mois. Et dans un an, on aura oublié. On aura tourné la page. C’est comme ça que les habitants de Bennington vivent depuis plusieurs années, plusieurs décennies peut-être même. Dans tous les cas, te, voilà débarquant au bar du Sapphire Club. Les stripteaseuses ce n’est pas trop ton fort, mais tu as une seconde mission, en dehors des recherches policières de ces derniers jours. On parle de contrebande, de trafic de drogue, dans le coin. Et tu sais pertinemment que le Sapphire Club joue à quelque chose de louche, surtout depuis quelque temps maintenant. Tu les observes énormément. Tu guettes le moindre geste de leur part. Pourtant, à chaque fois, ils ne se font pas pincer. Non, c’est toi qui rentres bredouille et qui t’éclate la tête contre un mur.

Assis au bar depuis cinq bonnes minutes, la musique tambourinant dans tes oreilles, tu attends ton verre de Whisky réclamé. Tu cherches du regard des informations. T’observes, silencieux, malgré que certaines femmes viennent déjà alpaguer le bel étalon que tu es. Non pas que tu ne serais pas ravie de partager un moment avec elles, mais tu as vraiment autre chose en tête ce soir. Tu pousses un soupir avant de tourner ton attention vers la barmaid s'affairant à préparer plusieurs verres d’affilés, puis des shots d’absinthe. Un petit rictus se dessine sur ton visage. Dans la pénombre, tu ne vois pas les traits du sien, mais sa chevelure brune semble soyeuse. T’inspires doucement, fermes les yeux pendant une seconde ou deux, et sors ton téléphone. Pas un seul appel de ton ex. Pas un seul appel de la nounou. C’est un bon point pour ce soir.

Un verre se pose devant toi.
Ton regard se relève.
Et tout s’électrise.

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@leah compton & @calvin walsh

Une soirée comme une autre au Sapphire Club. Cet endroit, c’est un peu devenu sa seconde maison. À dire vrai, c’est sûrement le lieu où elle passe le plus de temps, même en dehors des heures d’ouverture régulières. C’est un peu le quartier général de la meute, le lieu où elle se sent parfaitement elle-même, où elle côtoie cette famille de cœur qu’elle aime plus que tout. C’est particulièrement occupé ce soir-là, un gros groupe vient célébrer un enterrement de vie de garçon, au plus grand bonheur de la barmaid qui sait que les pourboires seront généreux. En plus, ils se montrent respectueux avec les danseuses, un point pour eux.

Leah en profite pour leur offrir un petit spectacle, et étaler ses talents de maniement de la bouteille. Elle est loin d’être digne des plus grands bars du pays, mais elle arrive à faire tournoyer les bouteilles dans les airs, à les rattraper dans son dos, à remplir les multiples verres alignés dans un seul geste fluide. Elle remercie le garçon d’honneur d’un clin d’œil lorsqu’il lui remet un billet de cent dollars, tente d’ignorer l’œillade suggestive qu’il lui fait. Clairement, il tente de la draguer. Clairement, elle n’est pas intéressée.

Enfin, elle peut porter son attention aux autres clients. Elle verse une once de whisky dans un verre, et s’approche de l’homme au bar. Elle fait glisser le verre, un sourire étirant ses lèvres. « Désolée pour l’attente. », dit-elle pour la forme. Puis ses yeux se posent sur lui, et leurs regards se croisent. Espace d’une seconde, le temps semble s’arrêter. Comme si son univers tout entier basculait brusquement. Leah pose les mains sur le comptoir du bar pour ne pas perdre pied, tant son souffle lui semble manquant. Son visage semble d’ailleurs perdre ses couleurs, comme si elle était victime d’un soudain malaise…

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Cette sensation qui te traverse. Cette décharge électrique étrange qui fait vibrer l’intégralité de ton corps. Ton cœur s’emballe immédiatement. C’est comme si une bouffée d’air chaud, brûlante, s’était exposé à toi en l’espace d’une seconde. Tu déglutis difficilement, cherchant à reprendre tes esprits, mais tu restes hypnotisé par elle. La douceur de ce minois. Une peau de porcelaine. Des lèvres pulpeuses dont la couleur est agrémentée d’un rouge à lèvres légèrement rosé. Ce regard. Ces prunelles incandescentes qui te transpercent, comme si tu devenais un livre ouvert à toutes émotions, toute pensées. Comme si elle allait entendre, comprendre, ce que tu pourrais penser, vouloir dire, crier. D’ailleurs, aucun son ne sort d’entre tes lèvres, Calvin. Aucune réaction à part cette hypnose. Vous êtes dans une bulle, éloigné de tout ce brouhaha épuisant autour de vous. Le bar n’existe plus. Qui est-elle ? Que fait-elle là ? Nouvelle tentative de déglutir. Une inspiration profonde. La musique résonne lentement dans tes tempes, comme si ce moment incroyable s’effaçait soudain, laissant place à cette réalité, dans laquelle tu n’es que ce simple client.

Oh, je-

Impossible de parler. Ta voix rauque déraille. C’était quoi ça, putain ? Des picotements dans tes doigts te rappellent cette décharge. Elle n’était pas irréaliste, non. Ça a bien eu lieu quelques instants plus tôt, mais tu ne saurais donner un nom à tout ça. T’inspires à nouveau profondément, le regard posé sur le verre de Whisky face à toi.

Merci, Mademoiselle…

Tu laisses ce dernier mot en suspens, comme pour avoir son nom, son prénom. Avoir un élément sur elle, qui pourrait t’aider à avancer, à comprendre, à analyser ce qui a pu se passer entre vous. Ce n’était peut-être rien, Cal, tu te fais des films, comme d’habitude. T’attrapes le verre d’un geste et bois quelques gorgées de l’alcool fort qui te brûle déjà la gorge. Ton regard n’a pas quitté la jeune femme. Non, tu n’arrives pas. C’est… Instinctif.

