this life will never be the same (joshayre #1)

this life will never be the same

@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe

Être un loup, c’est compliqué. C’est difficile. C’est, une journée différente chaque jour. Car il faut absolument cacher ta condition. Car il faut absolument bloquer tes pulsions, pour ne pas céder au loup qui est en toi. Bref, ce n’est pas simple, on l’avait compris, Joshua. Tellement peu simple que tu as décidé de t’offrir du bon temps en tant que garde forestier à Green Mountain. Un métier lambda te permettant de rester seul à longueur de journée, bien que tu doives parfois côtoyer des humains aussi bêtes que leurs pieds, se baladant fusil à la main et bière dans l’autre. Tu n’es pas aussi… Stupide. Tu préfères boire ta bière devant un bon film au fond de ton chalet, ou bien dans la cabane que tu t’es construite à la lisière de la ville et de Long Trail. D'ailleurs, ce matin, tu t’es terré au fond de cette vieille cabane délabrée, dans l’espoir d’éviter une prochaine mission nettoyage de la meute. Non pas que tu considères que ce ne soit pas important à tes yeux, mais c’est parfois… Difficile. Les disparitions qui se succèdent te brisent littéralement le cœur, car ces pauvres jeunes filles n’ont rien demandé après tout. T’inspires profondément, allongé dans le canapé vieillissant en cuir, récupéré dans une déchetterie aux alentours. La musique de ton téléphone résonne dans l’habitation, seul et unique son que l’on pourrait entendre à des kilomètres. Vers midi, tu sors de ton trou pour aller vérifier les environs. C’est à ce moment-là que tu sens cette odeur. L’odeur d’un humain. L’odeur violente d’un parfum. Une femme ? Qu’est-ce qu’une jeune femme foutrait par ici ? L’inconscience totale… Tu souffles bruyamment comme excédé et commences à te frayer un chemin dans les buissons pour rejoindre le chemin de terre pédestre. Encore une idiote qui fait un footing sûrement. Tu zieutes les environs sans la moindre trace d’un être humain. Ton flair était pourtant bon, quelques instants plus tôt. Tu fronces les sourcils, te retournes. Le choc est violent. Une crinière blonde vient de littéralement foncer sur toi.

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe

Prendre ses marques à Bennington n’avait pas été chose aisée pour Sayre. Le soleil de la Floride, l’océan, les plages de sables fins de Key West et son ambiance en général, lui manquaient cruellement. Son frère Sean aussi. Mais la jeune femme savait pertinemment qu’elle aurait probablement laissé sa santé mentale si elle était restée là-bas, après ce qu’elle avait traversé. Combien de fois se réveillait-elle encore la nuit en sursaut, persuadée d’être de nouveau attachée en fond de cale, entendant le rire sardonique de David résonner à ses oreilles ? Alors, seulement, elle réalisait qu’elle n’était qu’emmêlée dans les draps de son lit, dans ce petit appartement qu’elle louait depuis peu. A Bennington, dans le Vermont. Plages et palmier avaient été remplacés par des montagnes brumeuses et des forêts impénétrables. Pour la première fois de sa vie, elle avait acheté des vêtements chauds et oublié les maillots de bain.

Après avoir travaillé une bonne partie de la nuit précédente au pub où elle avait trouvé une place de serveuse à son arrivée en ville, Sayre s’était octroyé une « grasse matinée ». Petit rituel qu’elle possédait déjà dans les Keys, animant un karaoké dans le pub – irlandais également – de son oncle Jamie. En cela, elle conservait quelques repères dans ses habitudes d’avant. A son réveil, après avoir avalé un rapide petit déjeuner, la jeune femme décida d’aller courir un peu. Le temps n’était pas trop maussade, ni trop froid. Même si le printemps renâclait à arriver, l’hiver reculait peu à peu, la neige avait quasiment disparu des paysages. C’est ainsi qu’elle se retrouva non loin de la Long Trail – voie de randonnée célèbre du coin – après avoir garé sa voiture le long d’un belvédère avoisinant – pour une séance footing en forêt. Elle vissa ses air pod dans ses oreilles, lança sa playlist préférée et entama sa séance.

La saison touristique n’étant pas débutée, elle ne croisa pas de randonneurs sur son chemin. Loin d’être effrayée d’être ainsi seule au milieu des bois, Sayre appréciait cette sensation d’être seule au monde. Enfin jusqu’à ce qu’elle heurte de plein fouet une silhouette massive au détour d’un virage, qui se tenait là, en plein milieu du chemin. Sous le choc, elle manqua de perdre l’équilibre pour se retrouver les fesses dans la terre, et en perdit ses écouteurs. « Vous pouvez pas faire attention ? » pesta-t-elle, avant de relever son regard sur l’inconnu qui lui barrait la route. Et de découvrir certainement l’homme le plus séduisant qu’elle n’avait jamais rencontré auparavant. Elle demeura figée par la stupeur quelques secondes avant de réagir de nouveau. « Désolée… je ne vous ai pas fait mal ? » demanda-t-elle alors d’une voix adoucie et gênée. Depuis quand un parfait inconnu éveillait-il en elle un tel trouble ? Pourvu qu’il ne se soit aperçu de rien.

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe

Une très, très, très jolie blonde, se trouve face à toi. T’as failli la renverser totalement dans sa course, en te plantant là au beau milieu d’un chemin désert. A croire que c’est le destin qui vous a fait vous rencontrer, ou alors, t’as pas de chance. C’est elle que tu sentais ? C’est elle qui se balade vêtue d’une petite tenue de sport hyper moulante, dans des bois plutôt… Flippant. Tu fronces des sourcils immédiatement, quand elle commence à râler. Malheureusement, ce n’est pas d’une durée très importante, car quand ton regard noisette croise le sien. Le courant passe. Littéralement. Comme si vous aviez tous les deux touché une ligne électrifiée. Comme si vous aviez la possibilité de ressentir ce que l’un et l’autre… Non, non, c’est n’importe quoi, Josh. T’as déjà entendu parler de ces histoires d’âmes-sœurs, mais ce n’est pas pour toi. Oh, ça non. Tu secoues la tête.

Non, je vais bien. Et vous ?

Écouteurs tombés à terre, tu te penches pour les ramasser d’un geste vif et assuré. Ta main chaude se tend vers la jeune femme un peu secouée par la rencontre comme par la collision. Tes sourcils toujours fermés. Ton visage totalement fermé à une expression pour agréable. Ton cœur qui tambourine à une vitesse phénoménale. Tes sens sont à l’affût. Bien trop d’ailleurs, par rapport à d’habitude. T’inspires. T’expires. L’odeur de la jeune femme provoque en toi une multitude de réactions étranges et contradictoires.

Vous faites quoi là au juste ? C’est un terrain protégé ! Et en plus, dangereux de nos jours, vous n'êtes pas au courant ?

Okay, ce n’est pas la meilleure façon de parler à une femme, encore moins à celle qui semble faire exploser ton cœur en mille éclats de lumière dans ta poitrine. Mais tu te dois de faire régner l’ordre et d’essayer de sauver la race humaine de ces foutus déviants de malheur. Elle n’a rien à faire là. Elle risque gros, si un déviant vient lui déchiqueter la gorge. Tu croises les bras, ne bougeant pas et observant de haut en bas la jeune blonde.

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe

Sayre ne peut s’empêcher de reluquer le jeu des muscles de l’inconnu lorsque ce dernier se baisse pour ramasser ses air pods. Même sa voix, un peu rauque, éveillait en elle des pensées inavouables. Seigneur, que lui arrivait-il ? Ce n’était pourtant pas son genre de se pâmer devant un beau mec, aussi sexy soit-il. Des types sexy, s’était pas ce qu’il manquait à Key West, mais jamais l’un d’eux ne l’avait troublée ainsi. L’homme tend sa main avec ses écouteurs vers elle, lui refaisant face. Sayre hésite un peu puis vient saisir les oreillettes, effleurant au passage la paume de l’inconnu du bout des doigts. Ce bref contact eut pour effet de l’électriser et elle ôta vivement sa main. « Je… merci. » Pourquoi fronçait-il autant les sourcils ? Cette question lui vint à l’esprit, tandis qu’elle observait les traits de son visage, refrénant l’envie saugrenue d’en redessiner les contours avec ses mains. Le pouls de la jeune femme battait à tout rompre, tant et si bien qu’elle redouta qu’il ne puisse l’entendre. Ressentait-il un trouble similaire au sien de son côté ?

L’inconnu repris alors la parole, extirpant Sayre de son imagination débridée. Le ton rude qu’il employa la déstabilisa quelque peu. La jeune femme fronce alors les sourcils à son tour et le défit du regard. « Sauf erreur je n’ai pas vu de panneau de propriété privée sur le chemin. » Déconcertée par les émotions qu’il éveillait en elle et son attitude contradictoire, Sayre sentait la moutarde lui monter au nez. D’autant plus lorsqu’il évoqua un potentiel danger. « Le seul danger ici c’est que je me torde une cheville sur une racine ! » ironisa-t-elle, consciente d’être un chouilla de mauvaise foi. Bon, elle avait sa bombe de répulsif au cas où sur elle après tout. Etrangement, elle avait une envie soudaine de pousser l’inconnu dans ses retranchements. « A moins que ce ne soit vous, le danger ? » Elle posa la question sur un petit ton de défi, sourcil arqué, croisant les bras à son tour. Son subconscient lui soufflait qu’elle jouait avec le feu et qu’elle ne devrait sans doute pas trop provoquer son interlocuteur, mais elle n’en avait cure. Pour une raison obscure qu’elle ignorait, cet homme ne lui inspirait aucune crainte, même avec son attitude renfrognée. Elle était probablement officiellement folle à lier.


Vue de l’extérieur, la scène pouvait presque en être comique. D’ailleurs, c’était peut être l’avis de celui qui les espionnait, dissimulé dans l’épaisse végétation, à couvert du vent jusque lors.

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe

Elle. Douceur. Fragilité. Blonde. Jolie. Bref, tout ce qui pourrait intéresser un homme, oui. Tout ce qu’il faut pour faire vriller ton cœur, ton esprit. Jusque-là, tu n’as jamais vraiment eu de grandes relations amoureuses. Des histoires charnelles sans lendemain. Rien de bien intéressant, pour un homme de ta nature, et de ton âge surtout. Tu finiras sans doute seul et sans famille, mais… C’était presque la logique du monde, la logique de ton destin funeste. Abandonné par une mère qui n’a jamais pu t’observer grandir. Attristé par la dureté d’un paternel, ancien de la meute de Silvercrest. Tu n’es pas obligé de suivre ce destin qui se dessine sans que tu ne puisses réagir, car tu suis les directives de la vie. Tu n’es qu’un pantin pour la meute. Un bloodrunner de plus qui fera tout pour garder votre secret en sécurité. La jeune femme semble se renfrogner face à toi. Il faut dire que tu n’y es pas allé de main morte, n’est-ce pas ? Faire fuir les femmes, c’est ta spécialité.

Quoi ? Moi le danger ? Non mais vous n'êtes pas au courant des disparitions à Bennington, on dirait, blondie ?

Et voilà que tu lui donnes un surnom à la douce et belle jeune femme. Blondinette n’apprécie pas le ton utilisé, alors, pourquoi ne pas continuer dans cette direction ? Tu sens que quelque chose cloche autour de vous. C’est trop calme. Le ciel s’assombrit, annonçant une pluie, un orage imminent, sans doute. Tu relèves le nez. Tu humes l’air. Quelque chose cloche oui. Tu sens. Vous êtes observés, mais tu ne saurais dire depuis combien de temps, et d’où.

Écoutez, je ne veux pas vous paraître grossier, mademoiselle. Mais je suis là pour surveiller les alentours, et je vous demande de faire demi-tour. C’est important.

Tes sens sont en alerte.
Ton esprit se trouble.
Surtout, quand tu croises à nouveau le regard de blondie.
Elle t’hypnotise.
C’est quoi ce bordel ?

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe

Blondie ? Rêvait-elle ou cet homme venait-il de la surnommer impunément Blondie ? Quel mufle ! Il était peut être sexy en diable, mais il était également odieux. Sayre sentit son sang ne faire qu’un tour. La prenait-il pour une idiote ? « Evidemment que je suis au courant, comme tout le monde ! Mais je vais pas vivre enfermée chez moi non plus ! » La peur n’évitait pas le danger, et Sayre était sans doute mieux placée que quiconque pour le savoir. Ne s’était-elle pas fait kidnappée par son propre petit ami de l’époque ,et meilleur ami et associé de son frère ? Alors ce n’était pas une vague de disparitions dans une ville qui allait l’empêcher de vivre. « Et ne m’appelez pas Blondie… » gronda-t-elle entre ses dents.