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Leah ne peut retenir quelques regards furtifs autour d’elle, adressés à ses collègues. Est-elle la seule à ressentir cette électricité dans l’air? Ce fourmillement qui la prend au ventre, qui la rend plus fébrile qu’elle ne l’a jamais été de sa vie? Elle a l’impression que quelque chose d’important va se produire, et pourtant. Rien ne semble différer de la scène qui s’offrait à son regard quelques instants plus tôt. Elle se désintéresse vite des gens qui l’entourent, parce que la seule personne qui compte, c’est cet inconnu à qui elle vient de tendre un verre. De nouveau, leurs prunelles se croisent, et Leah ressent l’envie soudaine de se noyer dans l’azur de son regard. Elle entrouvre les lèvres comme pour parler, mais aucun son ne s’échappe d’elle. Alors elle métamorphose cette vaine tentative en un sourire incertain. Elle ne sait sur quel pied danser, elle qui a depuis longtemps perdu l’habitude d’être troublée par qui que ce soit.

« Leah. », arrive-t-elle finalement à prononcer. Elle tente de s’occuper les mains, de s’affairer à nettoyer le comptoir, mais alors qu’elle jonglait pratiquement avec ses bouteilles quelques secondes plus tôt, ses gestes se font désormais saccadés. Elle passe à un cheveu de renverser la bouteille de whisky, mais la rattrape de justesse, laissant un rire nerveux s’échapper. « Un autre? » Il n’a même pas fini son premier, mais déjà elle lui verse une seconde rasade. Pour la forme, et surtout pour se donner une contenance, elle prend un verre et s’en sert un à son tour.

« Première fois au Sapphire? » Elle connaît déjà la réponse – s’il fréquentait cet endroit, elle le saurait. Elle s’en souviendrait. Parce que cet homme la trouble jusqu’au plus profond de son être, et elle sait déjà que jamais elle n’oubliera son passage ici ce soir. Et comme elle passe pratiquement toutes ses soirées au club, elle l’aurait certainement remarqué s’il y avait mis les pieds auparavant.

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Le doute qui s’installe dans ton regard, dans les gestes si anodins si troublés de la jeune femme en face de toi. Dieu qu’elle te ne laisse pas indifférent, cette jolie brune. Et quand elle prononce ton prénom, une nouvelle décharge, une illumination dans tout ton être, te réveille immédiatement. C’est comme si c’était logique. Comme si tu le savais au premier regard. Vos souffles qui se mélangent dans le même air. Vos regards qui s'entremêlent, comme pourraient le faire vos doigts éloignés par la distance de l’inconnu. Tu échappes un léger sourire, timide, léger, tandis que tu ne la quittes toujours pas des yeux. Elle te serre à nouveau, comme pour occuper ses mains, son attention. Tous tes sens sont en alerte.

Très joli prénom.

Ta voix suave, rauque, résonne dans votre bulle parfaite. T’en a rien à faire du groupe de jeunes qui vous observe et qui attende le retour de la jolie barmaid rien que pour eux. D’ailleurs, non, au fond de toi, t’es incapable de la laisser s’en aller et foncer dans la gueule du loup. Quelle ironie… Si tu savais qui elle est réellement.

Merci, c’est gentil, il ne fallait pas.

Tu désignes le verre plein et relèves le regard vers elle, capturant à nouveau ses prunelles. Un frisson qui s’échappe du haut de ton crâne, le long de ta colonne vertébrale.

Mhm, non, j’suis déjà venu. Je suis de Bennington, qui ne vient pas ici.

T’échappes un léger rire. Rauque. Un peu plus froid. Car au fond, qui ne vient jamais ici, oui ? T’as bien raison de te poser cette question, Cal. Le monde entier pourrait venir ici, que tu ne saurais pas qui dirige cet endroit, ni les activités illégales qui s’y cachent. D’ailleurs, tu ne l’avais jamais vu ici. Leah…

Vous êtes nouvelle ?

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Le compliment, pourtant anodin, procure un frisson de plaisir à la louve. Elle donnerait n’importe quoi pour entendre l’homme murmurer son prénom, sachant déjà qu’entre ses lèvres il deviendrait son mot préféré. Elle se sent légèrement rougir à cette idée, et si une partie d’elle-même se juge sévèrement pour cette mièvrerie dont elle fait preuve, elle n’y peut absolument rien. Face à ce bel inconnu, elle a le souffle coupé, elle perd pratiquement contact avec la réalité. Comme si le monde entier autour d’eux n’avait plus qu’une importance minime. Comme si la seule et unique personne qui comptait était cet homme qui se trouve si près d’elle, mais pourtant si loin… Il serait si facile de contourner le bar et de venir s’asseoir à ses côtés. Séparer cette distance entre eux qui torture la louve. Leah a appris à se méfier des hommes, elle n’est pas du genre à chercher à séduire des étrangers. Elle s’explique donc mal cette pulsion qu’elle a de vouloir le charmer, de vouloir effleurer sa peau du bout de ses doigts…

« Oh, pas du tout. Je travaille ici depuis toujours. » Une fois encore, elle tente de se remémorer si elle l’a déjà aperçu. Il lui semble que son visage lui est légèrement familier, mais elle n’arrive pas à déterminer s’il s’agit d’un client qu’elle aurait déjà croisé. Il lui semble évident qu’elle se souviendrait d’une telle rencontre. « Jusqu’à récemment, je travaillais plutôt là. », avoue-t-elle en faisant un signe du menton vers la petite scène où danse une jeune femme pratiquement dévêtue. Leah a longtemps été l’une des danseuses les plus populaires du bar, et il n’était pas rare que les habitués paient pour la voir danser dans une petite cabine privée. Depuis la mort de son père toutefois, elle est passée derrière le bar et n’est plus jamais retournée sur scène.

Elle pose son regard sur le visage de l’homme, espérant peut-être déchiffrer ses pensées. L’aurait-il déjà vue sur scène, à se déhancher au rythme d’une musique langoureuse? Une sensation de vertige la prend à cette idée, provoque un fourmillement d’excitation en elle. Aimerait-il la voir de nouveau? « Et vous? Votre nom? », demande-t-elle d’un ton presque abrupt, tant son ignorance à ce sujet lui semble désormais insupportable.