Mais l’inconnu semblait avoir d’autres préoccupations soudainement. Le changement était très subtil, mais Sayre ressenti la tension intérieure qui animait l’homme comme si c’était la sienne. Puis, il reprit la parole, et ses propos résonnèrent comme une mise en garde. Mais Sayre, trop agacée et outrée pour songer un instant à tenir compte des avertissements de son interlocuteurs, protesta de plus belle. « Vous êtes déjà grossier. » souligna-t-elle, un brin perfide. « Vous surveillez, vraiment ? Vous surveillez quoi au juste ? Le nombre d’oiseaux dans les arbres ? » bon elle exagérait sans doute, et devenait mesquine. Mais l’attitude de l’individu, couplé à cette sorte « d’attirance » complètement inhabituelle qu’il lui inspirait, la déstabilisait tellement qu’elle ne contrôlait plus ses réactions. « Je ne ferais pas demi-tour parce qu’un illuminé de votre genre l’a décidé, est-ce que c’est clair ? Vous allez faire quoi si je refuse de toute manière ? Me donner une fessée ? » A peine les derniers mots prononcés que ses joues s’enflammèrent. Bon sang, mais qu’est-ce qu’il lui prenait ? Provoquer ainsi un parfait inconnu !

Evidemment, elle n’avait absolument pas conscience qu’un danger – bien réel – se tenait à proximité d’eux et ne ratait pas une miette de leurs échanges. Mieux même, il s’en délectait.

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe

Un rictus qui se dessine sur tes lèvres, s’agrandit davantage quand la rebelle blondinette ne semble pas apprécier ni le surnom, ni l’autorité dont tu fais preuve. Non, c’est vrai, ce n’est pas une zone protégée, une zone interdite au passage des humains, mais il le faudrait presque dans ces temps troubles. Pauvre et frêle petite chose en face de toi, se ferait dévorer tout cru si elle savait que non loin d’elle se trouve un terrible grand méchant loup. Toi, ou bien ces déviants que tu chasses depuis bien trop longtemps maintenant. Tu te renfrognes face à la réaction de la demoiselle, t’aurais presque aimé qu’elle t’écoute et déguerpisses sans vouloir d’explications concrètes. Malheureusement, t’es tombé sur plus compliquée. Plus coriace.

Tu échappes un énorme soupir dans sa direction, les bras croisés à l’observer comme un prédateur. Car c’est ce que tu es, n’est-ce pas Josh ? Un prédateur qui pourrait lui arracher la jugulaire, même si elle voulait fuir. Tu n’es juste pas de ce bord-là. Les humains, tu les protégerais jusqu’à ta mort. Même, cette blondie de malheur qui n’écoute pas.

Moi, j’veux bien vous donner une fessée, mais vous n’allez pas trop apprécier la blague, j’me trompe ?

Cette fois, un éclat rauque s’échappe d’entre tes lèvres. Un rire. Un glapissement. Quelque chose de rauque, bruyant même. Tu ne t’attendais pas à une telle répartie de sa part, ni de la tienne d’ailleurs. Qu’est-ce qui te prend, Joshua ?

Je surveille les allers venus, si vous voulez tout savoir. Je suis garde forestier, et cette forêt n’est pas sûre depuis quelque temps.

Ton regard perçant se plante dans celui de la jeune femme, dont tu ne connais toujours pas le nom, malgré les minutes qui passent. Et quelque chose te dit que tu ne l’auras pas de si tôt… Un bruissement retentit derrière elle. Tu fronces les sourcils et approches d’elle, dans un geste protecteur. Ta main droite se posant sur son épaule pour la pousser derrière toi. Tu humes l’air. Tu scrutes les buissons, les fourrages, tout ce qui vous entoure.

Blondie, vous voulez bien pour cette fois m’écouter ?

Ta main droite glisse dans la sienne, sans le vouloir, sans t’en rendre compte. Tes sens sont en ébullition. Ton sang ne fait qu’un tour. Ton esprit se trouble. Tu sens le loup en toi réagir. Ça ne sent pas bon cette histoire, ni cette odeur que tu ne connais que trop bien.

Il serait là ?

Si je vous dis de courir, faites le, Blondie. Maintenant, suivez-moi, et vite.

Ne lui laissant pas le temps de réagir, tu la tires vers l’extérieur du chemin, en direction de ton chalet, à environ deux kilomètres de là.

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe

A en croire le rictus qui se dessinait sur les lèvres de l’inconnu, la situation l’amusait de toute évidence. Mais Sayre refusait de se laisser impressionner pour autant, et encore moins de céder du terrain. Evidemment, il fallait qu’il réponde du tac au tac à ses provocations, et elle rougit de plus belle. Rougissement qui redoubla lorsqu’elle s’aperçut qu’il riait ouvertement de sa « blague ». Paradoxalement, elle songea malgré elle qu’il ne devait pas rire souvent. Pensée totalement incongrue par ailleurs. « Effectivement, on est pas assez intime pour ça. » s’entendit-elle répondre néanmoins, pince sans rire, une expression butée sur le visage.

Il lui expliqua ensuite être garde forestier et que l’endroit n’était pas sûr depuis quelques temps. Sayre arqua un sourcil circonspect. « Pas sûr ? C’est-à-dire ? Je n’ai plus l’âge de croire au gr… » Elle n’eut pas le loisir de finir sa phrase. L’homme s’était soudainement approché d’elle, l’air préoccupé et tendu, posant une main sur son épaule pour la repousser derrière lui, comme s’il voulait la protéger de quelque chose… ou quelqu’un. « Hey… » Sa protestation mourut sur ses lèvres tandis qu’il lui intimait de l’écouter. Il semblait sur le qui-vive, et la tension qui l’animait la rendit nerveuse. « Qu’est-ce que ? » L’homme glissa sa main droite dans la sienne avant même qu’elle ne réagisse.

Si je vous dis de courir, faites le, Blondie. Maintenant, suivez-moi, et vite.

Sayre ouvrit la bouche pour protester de nouveau mais déjà il l’entrainait à sa suite, en dehors du chemin. Elle songea à résister, mais elle devinait que face à lui, niveau rapport de force, elle ne faisait absolument pas le poids. De plus, il paraissait réellement inquiet et nerveux, comme si un danger les menaçaient – vraiment – et ce sentiment d’urgence qui émanait de lui s’insinuait en elle comme si elle partageait ses émotions. Le contact de sa main dans la sienne était chaud, ferme, presque brûlant. Diverses émotions se bousculaient en elle, mêlant colère et incompréhension à un sentiment de peur diffus. Etait-elle tombée sur un psychopathe ? Un cinglé d’ermite ? Pourquoi fallait-il qu'elle attire tous les détraqués de la planète ? « Vous allez m’expliquer ce qu’il se passe bon sang ? » finit-elle par lâcher d’une voix sans doute un peu trop aigue, refusant de céder au sentiment de panique qui commençait à s’insinuer en elle. Dans la course, elle manqua de trébucher sur une racine. « STOP ! » Elle avait crié, malgré elle, tout en faisant une tentative de résistance à sa poigne de fer pour ralentir l’allure. « Vous êtes complètement cinglé ma parole ! »

C’est alors qu’un craquement de branches retentit accompagné d’une sorte de grondement animal, non loin d’eux. Cette fois-ci, la peur se distilla dans ses veines pour de bon. « C’était quoi ça ? » glapit-elle, le coeur au bord des lèvres.