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Tu te mords la joue intérieure, en observant les traits tirés de la jeune femme. Elle semble fatiguée, et tu rêverais presque de pouvoir la prendre dans tes bras. La réconforter. La cajoler. Mais qu’est-ce que tu racontes, Calvin ? Tu ne la connais même pas, cette jolie demoiselle. Pourtant, tu ne peux guère quitter ton exploration visuelle. Elle t’attire irrémédiablement et tu ne saurais dire pour quelle raison cette alchimie semble s’installer entre vos deux êtres. T’aimerais disparaître avec elle, sur une île déserte. La kidnapper pour toujours. Lui offrir une vie merveilleuse. Quand elle glisse son regard sur la barre de pole dance derrière toi, sur l’estrade, tu comprends vite qu’au départ, elle devait partager des moments dangereux avec des hommes bien moins calmes et agréables que toi. Pendant l’espace d’une seconde, tu l’imagines en train de se déhancher, vêtue d’une petite tenue comme seul accoutrement. Un frisson te parcourt à cette simple idée. Dieu qu’elle devait être divine, déjà que derrière son comptoir elle fait tourner toutes les têtes, même la tienne. Tu déglutis difficilement. C’est si dur que ça de parler à une femme, Calvin ? T’es rouillé, c’est peut-être juste ça…

Oh. Ce rôle ne vous convenait plus ? Pour… Venir derrière un bar, j’veux dire.

Idiot, qui ne sait pas prononcer un seul mot sans être capable de dire quelque chose de gentil. Malencontreusement, tu as toujours eu le chic pour t’attirer les foudres des jeunes femmes depuis toujours, même quand tu convoitais aussi jolie qu’elle. Quoi, tu convoites Leah ? Leah, comment d’ailleurs…

Calvin, Calvin Walsh. Enchanté, Leah.

En prononçant son prénom, tu appuies sur cette unique intonation mélodieuse et rauque qui vibre le long de ta langue. Celle-ci claque légèrement entre tes lèvres, puis tu souris brièvement. Un sourire sincère et significatif, car au fond, oui oui, tu es ravi de la rencontrer.

Est-ce que je pourrais avoir une rincette ?

En l’observant, en discutant, t’as sifflé ton deuxième verre de Whisky, sans t’en rendre compte. Tes joues rougissent légèrement de surprise en voyant l’effet que cette femme peut finalement avoir sur ta personne. Tu passes ta langue sur tes lèvres pour les humidifier. Diantre, n’oublie pas ta mission Cal !

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une ombre semble passer sur le visage de la louve. Il est certain que son âge est l’une des raisons pour lesquelles elle a changé de poste au Sapphire. Personne n’a envie de débourser pour voir une femme approchant la quarantaine. Mais elle sait très bien que la vérité est plus compliquée. Dans les faits, elle semble plus jeune que son âge, et elle sait pertinemment qu’elle plaît encore. C’est plutôt la mort de son père qui l’a forcée à prendre cette décision. Il allait de soi, aux yeux du patriarche et des autres bras-droits, que Leah prendrait la place de son pères au côté du leader de la meute. Elle était déjà impliquée dans les affaires de celle-ci depuis de nombreuses années. Mais en sachant que la chose s’officialiserait prochainement, Leah savait qu’elle devrait prendre un pas de recul au bar. Car si les membres de longue date de la meute la respectaient, elle ne pouvait pas prendre pour acquis que ce serait toujours le cas auprès des nouveaux. Une femme si jeune en position de pouvoir, danseuse en plus? Elle avait préféré éviter.

Elle chasse ses pensées qui la ramènent au jour le plus triste de sa vie, et offre plutôt un sourire énigmatique à l’homme. « Quelque chose comme ça. J’avais envie de faire autre chose. Mais il ne serait pas impossible que je me laisse tenter par les cabines privées… » Mais qu’est ce qui lui prend, à parler comme ça? Elle espère dans doute provoquer des pensées indécentes dans l’esprit de celui qui la trouble tant.

Calvin. Le nom coule, caresse tous ses sens. Elle enregistre cette information dans son esprit, ayant l’infime certitude que sa vie sera désormais intrinsèquement liée à la sienne. « Enchantée, Calvin. » Un frisson de plaisir qui la parcoure alors qu’elle prononce son nom.

À sa demande, elle lui verse une généreuse rasade de whisky, et remplit également son verre du liquide ambré. Après avoir fait tournoyer l’alcool dans son verre pour l’aérer un peu, elle tend son verre vers celui de Calvin, et le fait doucement tinter contre le sien. « C’est bientôt l’heure de ma pause. Vous m’accompagnez dehors le temps d’une clope? » Quelques instants à peine depuis qu’elle a fait sa rencontre et, déjà, l’idée d’être séparée de lui est insupportable.

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Des cabines privées ? C’est pour que tu t’imagines ce que les hommes sont capables de lui faire, ou bien ce qu’elle serait capable de faire elle, qu’elle te dit ça ? Dieu que ton esprit se trouble littéralement. Tu t’imagines tellement de choses possibles. Tu te racles la gorge pour te donner de la contenance, mais, imaginer le corps de la jeune femme sans les bouts de tissus qu’elle porte à l’instant… Deviens quelque chose d’obnubilant, d'intrigant. Il fait chaud tout d’un coup, non ? Tu hausses les épaules, sans rien dire.

Mhm, ça dépend ce que vous allez faire dans ces fameuses cabines.

Oui, c’est ça, fait donc l’innocent, Calvin. Et si c’était toi son client ? Si… Nouveau raclement de gorge. Arrête de réfléchir à tout ça, Calvin, ça va te griller le cerveau. M’enfin, il doit déjà l’être. Tu ne peux pas t’empêcher de t’imaginer des choses, de penser, de réfléchir, de ressentir. Cette sensation étrange. Ce lien qui se construit difficilement. Lien invisible, pourtant inexistant. C’est comme si c’était… Quoi, innée ? C’est ça qu’on dit, non ? La douce voix de la jeune femme te sort de ta torpeur. Sa douce voix qui prononce ton prénom. Le tien. Pas celui d’un autre. Un frisson parcourt ta colonne vertébrale, jusqu’à ta nuque. Ton poil se hérisse. Une mélodie si suave, sexy. Pouah, va falloir que tu déguerpisses d’ici Cal, ce n'est pas possible autrement.

Verre rempli, tu le bois presque d’une traite. Histoire d’avoir un peu plus d’alcool dans le sang, pour te donner plus de courage pour affronter cette drôle de rencontre avec Leah. Elle te propose de l’accompagner fumer une clope. Ton regard se noie à nouveau dans le sien, tu te mords l’intérieur de la joue, une nouvelle fois. Et puis tu hoches de la tête.

Je vous attends.