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe

Ton poil se hérisse. Ta bouche s'assèche. L'envie de hurler qui explose dans ta poitrine. Le loup en toi qui s'agite. La douceur de la paume de la demoiselle en détresse. Tous les facteurs sont réunis pour que tu perdes les pédales. Et cette odeur, tu le sens approcher, vous épier, chasser l'humaine qui ne semble pour le moins terroriser à tes côtés. Bûté, elle réagit, elle tire sur sa main que tu contrôles, que tu gardes fermement dans la tienne. Arrivée à la lisière entre la forêt dense et une jolie prairie verdoyante sous ces nuages noirs, ténébreux, plus menaçants que jamais, tu te tournes vers elle, en ignorant littéralement toutes les protestations et paroles de la douce femme. Tu lâches sa main, approches d'elle. La distance entre vous s'efface. Pendant un millième de seconde, tu t'imagines ses lèvres fougueuses sur les tiennes, l'instant d'après, tu secoues la tête pour chasser cette idée de ton esprit. D'ailleurs, pourquoi est-ce que tu ressens quelque chose d'étrange en l'observant ? Pourquoi tu te sens obligé de la secourir ? Tu ne ferais pas ça à n'importe qui.

Restez près de moi.

Ta voix rauque s'écrase contre le tronc de chaque arbre, comme un vieil écho. Ton regard scrute les environs. L'odeur se rapproche. Le bruit de pas aiguise tes sens. Putain de merde, qu'est-ce qu'un déviant vient foutre là ? De jour en plus ? Tu fronces les sourcils, le nez plissé. Tu as l'air d'un prédateur, près à sauter sur l'ennemi.

Pour votre sécurité, il serait bon de ne pas poser de questions.

Ta voix gronde à nouveau, le loup prenant petit à petit le dessus sur tes sentiments, tes expressions, tes pulsions assassines.

Joshua.

Ton regard se plante dans le sien, s'y baigne, s'y perd immédiatement.
Tu souffles bruyamment, merde, elle a quoi de spécial Blondie ?
Tu n'as pas le temps d'y réfléchir, car un hurlement retentit non loin de vous.
A peine à 500 m de vous, un loup, ténébreux, terrible, dangereux, hurle à sa meute qu'il a trouvé une proie.
Et c'est à toi de la protéger à tout prix.

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe

Un frisson glacial parcouru l’échine de la jeune femme, tandis qu’un sentiment de peur primale s’engouffrait en elle. La dernière fois qu’elle avait ressenti cela, elle était ligotée en fond de cale, à la merci d’un homme qu’elle avait cru connaitre, un psychopathe de la pire espèce. Fallait-il que l’histoire se répète ? Pourtant, sans qu’elle ne sache l’expliquer, ce n’était pas l’homme qui se tenait à ses côtés qui lui inspirait cette frayeur. Non, le danger était ailleurs. Lorsqu’il se stoppa enfin, se tournant vers elle, Sayre retint son souffle. Son cœur battait tellement fort dans sa poitrine qu’elle redoutait presque qu’il ne s’en échappe. L’inconnu lui lâcha la main pour s’approcher dangereusement d’elle. Prisonnière de l’intensité de son regard, elle demeura figée face à lui, tandis qu’il lui intimait de rester près de lui. Sans même qu’il ne la touche, elle pouvait sentir sa chaleur. Chaque fibre de son être semblait avoir une conscience accrue de la proximité physique de cet homme. Elle réalisa avec consternation que si il rompait la maigre distance qui les séparaient pour la toucher, de quelque manière que ce soit, elle ne se déroberait pas. Pire, une part d’elle-même avait envie d’un contact physique avec lui.

La voix de son interlocuteur résonnait étrangement, tant et si bien qu’elle cru un instant qu’elle s’était modifiée. Plus que jamais, il lui faisait penser à un fauve aux aguets, face à un danger. Danger qu’elle ressentait elle aussi, mais s’en en déterminer réellement l’origine. Un animal sauvage qui rôdait autour d’eux ? « C’est du délire… » souffla-t-elle, incrédule, tandis qu’il lui conseillait de ne pas poser de question, pour sa sécurité. Ce qui était délirant également, c’était cette attirance qu’elle ressentait envers un parfait inconnu, qui avait l’air totalement dérangé qui plus est.

Joshua.

Alors qu’elle se retrouvait à nouveau prisonnière de ce regard quasi hypnotique, Sayre devina vaguement qu’il venait de lui donner son prénom. Joshua. L’ombre d’une contrariété passe sur son visage tandis qu’il souffle, mais elle n’a pas l’occasion de réagir, ni de répondre, qu’un hurlement bestial retentit alors, déchirant le silence de la forêt. La jeune femme devint livide, ses pupilles se dilatèrent de frayeur. Instinctivement, elle se colle alors à Joshua, agrippant son bras, sans même réfléchir à son geste. « Vous avez entendu vous aussi ? » Question totalement idiote. Evidemment qu’il avait entendu. « Qu’est-ce que c’était ? » Son esprit rationnel lui suggérait qu’il pouvait s’agir d’un ours, ou d’un loup. Peut être un puma. Mais elle n’avait pas souvenir que ces animaux ne possèdent un tel hurlement. Et puis, Joshua était garde forestier, il devait donc être habitué à croiser ces animaux au quotidien, ou presque, alors pourquoi était-il si tendu ?

Une silhouette massive se dessina alors à travers les branchages, à quelques centaines de mètres d’eux. Une silhouette qui ne ressemblait en rien à ce que Sayre connaissait. Un autre hurlement déchira l’air. Celui de la jeune femme.

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe

La stupeur, la terreur de la jeune femme t’envahit. Ton corps se crispe. Tes doigts ne demandent qu’à élever avec fierté tes griffes de loup, mais tu n’en fais rien. Tu retiens l’envie irrépressible de te transformer pour attaquer, fureter. En présence d’une humaine, tu te dois de maintenir le secret. Vous n’existez pas à leurs yeux, mieux vaut que cela reste ainsi, mais quelque chose chez elle te débloque, te dérègle totalement. Tu ne saurais dire pourquoi, mais toi aussi, t’as envie d’hurler comme le grand méchant loup qui se cache dans les bois près de vous. Toi aussi, t’as envie d’hurler, mais de bonheur, d’avidité. Cette tension au creux de tes reins, cette brûlure sur tes lèvres, tu n’y comprends rien. À vrai dire, tu n’as jamais cru à ces histoires d’âmes-sœurs jusque-là, alors pourquoi aujourd’hui, tu changerais d’avis ? Pourquoi aujourd’hui, tu serais persuadé d’avoir rencontré celle qui t’es destiné à jamais ? Foutaises. Le hurlement du loup, suivit du hurlement perçant de la blondinette à tes côtés, te font tressaillir littéralement.

T’attrapes son bras, l’attirant davantage contre toi. Cette chaleur, Dieu qu’elle te fait déjà tourner la tête. Mais, merde, Josh, c’est une inconnue…

Taisez-vous.

Tu passes ton doigt sur ses lèvres pour qu’elle ne pousse plus un seul hurlement, qu’elle ne respire qu’à petites bouffées d’air essentielles. Il va falloir rester silencieux. Il va falloir y aller par étapes. Comment lui échapper ? Comment la sauver ? Comment… Trop de questions qui tourbillonnent dans ton esprit. Embrumé. Désarçonné. Tu sens le froid glacial t’assaillir. T’inspires profondément.

Écoutez, je sais que ça paraît étrange, mais il s’agit là d’une bête qui veut votre peau. Et je suis là pour vous protéger, je vous promets qu’il ne vous arrivera rien.

Tu creuses ta tombe en balançant des informations aussi importantes. M’enfin, tu ne lui as pas non plus crié que toi aussi t’étais un loup-garou, Josh. Relativisons. Ta main glisse dans la sienne une seconde fois. Nouvelle décharge électrique. Pincement dans ton cœur. Tu croises son regard, et cette bulle qui vous entoure… Pas le temps d’y penser, car le fameux hurlement se trouve à quelques pas de vous, et tu distingues enfin le fameux loup au pelage noir.

Simon Trask.

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe
intervention du pnj simon trask

Cette odeur, miam. Elle enivre tellement les sens de Simon Trask, qu'il a décidé de faire une petite traque supplémentaire pour ce début de journée. Pourtant rassasié depuis la veille, il n'avait pas prévu de trouver une nouvelle proie. Mais, c'était si tentant de voir cette blondinette trottiné sur les sentiers de la forêt. Peut être qu'elle est trop proche de Shadow Peak, mais Simon Trask n'en a que faire. Au contraire, c'est tentant de les rendre dingue, ces Bloodrunners de malheur.

Rapidement, il sent la présence de Joshua Monroe, avec qui, il a un passé légèrement déroutant. Si il pouvait lui faire du mal, miam, il le ferait. Simon Trask est sensiblement méchant, mauvais. Homme désagréable avec un faciès d'ange. D'une beauté remarquable, certes, mais cela n'explique pas cet aura noir qui entoure l'homme. Esprit troublé par la déviance même. Il a décidé d'agir de ses propres règles. Il a décidé de troubler le quotidien du monde entier, le bougre.

Face à face avec Joshua et la jeune blonde, revêtant son habit de grand méchant loup, une fourrure d'un noir profond et flippant, il se délecte déjà de déchirer la peau de porcelaine de la blonde. Oh, il pourrait faire pire, non ? Car ce n'est pas un lien d'âme soeur qu'il sent à quelques mètres de lui ?

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe

Tétanisée par un sentiment de terreur pur, Sayre sent à peine Joshua l’attirer à lui, contre lui, jusqu’à ce qu’il appose son index sur ses lèvres, stoppant ainsi son hurlement. Ce contact, pourtant chaste en soi, électrise complètement la jeune femme et un long frisson lui parcoure l’échine. Taisez-vous. Sayre se sent suffoquer de l’intérieur, incapable d’aligner deux pensées cohérentes. Mais étrangement, le contact physique avec l’homme, ainsi que le son de sa voix, parviennent à la canaliser. Sauf que les explications qu’il lui fournit ne la satisfont guère. Une bête qui veut sa peau ? Il assure être là pour la protéger, et aussi insensé que cela puisse paraître, Sayre a envie de le croire. « Une bête ? Mais… pourquoi ? » Elle n’aurait entendu ce fameux hurlement animal, ni distingué cette effrayante silhouette, elle lui aurait probablement ri au nez. Mais son instinct lui soufflait que le danger était bien réel.

De nouveau, elle perçoit un mouvement, une masse sombre aux yeux luisants et menaçants. Elle ne songea même pas un seul instant à s’écarter de Joshua, comme si le seul contact entre leurs deux corps suffisait à la protéger de ce … monstre ? Le contact chaud et ferme de la main de l’homme la rattachait précieusement à une forme de réalité. En effet, elle voyait des choses que son cerveau refusait d’analyser dans l’immédiat. Mais ce qu’elle savait en revanche, c’était qu’elle ne rêvait pas. C’est alors que son compagnon d’infortune lâcha un nom. Simon Trask. Sayre tressaillit. « Hein ? Quoi ? Ce… c’est qui ce Simon ? » Pas la chose qui leur faisait face en tout cas, qui n’avait rien d’humaine. La jeune femme ne pouvait en détacher son regard, comme hypnotisée malgré elle par la scène. « Josh ? » souffla-t-elle d’une voix étranglée. « On fait quoi maintenant ? » Le prédateur semblait prêt à bondir sur eux d’une seconde à l’autre. Elle ne doutait pas un seul instant non plus qu’il les rattraperait en deux seconde s’ils essayaient de courir. « J’ai une lacrymo, vous pensez que … ? » C’était la seule arme à sa disposition en tout cas.

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@Sayre Murphy  & @Joshua Monroe
intervention du pnj simon trask

Simon se délectait de la frayeur de l’humaine – il pouvait sentir son odeur – ainsi que de la fureur qui animait le bloodrunner. La situation était vraiment devenue très intéressante, beaucoup plus qu’une simple chasse à travers les bois. Car cela ne faisait aucun doute : ces deux là étaient des âmes sœurs. Et ils venaient de se rencontrer, comme c’était touchant ! Face à cette découverte précieuse, le déviant changea son fusil d’épaule. L’humaine allait lui être très utile pour affaiblir Monroe et impacter les bloodrunners dans leur ensemble. Car maintenant qu’il l’avait repérée et connaissait son odeur, il la retrouverait, où qu’elle soit. Monroe ne serait pas toujours à ses côtés pour la protéger. Et tant qu’il ne l’aurait pas marquée, il n’y aura pas ce lien psychique entre eux, laissant ainsi une plus grande marge de manœuvre à Simon.