D’une voix rauque, tu lui annonces ta décision. Le regard intense et profond. Tu finis ton verre de whisky et te diriges vers la porte de service non loin du comptoir. Tu sors. Tu sais qu’elle va te rejoindre rapidement. Et l’intimité de cette rencontre va s’accentuer, car dehors, vous serez seuls. Seul l’un avec l’autre, à vous apprivoiser…. Ou vous dévorer.

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Elle n’est pas aveugle, elle perçoit bien le trouble qui habite l’homme, qui fait écho à celui qui résonne en elle. Elle aurait presque envie d’en jouer, de détailler tout ce qu’elle pourrait faire sous l’anonymat de ces fameuses cabines. Elle serait même tentée de carrément lui suggérer de l’y inviter, pour qu’elle puisse lui faire une démonstration… Mais elle sait que si elle joue trop avec le feu, elle risque de s’y brûler. Pourquoi semble-t-elle prête à laisser tomber tous les murs qu’elle a érigé autour d’elle depuis des années face à cet homme dont elle ignore tout? Pourquoi a-t-elle l’infime certitude que son destin est désormais lié au sien? Elle ne lui offre finalement qu’un sourire énigmatique en guise de réponse, mais ce sourire devient plus sincère lorsqu’il accepte de l’accompagner à l’extérieur.

Leah ne le lâche pas des yeux lorsqu’il s’éloigne, sans pouvoir s’empêcher de le détailler du regard. Sa démarche, sa façon donc les muscles de son dos bougent lorsqu’il avance, le balancement de ses bras… Tous les détails s’imprègnent dans son esprit. Lorsque la porte referme derrière lui, elle sent comme un immense vide en elle, une sensation désagréable de vertige qui lui donne l’impression qu’elle a perdu tous ses repères. Leah appuie ses mains contre le bar et prend une grande inspiration, puis cherche son collègue du regard pour lui dire qu’elle s’absente pour quelques minutes. Celui-ci, qui n’a rien perdu de l’échange entre l’humain et la louve, semble vouloir la prévenir du regard. Il n’est pas dupe, il a bien vu tout le trouble qui habite Leah… mais il la laisse partir, sachant que lorsque la brune a quelque chose en tête, mieux vaut ne pas se mettre en travers de son chemin.

Une fois à l’extérieur, elle s’approche aussitôt de Calvin, attirée à lui comme le serait un aimant. Elle sort son paquet de cigarette de la poche arrière de son jeans, et le tend à l’homme au cas où il voudrait s’y servir. Elle ne peut chasser ce petit sourire béat qu’elle a aux lèvres, qui ne ressemble tellement pas au masque habituel qu’elle revêt. Elle tire une touche sur sa clope, puis sans un mot, elle glisse sa main dans celle de l’homme pour l’entraîner avec elle. Elle marche une dizaine de mètres afin de s’éloigner de l’entrée du bar, puis malgré tous ses instincts qui la supplient de maintenir le contact physique avec lui, elle lâche sa main.

Ils se trouvent à quelques pas de sa moto, et la louve ouvre le compartiment de rangement sous le siège pour en sortir une bouteille de whisky. Bien qu’ils servent de bons produits au Sapphire, cette bouteille en est une d’exception. Elle en boit une gorgée directement au goulot, car elle sent qu’elle a besoin d’aide pour garder son sang-froid. Puis, encore une fois, elle tend la bouteille à Calvin. « Est-ce que vous croyez au destin? », demande-t-elle soudainement. Parce qu’il est impossible qu’elle soit la seule à ressentir ce lien qui les unit, n’est-ce pas? Elle a entendu des rumeurs, elle sait qu’il existe une âme-sœur sur terre pour chaque lycan. Mais les probabilités de la rencontrer relèvent presque de l’impossible, pas vrai? C’est du moins ce qu’elle a toujours pensé, jusqu’à cet instant où son regard s’est posé sur lui.

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Elle te rejoint plus rapidement que tu l’aurais cru. C’est comme une si une attraction te poussait inévitablement vers elle, alors elle aussi ressentait cette étrange sensation au creux de ses reins ? Elle aussi, brûlait de l’intérieur comme une flamme ardente ? Ta respiration se coupe littéralement quand elle te rejoint, dans la pénombre de la ruelle à l’arrière du club. T’en as oublié toutes tes convictions, n’est-ce pas Calvin ? Pourquoi étais-tu venu au club, déjà ? Enquêter, hein ? Ta gorge te brûle. Tes lèvres s’enflamment. La présence de la jeune femme, de Leah, t’irradie totalement. Elle te tend le paquet de clopes, et tu ne peux résister à la tentation de glisser ses doigts près de sa peau délicate. T'effleures lentement son index, puis son pouce, en retirant délicatement une cigarette du paquet. Clope au bec, tu l’allumes en plongeant ton regard dans celui de Leah. Encore et encore. Comme dans un lac noir, un abîme déchiquetant ton cœur.

Ton cœur manque un battement quand la fraîcheur d’une main attrape la tienne. Ton regard la surprend. Le palpitant s’explose. Ton épiderme réagit. Un frisson indéchiffrable. Une respiration saccadée. Zut, ce contact s’efface aussi vite. Face à une magnifique moto, qui semble être la sienne, tu l’observes sortir une bouteille de Whisky d’excellence. Tu fronces les sourcils, suivis d’un sourire léger. Un petit rictus, à peine visible dans la pénombre de la nuit.

Le destin ? Ça dépend. En général, non.

Ouais, en général. Avant d’avoir posé le regard sur elle. Avant d’avoir ressenti tout le désir qui brûle en toi, d’un seul regard. Avant d’avoir confectionné une bulle, un cocon à vous. Avec cette inconnue que tu n’as jamais vue auparavant, et pourtant, une habituée sur le podium. Tu te mords la joue. T’attrapes la bouteille d’un geste et avales une gorgée au goulot.

Et vous, Leah ?

Ta voix rauque. Elle te fait de l’effet même à toi. Cette brûlure ne s’efface toujours pas. Ardente. Réclamant presque que tu lui sautes dessus. Merde, Calvin, qu’est-ce qui se passe au juste ? Une donzelle qui te fait tomber si facilement ? Un frisson te parvint à nouveau, cette fois, la fraîcheur de la nuit. Tu remarques qu’elle ne porte qu’un simple débardeur noir.