Sans doute aurait-il pu les abattre tous les deux, là, dans cette clairière. Monroe ne pouvait pas se transformer entièrement en plein jour, pas comme lui… il aurait donc aisément le dessus, et tout serait réglé. Mais ce ne serait pas assez amusant. Et Simon était d’humeur… joueuse, aujourd’hui. Alors il recula dans les fourrés, juste assez pour pouvoir se muer en une forme hybride, mi-humaine mi-lycanne, et prendre la parole au haute et intelligible voix. « Runner, j’serais toi, j’marquerais ton humaine rapidement… ce serait dommage qu’il lui arrive malheur… » Sa voix était gutturale, caverneuse. « Tic tac… » Il éclata de rire, enfin, cela ressemblait plus à un râle qu’à un rire, mais s’en était un quand même. Puis il s’enfonça dans l’obscurité de la forêt, conscient qu’il ne devait pas abuser de sa chance.

this life will never be the same

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La bile qui remonte au fond de ta gorge, l’envie de vomir, l’envie de hurler, tous ces sentiments contradictoires qui se heurtent, te font violence. Ton corps qui semble se briser en mille morceaux, n’entendant plus que le son de ton propre battement de cœur. Sayre est paralysé par la peur à tes côtés, et tu es incroyablement faible pour pouvoir agir, réagir. Tu restes planté là, entendant la voix sombre du fameux Simon Trask. Vieil ennemi de longue date, prédateur de jeunes femmes aux formes dévorantes. Un monstre, rien de plus. Tu devrais pouvoir faire quelque chose, mais tu es incapable de bouger, Josh. Incapable de réfléchir correctement. Tout se passe si vite. Ton cœur explose. Ton sang bouillonne. Tu sens la détresse de la jeune blonde à tes côtés, tu sens l’odeur de Simon et son sarcasme maladif.

La marquer ? Dieu que tu voudrais ne pas croire à cette légende, Monroe, malheureusement, il semble bien que tu sois en présence de ton âme soeur. Il semble bien que tu sois obligé d’accepter cette fatalité. Comment ? Pourquoi ? Trop d’interrogations et peu de temps. Tu te tournes doucement vers elle, tandis que le prédateur s’est enfoncé dans la forêt sombre, autour de vous. Simon Trask te laisserait-il le temps d’agir ? Quelques secondes ou minutes, pour mieux bondir sur sa proie, sur vous. Te déchiqueter, t’offrir le luxe de le voir la pénétrer comme tu n’auras pas le luxe de le faire.

Tu déglutis difficilement.
De la bile.
Du sang.
Au fond de ta bouche.
Parce que ça te donne envie de vomir que de l’imaginer.
Cette frêle petite jeune femme ne devrait pas avoir à subir tout ça.
Pourquoi a-t-elle pris le risque de venir se promener ici, nom de dieu ?

Un éclat de rire retentit. Tu sursautes, tu frisonnes. Ton regard se pose sur elle. Ta bouche est sèche.

Écoutez, il faut vraiment qu’on déguerpisse, ok ? Il ne va… Il ne va rien se passer aujourd’hui, mais je veux que vous veniez avec moi. C’est important, ok ? Il ne va rien vous arriver, mais il faut que vous me suiviez et m’écoutiez attentivement.

Pourquoi elle ferait, Josh ?
On dirait que t’es un taré qui veut la kidnapper.

Tu poses ta main sur sa joue, déclenchant une décharge électrique immense.
Tu frissonnes. Jamais encore tu n’avais ressenti tout ça, mais tu refoules, le plus possible.
Non, Joshua Monroe, tu n’as pas le droit d’aimer, de désirer.

Je vais vous emmener dans un endroit en sécurité, et je vous expliquerais tout. Et… Pas b’soin de lacrimo, ok ?

Tu grimaces. Et si elle l’utilise sur toi ?

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Sayre avait la sensation d’être en plein cauchemar sans parvenir à se réveiller. Tout ceci était tellement… irréel. Lorsque le « monstre » se mit à parler, une voix inhumaine, tout droit sortie d’un film d’horreur, elle tressaillit, entendant les mots prononcés sans être réellement certaine d’en comprendre le sens. Runner. Marquer. Humaine. Elle aurait aimé se boucher les oreilles pour ne plus entendre le rire caverneux qui résonnait encore à ses tympans. Elle porta un regard mêlé d’incompréhension sur Joshua. Cette « intervention » semblait l’avoir perturbé également. Toutefois, elle ne le connaissait pas. Comment pouvait-elle être sûre de pouvoir lui faire confiance ? D’autant que de toute évidence, la chose qui venait de les menacer avait l’air de le connaitre par contre…

Tétanisée par la frayeur, la voix de Josh la rattacha à la réalité. Il lui demandait de le suivre. De l’écouter. Sa main vint se poser sur sa joue. Sayre frémit et redouta l’espace d’un instant que ses jambes ne se dérobent sous elle. Pourquoi ce type lui faisait-il autant d’effet, même dans des circonstances pareilles ? Il lui évoquait alors un endroit en sécurité. Qu’il lui expliquerait tout. L’urgence de la situation se faisait sentir dans l’intonation de sa voix. Mais si elle se trompait sur lui ? Si c’était lui le danger ? Pourtant, quand elle essayait d’analyser ce qu’elle ressentait, ce qu’il lui inspirait, ce n’était pas de la peur. Alors que le dénommé Simon l’avait littéralement paralysée de terreur, sans même la toucher. Non, Joshua éveillait beaucoup de sensations en elle, mais la peur n’en faisait pas partie. Seigneur, avait-elle perdu l’esprit ? Avait-elle réellement l’intention d’accorder sa confiance à un parfait inconnu, qui semblait être mêlé à des évènements pour le moins… étrange, et connaître une espèce de… monstre ? Cependant, elle n’avait pas plus l’intention de rebrousser chemin seule dans cette forêt, maintenant qu’elle savait ce qu’il s’y cachait… et aussi étrange que cela puisse paraître, elle n’avait pas non plus envie de s’éloigner de cet homme qui était pourtant un parfait inconnu. Et puis… elle avait envie d’avoir des explications sur ce qu’il venait de se produire, même si elle n’était pas certaine d’apprécier les réponses que Joshua lui fournirait.

« Très bien. » finit-elle par dire, la gorge nouée. L’évocation de la lacrymo lui arracha un maigre sourire. « J’accepte de vous suivre si vous me promettez de tout me dire sur ce… sur ce qu’il vient de se passer. » Elle déglutit et s’humecta les lèvres. « Et pas de lacrymo. » Pour l’instant du moins. Mais son instinct lui soufflait que si elle devait s’en servir, ce ne serait pas contre lui.

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Tu échappes un rire rauque, tout en restant en alerte autour de vous. Sait-on jamais, si Simon décide de continuer sa traque. D’ailleurs, tu le sens. Il est encore là. Tu attrapes la main de la jeune femme, et n’attend pas de pouvoir lui répondre quoi que ce soit. Tu files en direction du chalet d’observation où tu adores te prélasser en solitaire. Vous arrivez au bout de quelques minutes, car vous n’étiez plus très loin à vrai dire, avant d’être interpellé par le traqueur. T’ouvres la porte d’un geste vif, la pousses à l’intérieur et refermes le verrou brusquement. Tu ouvres les rideaux pour vérifier les environs. Pas de trace de lui. Pas de bruit. Oui, c’est bien trop silencieux.