Il fait frais, vous voulez ma veste ?

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Aussi étrange que cela puisse paraître, Leah sait que dans les cinq dernières minutes, son univers tout entier vient de basculer. Son point d’ancrage vient de se déplacer vers l’homme qui se trouve à un pas d’elle. Un homme dont elle ignore tout, sinon qu’il lui est destiné. Elle ne le connaît même pas et, déjà, elle est sienne. Si ça se trouve, il est déjà attaché à une autre femme, voire à un homme. Mais Leah sait déjà qu’elle fera tout en son possible pour qu’il lui appartienne. Parce que ce qu’elle ressent pour l’homme qui se trouve face à elle, c’est trop viscéral pour être ignoré. Mais comment lui faire comprendre qu’elle est née pour être avec lui, alors qu’ils se connaissent depuis quelques minutes seulement?

Elle ne peut faire autrement que se renfrogner légèrement lorsqu’il avoue ne pas croire au destin. Dix minutes plus tôt, elle aurait eu la même réponse que lui, mais comment ne pas y croire alors qu’elle vient d’enfin croiser la route de son âme-sœur? « J’y crois avec chaque fibre de mon être. », s’entend-elle répondre, son regard plongé dans le sien. Elle a conscience qu’elle agit de façon un peu étrange, mais elle n’arrive tout simplement pas à être elle-même en cet instant.

Elle n’avait pas réalisé la fraîcheur de la nuit, mais maintenant qu’il en parle, elle sent un frisson qui la parcoure de la tête aux pieds. Elle hoche doucement la tête lorsqu’il lui propose sa veste, et frissonne de plaisir lorsqu’elle glisse ses bras dans les manches. Le vêtement est encore gorgé de sa chaleur, et son parfum l’enivre, annihilant tous ses autres sens durant un court instant. Elle se blottit dans le vêtement, se demandant si elle arrivera à le lui rendre un jour. « Merci. », souffle-t-elle en lui adressant un sourire en coin.

Elle donnerait n’importe quoi pour qu’il soit comme elle, pour qu’il sente ce lien si unique qui les unit tous les deux. Pour qu’elle n’ait pas à contourner sa réelle nature pour lui faire comprendre qu’ils sont faits l’un pour l’autre. Ça fait si longtemps qu’elle n’a pas cherché la compagnie d’un homme qu’elle ne sait même plus comment s’y prendre. Lorsqu’elle se fait draguer, c’est souvent par des clients enivrés, et elle a développé un sens de la répartie hors du commun pour les envoyer paître. Maintenant que les rôles sont inversés et qu’elle est celle qui doit tenter une approche, elle ignore complètement quoi dire, quoi faire. « Vous en voulez? », demande-t-elle finalement en lui tendant la bouteille. Peut-être que l’alcool finira par inhiber la nervosité qu’elle ressent et à délier leurs langues – de n’importe quelle des façons possibles.

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@leah compton & @calvin walsh

Elle est transperçante, enivrante. Elle fait vibrer chaque parcelle de ton corps, chaque parcelle de ta peau. Cette sensation te rappelle le premier jour où tu as rencontré ton ex. Cette douloureuse pensée traverse ton esprit pendant l’espace d’une seule seconde, car, ton regard croise à nouveau celui de la jeune brune. Et toute cette douleur, cette crainte qui t’anime, s’évanouit instantanément. Elle semble si différente. Elle semble pouvoir t’offrir autre chose. Mieux, peut être, qu’un simple coup d’un soir ? Plus qu’une simple relation de lendemain ? Un sourire qui se dessine sur ton visage. Elle y croit fort au destin, alors que toi, tu sembles particulièrement martyrisé par lui depuis trop d’années à présent. Elle y croit fort, comme tu pouvais y croire quand tu as connu ton ex, quand elle est tombée enceinte. Croyance qui s’est évanoui le jour où ton enfant a été déposé sur le bord de ta porte d’entrée avec un p’tit mot d’adieux. Il était si petit, si fragile dans son couffin. Tu chasses ces pensées parasites de ton esprit en secouant doucement la tête. Ton attention se pose à nouveau sur la jeune brune.

Ta veste posé dans un geste vif sur les épaules fragiles de la jeune femme, tu ressens un étrange frisson au toucher de sa peau contre la tienne. Comme quand elle a pris ta main pour t’emmener jusqu’à sa moto, quelques minutes plus tôt. Le frisson perdure. Prend de l’ampleur. Tes doigts picotent. Ta bouche s’assèche. T’es presque gêné d’une telle réaction. On dirait un gamin qui découvre les sensations sexuelles auprès de la première fille qu’il voit. T’es ridicule, Cal.

Être silencieux, ce soir, en compagnie de cette jolie femme. Ressentir toutes ces choses. T’as oublié qui tu es ce soir. T’as oublié la raison de ton passage au Sapphire Club. Obnubilé par cette enchanteresse. C’est comme si on t’avait jeté un sort. Comme si, c’était indispensable d’être auprès d’elle. Ca faisait bien longtemps que tu n’avais pas ressenti ça, enfin, l’as-tu déjà ressenti d’ailleurs ? Avec une si grande intensité ? Aussi vite ?

C’est comme… magique.

Arf, je te la laisse. J’ai un peu abusé sur les derniers verres, j’voudrais pas rentrer saoul.

T’as un enfant à gérer après tout, à la maison, Cal. Responsable d’un petit être, et de toi-même. Ce n’est pas toujours facile, surtout qu’il approche des trois ans et demi et qu’il est intenable, en ce moment. Il lui manque une figure maternelle, quelque chose que tu ne peux lui offrir. Célibataire endurci depuis… trop longtemps.

Tu soupires et observes le ciel parsemé d’étoiles.
Le ciel est dégagé. T’inspires une bouffée d’air frais.

Alors comme ça, vous y croyez avec chaque fibre de votre être, mh ? Qu’est-ce qui vous pousse à y croire ? Qu’est-ce qui vous fait croire que le destin… a décidé qu’on se rencontre ?

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@leah compton & @calvin walsh

Lorsque Calvin refuse cette bouteille qu’elle lui tend, la louve hausse les épaules avec désinvolture. Elle est presque tentée de l’encourager à continuer à boire, peut-être même laisser planer l’idée qu’il n’a pas besoin de rentrer chez lui. Après tout, elle-même vit tout près du bar, et l’idée de l’inviter chez elle est tellement tentante… À l’idée de se retrouver seule avec lui, elle perd presque tous ses moyens. Elle imagine leurs souffles qui se mêlent l’un à l’autre, ses doigts qui parcourent son épiderme, ses lèvres qui se posent sur les siennes…

Non.