Vous ne serez pas en sécurité longtemps ici, mais il faut qu’il dégage avant qu’on puisse prendre la voiture, ok ?

Tu lui fais signe de s'asseoir dans le vieux canapé en cuir que tu as installé dans le petit salon. C’est cosy et très masculin. Ton endroit à toi. D’ailleurs, tu n’es pas sûr d’avoir fait venir une femme ici avant. Tu fronces les sourcils, les mains sur les hanches, toujours à l'affût du moindre bruit ou mouvement.

On va attendre un peu, une petite heure, pas plus. J’irais bien faire le tour du voisinage, mais il pourrait rentrer et vous attaquer.

Et dire qu’elle ne sait même pas de quoi il s’agit vraiment…
Et dire que tout lui est inconnu à cette belle blonde humaine…
T’aurais préféré ne pas tomber sur elle, et surtout, qu’elle soit en sécurité ailleurs.
Malheureusement, le destin en a décidé autrement.

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Avait-elle fait le bon choix en décidant de suivre Joshua ? Si elle prenait en compte le fait qu’elle n’avait absolument aucune envie de croiser à nouveau l’espèce de monstre qui avait fait irruption dans la forêt, la réponse était oui. Mais ne se laissait-elle tout simplement pas influencée par cette foutue attirance physique sortie de nulle part que lui inspirait cet homme, aussi étrange qu’il pouvait paraître ? La vision d’un chalet apparaissant devant elle coupa court à ses tergiversions. Sayre étouffa un cri lorsque Josh la poussa littéralement à l’intérieur, avant de refermer et verrouiller la porte derrière eux. Le cœur battant à tout rompre, elle l’observait tirer les rideaux et scruter l’extérieur, prête à revoir ses jugements.

Il lui fit signe de prendre place sur le vieux canapé en cuir qui trônait dans le salon, après lui avoir expliqué qu’ils devraient ensuite prendre la voiture. Mais Sayre fit la sourde oreille – elle n’avait aucunement l’intention de s’asseoir – et arqua un sourcil. « Prendre la voiture ? mais pour aller où ? » murmura-t-elle d'une voix blanche. Décidément, la situation était vraiment complètement délirante. A moins que ce ne soit ce type qui délire ? Ou elle ? Le voilà qui lui parlait d’attendre, une heure au plus, de prendre la voiture pour aller on ne sait où… alors que ce matin elle ne le connaissait même pas et qu’il ne lui avait toujours pas fourni d’explication sur ce qui s’était passé plus tôt… « Il serait peut-être de temps d’éclaircir ma lanterne vous croyez pas ? Si vous croyez vraiment que je vais vous suivre comme ça, vous vous fourrez un doigt dans l'oeil ! j’ai une vie, un boulot, je peux pas me volatiliser comme ça ! »

Elle s’avança vers lui d’un pas décidé. « C’était quoi au juste, ce qu’on a vu tout l’heure ? Et c’est quoi cette histoire de … marque, ou je sais pas quoi ? » Index tendu vers lui, elle était loin de ressentir l’assurance qu’elle voulait arborer. Pire, elle n’était pas certaine d’avoir réellement envie d’avoir les réponses à ses questions. Son instinct lui soufflait qu’elle n’allait pas vraiment apprécier celles-ci.

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Mademoiselle n'est pas contente, et c'est normal. Tu soupires, grimaçant légèrement sans lui faire entrevoir ton visage pincé par la terreur et le désarroi. En réalité, t'aurais préféré ne jamais tomber sur elle, et surtout pas ne ressentir cette étrange sensation au fond de toi. Elle semble excédé, bien qu'elle soit particulièrement stressée par cette situation. Tu le ressens au fond de toi, cette excitation mêlé à la peur, à la terreur. Qu'elle soit terrorisé serait normal, mais elle ne semble pas vouloir démontrer ce vrai visage là. T'inspires profondément en plantant ton regard dans le sien. Ces prunelles t'envahissent immédiatement, et tu n'as pas le choix de détourner le regard. Non, Joshua, ce n'est pas possible !

On va... Je dois vous emmener dans un endroit sûr, c'est un peu plus haut dans les montagnes. Il y a un village ancien, et... Je-

Comment lui dire la vérité sans évoquer le simple fait que les êtres surnaturels tels que des lycans existent réellement ? Comment ne pas lui faire peur ? Tu grimaces à nouveau et décides d'ouvrir le frigo pour en sortir une bière. T'as bien besoin de ça pour te donner du courage. Est-ce que tu lui en proposes une ? Un regard vers elle, et tu sens encore cette tension qui émane de tout son corps. Oh et puis merde, si elle en veut, elle se servira.

Je ne peux pas. Je ne suis pas en mesure de vous expliquer sans vous effrayer. C'est... C'est très compliqué. Vous venez de voir quelqu'un qui vous veut du mal, à nous, à vous, au monde entier. Et je suis là pour l'exterminer.

Tes mots sont durs à avaler, sans doute, malheureusement c'est la stricte vérité.

Ecoutez, je sais que c'est vague, mais j'ai besoin que vous me fassiez confiance, ok ?

Tu t'approches d'elle, et ta main se pose sur le haut de sa joue, comme pour te réconforter dans l'idée qu'elle ne t'offrira jamais la confiance dont tu as besoin à présent. La sensation de sa peau contre la tienne t'électrise. Une décharge vous traverse l'un l'autre, et tu sais à présent ce que Simon a pu évoqué. Oui, elle est ton âme soeur...

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Sayre avait l’impression d’avoir basculé dans une sorte de dimension parallèle depuis qu’elle avait rencontré Joshua. Quelques instants plus tôt, elle faisait tranquillement son footing en forêt, comme bien souvent, et il avait suffit qu’elle tombe sur ce type pour que tout son univers devienne… étrange. Dingue. Insensé. Il n’y aurait eu cette étrange apparition monstrueuse dans la clairière, la jeune femme aurait considéré que cet homme était fou à lier, sans appel. Mais elle avait vu de ses propres yeux ce… cette chose, elle l’avait entendue hurler et parler, et la terreur qu’elle avait ressenti à ce moment là était viscéral, primal. Et si Joshua, en cet instant précis, l’horripilait au plus haut point, elle ressentait au plus profond d’elle-même qu’elle était en sécurité avec lui, aussi dingue que cela puisse paraitre.