Elle doit absolument reprendre le contrôle d’elle-même. Elle porte la bouteille à ses lèvres pour en boire une nouvelle rasade, sachant que la brûlure de l’alcool l’aidera à canaliser ce trouble qui ne cesse de grandir en elle. Mais elle sait également qu’elle doit se montrer raisonnable et cesser de boire, car elle aussi risque d’être complètement ivre. Elle a certes développé une bonne résistance à l’alcool au fil du temps, mais n’y est pas non plus complètement insensible. Alors elle referme la bouteille et la dépose à ses pieds, histoire d’éviter la tentation.

À sa question, elle a l’impression que son cœur rate quelques battements. Elle aimerait tellement pouvoir lui expliquer cette certitude qu’elle a face à eux! Mais comment le faire alors qu’il n’est qu’un simple humain? Il n’a pas grandi avec les mêmes légendes qu’elle, il risque de la croire complètement cinglée si elle se met à parler d’âme-sœur ou de destin. Et elle refuse de prendre un tel risque. Mais en même temps, il lui semble impossible qu’elle soit la seule à ressentir cette attraction. Tout dans l’attitude de Calvin lui laisse croire qu’il partage son trouble. « Je crois que ma réponse aurait été différente il y a une heure. Mais… » Elle fait un pas vers lui, réduisant presque à néant la distance qui les séparent. « Je ne suis pas la seule à le ressentir, n’est-ce pas? », demande-t-elle alors que son souffle se mêle à celui de Calvin. Elle laisse son regard papillonner, observant chacun des traits de son visage comme si elle voulait les imprégner de manière indélébile dans sa mémoire.

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@leah compton & @calvin walsh

La distance se réduit considérablement entre vous, quand elle fait un pas vers toi. Ton cœur explose littéralement. Tout ton être ne demande qu’à toucher sa peau soyeuse. Tout ton être réclame d’assouvir la brûlure intense qui irradie ton corps tout entier. Tes sens semblent complètement déboussolés. Tu déglutis difficilement, quand ton regard croise celui de la brune. Une nouvelle fois, tu plonges dans les profondeurs de son regard. Ton cœur s’emballe. Ta respiration saccadée, se coupe, se brise. Quelque chose d’irrationnel se passe entre vous, et tu ne saurais donner un mot à ce phénomène étrange. Ce que tu sais en revanche, c’est que tu as envie d’elle. Envie de toucher sa peau. D’embrasser ses lèvres charnues et roses.

Merde, Cal, mais qu’est-ce qu’il t’arrive…

Je… Qu’est-ce que tu ressens dis-moi ?

Tu joues avec le feu, définitivement. Dans la pénombre de cette ruelle, seule la lune vous éclaire de sa lueur transperçante. Toi aussi, tu fais un pas vers elle. Vos visages à quelques centimètres, vos mains se frôlent, vos corps captant la tension, l’énergie, l’intensité qui vous unit. C’est si étrange. Si délicieux, cette chaleur. La tentation est si forte, si attractive.

Tu lui attrapes la bouteille de la main droite et avales une gorgée de liquide brûlant ton œsophage immédiatement. Tu toussotes légèrement. Okay, ce n’était pas très viril cette tentative. Ton regard brûle d’intensité face à elle. Et tu serais prêt à tout pour elle, pour lui plaire. C’est étrange, toi qui aime finalement ta solitude depuis si longtemps…

T’approches tes lèvres de son oreille, et susurres quelques mots.
Tranchants.
Sexy.
Intenses.

Qu’est-ce que je provoque en toi ?

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Un sourire joueur étire les lèvres de la louve lorsqu’il lui demande ce qu’elle ressent. Comment pourrait-elle lui expliquer, sans lui faire peur? Ce qu’elle ressent, c’est qu’elle a attendu toute sa vie cet instant précis. Alors qu’elle n’a jamais cru avoir besoin d’un homme pour être comblée, elle réalise à quel point elle avait tort. Elle avait besoin de lui, tout simplement. Il lui est désormais aussi vital que l’oxygène qu’elle respire. Comment lui expliquer qu’elle est née pour être avec lui? Qu’il foule cette terre pour lui appartenir?

Alors qu’elle entrouvre les lèvres pour lui répondre, elle s’interrompt. Parce qu’il vient de lui aussi faire un pas vers elle. Comment ose-t-il s’approcher davantage sans se montrer plus entreprenant? Le regard de Leah ne quitte plus le sien. Son corps tout entier se sent en alerte, tant la proximité de Calvin lui est indispensable. Elle a tellement envie de lui, de sentir sa peau contre la sienne…

Un long frisson lui parcoure l’échine du dos lorsqu’il murmure à son oreille. La louve ne peut retenir un gémissement faible, et elle inspire profondément, tentant peut-être de reprendre ses esprits. C’est toutefois chose impossible, elle ne sera plus jamais maître d’elle-même tant et aussi longtemps qu’il ne sera pas sien. Elle cambre légèrement son corps, pour frôler le torse de Calvin. Sa poitrine se love contre son torse, son bassin se plaque contre le sien. Elle se retient d’ailleurs de ne pas le titiller davantage, afin de s’assurer qu’il ne lui est pas indifférent…

Toujours sans un mot, elle glisse sa main dans celle de Calvin, et guide celle de l’homme vers sa poitrine. Elle pose alors la main à plat entre ses seins, à l’endroit où son cœur bat avec une force inouïe. « Tu le sens? », murmure-t-elle, alors qu’elle place sa propre main sur le cœur de Calvin. Deux cœurs qui battent à l’unisson, comme s’ils avaient attendus toutes leurs vies pour se trouver.

Sa main quitte le torse de Calvin pour venir effleurer la ligne de sa mâchoire. Son regard plongé dans le sien, elle se fait hésitante, n’osant pas franchir le premier pas. Est-elle complètement folle de croire qu’il la désire tout autant qu’elle a envie de lui? « Tu me troubles. Plus que quiconque m’a troublée au fil de ma vie. », avoue-t-elle finalement.

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Okay, elle a clairement posé le plat de ta main entre ses seins. Okay, ton coeur tambourine littéralement fort, trop fort. Il s’emballe à une vitesse incroyable. Il s’écrase, s’éclate, continue sa course à une vitesse phénoménale. Ton esprit s’embrouille. Ton regard ne quitte plus le sien. Ton pouls s’accélère. Ta bouche s’assèche. Tu es obnubilé, hypnotisé par elle. Tout tes sens sont centrés sur elle, juste elle. Dieu que tu aimerais comprendre ce que tu ressens ce soir, en cette nuit sombre. Mais, tu n’as pas de mot, non. Tu es incapable de comprendre, toi, petit humain.

Vos deux palpitants s’unissent. C’est divin, incroyable, intense. Cette sensation. Ce picotement qui se glisse sur ta peau, au contact de la sienne. Tu te mords la lèvre, en la fixant. Oui, Calvin, tu as envie de l’embrasser là, tout de suite. Pourquoi, t’en sais rien. Mais, tu en as terriblement envie. Ça te paralyse. Tes entrailles se tordent d’envie.

Oui…

Tu souffles, à peine capable de respirer. Le souffle court. Les lèvres de plus en plus demandeuses, intriguées par la douceur, par la chaleur des lèvres pulpeuses de la demoiselle face à toi.

Quand elle commence à glisser ses doigts le long de ta mâchoire, le long de ta barbe de trois jours, tu frissonnes immédiatement. Ce contact qui vous lit, cette sensation ultime qui fait de toi un être totalement dépourvu de conscience en sa présence. C’est comme si tu lui appartiens, sans vraiment la connaître.

Qu’est-ce qu’il nous arrive ?

Tu questionnes, le visage proche du sien. Presque prêt à franchir cette barrière existante, cette tension qui t’assaille. Oui, Calvin, t’as vraiment envie de l’embrasser, putain. A en crever.

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Elle prend peut-être certains risques en se dévoilant ainsi, en lui laissant deviner à quel point elle est obnubilée par lui. Le risque qu’il prenne peur, qu’il veuille la fuir face à tant d’intensité. Ou, pire encore, le risque qu’il veuille rester. Le risque d’être vulnérable en le laissant entrer dans sa vie. Mais a-t-elle vraiment peur? Craint-elle vraiment qu’il puisse la blesser, lui qui lui est visiblement destiné? Elle a envie de croire que si leurs destinées sont liées, c’est qu’il sera bon envers elle. Que jamais il ne lui fera de mal, au contraire de cet homme avec qui elle avait autrefois partagé sa vie. N’est-ce pas ainsi qu’une âme-sœur doit agir?

Leah n’est pas du genre à trop s’intéresser aux histoires amoureuses des autres, mais elle a déjà vu quelques âmes sœurs interagir ensemble. L’amour qui se lie entre eux, une fois que le lien a été accepté par l’humain, est absolument indescriptible. Ses parents s’étaient ainsi liés avant la naissance de Leah, et même si elle a perdu sa mère à l’âge de dix ans, elle a eu le temps d’être témoin de leur relation basée sur un amour sincère, pur, inconditionnel. Leah n’a elle-même connu que la violence et les tromperies, et elle a depuis longtemps perdu intérêt en ce qui concerne sa vie amoureuse. Mais maintenant qu’elle a trouvé son âme-sœur… Elle voudrait se jeter corps et âme dans cette histoire folle, tout en sachant qu’elle devra prendre son temps pour ne pas effrayer Calvin.

Plus les minutes s’écoulent, plus son impression qu’il ressent lui aussi cette attirance indescriptible se confirme. La tension entre eux est tellement lourde qu’elle en devient presque palpable. Le souffle qui s’échappe des lèvres de Calvin effleure la peau de la louve, qui cherche son regard du sien. Et cette volupté qu’elle lit au fond des prunelles de l’homme achève de la convaincre. D’un pas, elle réduit à néant la distance qui les séparent. Dans un geste incroyablement naturel, sa main vient se glisser le long de sa nuque et elle l’attire à elle dans un baiser empreint de tendresse et de passion. Et au moment où leurs langues se mêlent l’une à l’autre, c’est comme si quelque chose explosait en elle. Une passion dévorante qui la happe toute entière, qui la pousse à gémir contre les lèvres de cet homme qu’elle aime déjà sans le connaître.

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La pression de ses lèvres sur les tiennes s'intensifie au moment même où ta main se glisse sur sa hanche, pour l'agripper, pour ne pas la perdre. C'est comme si tu étais happé, attiré immédiatement par elle, sans pouvoir dire non, sans pouvoir ressentir autre chose que cette attraction étouffante, violente. La jeune femme pousse un léger gémissement, et ça te rend totalement dingue. Le self contrôle que tu as l'habitude d'avoir, s'éclate en mille morceaux. Tu es à nu, sans défense, incapable de reculer et de stopper cette rencontre, cette étreinte qui s'éternise. Ta main libre se glisse sur la joue de la jeune femme, tu y déposes tes doigts avec délicatesse pour en caresser l'épiderme. En réalité, tu as l'impression de rêver. Tu dois être d'ailleurs au fond de ton lit, en train de faire un rêve érotique. Alors que non, tu es bien là, en chair et en os, ne contrôlant à peine plus d'une seconde tes pulsions.

Mhm, Leah...

Tu pousses toi aussi un gémissement, un grognement plutôt. T'aimerais que cela dure des heures, des années. T'aimerais jamais ne relâcher la jeune femme qui est dans tes bras, ce soir, mais ton esprit se réveille et tu recules légèrement, gardant toutefois ta main sur sa hanche. Tu glisses ton regard sur elle, en inspirant profondément une bouffée d'air. L'adrénaline a développé des battements de coeur irréguliers dans ta poitrine. Ton souffle est court. Tu te mordrais la lèvre si tu ne te retenais pas. Regard plongé dans le sien, tu rêve de recommencer. Elle est enivrante. C'est comme si une attraction vous offrait la possibilité de vous attirer indéfinitivement.

Je crois pas que... Enfin... Qu'est-ce que...

T'es incapable d'aligner trois mots, sans beuguer, sans plonger dans son regard.

Leah, qu'est-ce que tu m'as fait ?

Le flic qui est en toi s'alarme, mais tu t'en fiches.
On dirait que tu as trouvé ton âme soeur.
Tu ris intérieurement, oui, Cal, tu ne crois pas à ces conneries.

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Lorsque leurs lèvres se séparent, Leah ne saurait dire si le baiser a duré quelques secondes ou plusieurs minutes. Elle est hors d’haleine, tous ses sens en alerte. Son cœur bat avec tant de force qu’elle a l’impression qu’il pourrait exploser à chaque instant. Elle en veut plus, tellement plus… Si elle ne se retenait pas, elle pourrait le dévêtir dans le parking du bar où elle travaille pour se fondre en lui. Elle crève d’envie de sentir sa peau bouillante contre la sienne, de caresser chaque parcelle de son épiderme, de laisser ses baisers explorer chaque centimètre de son corps… Ils échangent un regard brûlant de désir et de confusion, et Leah doit se faire violence pour ne pas emprisonner de nouveau ses lèvres dans un baiser. Comment s’arrêter, maintenant qu’elle goûte à l’extase absolue? « Calvin… », gémit-elle contre ses lèvres.

À sa question, elle hésite. Elle voudrait tellement pouvoir lui expliquer la nature de ce qu’ils sont en train de vivre. Mais une petite voix lui souffle de se montrer prudente, de ne pas ébruiter les secrets propres à elle et à ses semblables. Calvin est un simple humain, elle le sait. Elle le sent grâce à son odorat surdéveloppé. Lui expliquer ce lien si particulier qui vient de s’imposer entre eux, ce serait devoir lui révéler qu’elle est différente de lui. Et même si elle voudrait placer en lui une confiance absolue et inébranlable, en tant que bras droit du patriarche de la meute, elle se doit de se montrer prudente. Toute la meute pourrait être en danger si elle confiait un secret à la mauvaise personne. Et bien qu’elle refuse de croire que son âme-sœur pourrait appartenir à cette catégorie, elle préfère prendre ses précautions.

« Je ne sais pas… je ne comprends pas. » Elle est tellement abasourdie par la situation qu’elle sait que le mensonge paraîtra sincère. De toute façon, depuis le temps qu’elle magouille pour le compte de la meute, elle est passée maître dans l’art du mensonge. « Un coup de foudre, on dirait bien… » Elle tend ainsi une perche. Sans parler d’âme-sœur, elle parle quand même d’une attirance incontrôlable, ce qui explique ce qui est en train de se passer entre eux. « Je n’ai plus envie d’être séparée de toi. », ajoute-t-elle dans un souffle, visiblement troublée. Ni ce soir, ni jamais.

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Une porte s'ouvre brusquement derrière vous. Tu sursautes immédiatement, t'échappant de l'étreinte partagée avec cette douce inconnue que tu as l'impression de connaitre depuis si longtemps. Ta peau te brûle instantanément, demandant à de nouveau sentir celle de la demoiselle. Ton souffle court s'échappe d'entre tes lèvres et tu tournes le regard vers la porte de sortie de secours. Un homme imposant est illuminé par les jets de lumière de l'intérieur et semble jeter un regard noir à la jeune femme. Tu poses ta main autour de son poignet pour la retenir, sentant qu'elle t'échappe, étonnamment.

A-Attends. Tu dois vraiment reprendre ton service ?

Les cinq minutes furent courtes. Furent intenses. Furent magiques. C'est comme si le temps, la vie s'était arrêté pour laisser vos cœurs s'unir, vos vies s'entrelacer. Un crépitement étrange se glisse en toi. Un picotement au niveau de tes doigts qui frôlent sa peau à nouveau. Un toucher délicieux. Une envie de l'attirer dans tes bras, et ne plus jamais t'en détacher.

Tu déglutis.
Tu te racles la gorge.
C'est vraiment ainsi que cela va se terminer votre...
Rencontre ?

Je bosse au poste, si tu... Si tu me cherches. Calvin. Calvin Walsh.

Tu entends le sifflement du videur à la porte à quelques pas de vous, puis il claque celle-ci avec violence. Nouveau sursaut intérieur. Tu grondes de mécontentement qu'on puisse considérer ainsi une femme, mais tu te tais. Ton regard est plongé dans le sien. Ta main lâche son poignet. Tu recules d'un pas.

Ton coeur s'écrase.
Ta poitrine se contracte.
Putain, mais c'est quoi cette sensation

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La porte de l’arrière du bar s’ouvre à la volée, et Leah sursaute en entendant celle-ci. C’est comme si, d’un seul coup, la réalité reprenait ses droits. La simple idée de se séparer de lui pour retourner travailler lui paraît absolument insupportable. Mais que peut-elle faire, sinon que de jeter un coup d’œil agacé vers son collègue, lui adressant un vague geste de la main pour lui dire qu’elle a reçu le message? Elle le hait d’oser interrompre ce moment avec Calvin. La rencontre de son âme-sœur est un moment tellement unique, tellement privilégié… elle aurait voulu qu’il dure éternellement. « J’en ai bien peur… », répond-elle d’une voix impuissante, empreinte de déception. Le quitter sera terriblement difficile.

Elle plonge son regard dans le sien quelques instants, afin d’imprégner la couleur de ses yeux dans sa mémoire. Elle déglutit avec difficulté lorsqu’il mentionne son lieu de travail, mais hoche doucement la tête pour lui signifier qu’elle a compris. Elle viendra l’y retrouver, ça ne fait pas l’ombre d’un doute. Peu importe qu’elle tente de fuir les forces de l’ordre comme la peste, Calvin sera son exception. « Je te trouverai. », souffle-t-elle contre ses lèvres qu’elle effleure à peine d’un baiser avant qu’il recule d’un pas. « Leah Compton. », se présente-t-elle à son tour. Il est possible que le nom Compton soit familier à Calvin, car le père à Leah avait souvent eu à faire face à la justice. Avec un peu de chance, Calvin n’a pas eu affaire à son dossier.

« Ne m’oublie pas, Calvin.. » Un avertissement ou une supplication? Peut-être un peu des deux. Leah adresse un dernier sourire à son âme-sœur, puis retourne vers le bar, gardant précieusement cette veste qu’il lui a galamment prêtée. Elle lui redonnera peut-être un jour, mais dans l’immédiat, elle tient à demeurer entourée de son odeur qui la fait déjà vibrer.