« Un village ancien ? » Sayra haussa un sourcil. « C’est du délire… » murmura-t-elle, tandis que son interlocuteur se servait une bière dans le frigo. Elle hésita à lui en demander une, même si un alcool plus fort aurait été le bienvenue. Mais, ayant conscience qu’elle devait conserver l’esprit clair, elle s’abstint. Pourquoi fallait-il que le seul type diablement attirant qu’elle rencontre par ici soit si bizarre, pour ne pas dire cinglé ? Ou alors était-ce elle qui devenait folle ? Joshua reprenait la parole, expliquant qu’il ne pouvait rien lui expliquer, justement. Un bref grognement s’échappa de la gorge de Sayre, tandis qu’il poursuivait, décrivant ce qu’ils avaient vu dehors de manière pour le moins… sibylline. « Que ce… truc, cette chose, je sais pas quoi, soit le mal incarné, j’en doute pas un seul instant ! Mais je veux juste savoir ce que c’est au juste…. Parce que si je ne le connais pas, il avait l’air de drôlement bien vous connaitre vous… » souligna-t-elle, peu satisfaite des maigres explications qu’il venait de lui fournir.

Et néanmoins, il lui demandait de lui faire confiance, se rapprochant d’elle dangereusement. Sayre retint son souffle, déconcertée une fois de plus par la réaction de son propre corps face à cet homme. La main de Joshua vint se poser sur sa joue tandis que son regard se retrouvait prisonnier du sien. Un long frisson – et pas de peur cette fois-ci – lui parcouru l’échine. C’était comme si un courant les traversait, les reliait. Le cœur battant à la chamade, la jeune femme fronça les sourcils. « Vous sentez ça vous aussi ? » s’entendit-elle demander à voix basse, troublée plus que jamais, levant à son tour une main vers le visage de Josh, effleurant timidement la barbe naissante qui ornait sa mâchoire.

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La bière que tu tiens dans ta main manque de s'échapper quand la jeune femme, troublée, dépose le bout de ses doigts sur ta barbe naissante. Tu tressailles immédiatement. Tu déglutis difficilement. Oui, tu sens cette étrange sensation qui t'envahit. Oui, tu sais de quoi il s'agit. Oui, tu meurs d'envie d'écraser tes lèvres sur les siennes. Oui, tu meurs d'envie de sentir la chaleur de sa peau contre la sienne. Mais, tu te retiens à un point inimaginable. Cette tentation extrême qui se tient à seulement un pas de toi, à seulement quelques centimètres de toi. Ta main libre glisse le long de sa joue, le long de son cou et tu laisses retomber ton bras le long de ton propre corps, ne t'autorisant pas davantage de contact physique avec elle. Pourquoi t'offrir le luxe d'être amoureux après tant d'années, Josh ? Pourquoi t'offrir le luxe de briser la vie d'une simple innocente, comme elle ? Tu recules doucement, en laissant la jeune femme à une distance plus raisonnable de toi. Sa main reste dans le vide, avant qu'elle ne réagisse à ton éloignement. T'inspires profondément et tu avales plusieurs gorgées de ta bière avant de la poser sur le rebord du comptoir de l'évier.

C'est un loup garou.

Tu balances la vérité, sans crier gare, sans te soucier des conséquences. Tu vas te faire huer par le conseil, par la meute entière. Mais il s'agit de sa vie, de sa vérité. Elle doit connaitre, elle doit comprendre, elle doit savoir. La mort s'approche à grand pas, d'elle. Pourquoi mentir, alors qu'elle pourrait sans doute s'en sortir ?

C'est un loup garou sanguinaire, et j'en suis un aussi.

Nouveau couteau dans la plaie béante de ton coeur, car tu sais qu'après ça, elle ne voudra sûrement plus jamais te toucher. Mais dans tout les cas, tu ne peux pas t'autoriser une relation avec une femme aussi belle et aussi fragile qu'elle. Tu ne peux pas, sauf quand il s'agit de ton âme soeur, Josh. De toute évidence.

Tu recules à nouveau d'un pas, et lui tournes le dos.
Tu avales une nouvelle gorgée de bière, la dernière, car tu as une bonne descente.
Tu laisses le cadavre dans l'évier et observes l'extérieur.
Et si Simon revenait maintenant ?
Qu'est-ce que tu ferais, maintenant Josh ?

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Sayre eut la sensation que le temps s’arrêtait autour d’eux, tandis qu’elle effleurait la joue de Josh et que lui-même tendit la main vers elle. Lorsqu’elle sentit ses doigts le long de son cou, un long frisson de volupté lui parcourut l’échine tandis que sa gorge s’asséchait. Pourquoi diable est-ce que cet homme, un parfait inconnu de surcroit, avait autant d’effet sur elle et sur sa libido ? C’était complètement dingue… et pourtant, ce qui suivit l’était encore plus, dingue. Finalement, ce bref instant de félicité s’arrêta alors que Joshua recula, mettant une sage distance entre eux. Sayre demeura interdite un bref instant avant de se ressaisir, sentant une sensation de froid la traverser. Comme si la simple promiscuité physique avec Josh suffisait à la réchauffer, jusqu’au tréfond de son être. Alors seulement, il rompit le silence.

C’est un loup-garou.

« Qqquu… quoi ? » Sayre le fixa d’un air ahuri, songeant vaguement qu’il se jouait d’elle. Qu’elle autre explication autrement ? A moins qu’il ne soit effectivement fou à lier. Et elle était enfermée seule avec lui dans ce fichu chalet au milieu de nulle part.

C'est un loup garou sanguinaire, et j'en suis un aussi.

Sayre manqua de s’étrangler. Son incrédulité se mêlait à un autre sentiment qu’elle ne parvenait pas à identifier sur le moment. « Les loups-garous n’e… » Ne quoi ? n’existent pas ? Et ce qu’elle avait vu dans la forêt, c’était quoi au juste ? Désespérément, elle chercha à accrocher le regard de Josh, afin d’y deviner une lueur d’espièglerie, ou de fourberie, la moindre chose qui pourrait lui indiquer qu’il se moquait d’elle. Mais au lieu de ça, elle reconnu la douleur dans l’intonation de sa voix, et désormais il lui tournait ostensiblement le dos, semblant porter tout le poids du monde sur ses épaules.

« Non, non, non, non, ce n’est pas possible, ce n’est pas… » Elle porta ses mains à son visage, luttant contre les vagues de panique qui menaçaient de la submerger. Son esprit se rebellait, sa logique se révoltait. Mais pourtant, si elle analysait ce dont elle avait été témoin juste avant, avec l’apparition de ce dénommé Simon… Joshua assurait qu’il était comme lui. Pourtant, à aucun moment elle n’avait eu peur de lui – même encore maintenant – comme Simon l’avait effrayée. Bien au contraire. Même là, alors qu’il était probablement fou à lier, elle mourrait d’envie de rompre la maigre distance qui les séparaient et de nouer ses bras autour de sa taille… Seigneur, elle perdait complètement l’esprit elle aussi.

Inspirant profondément, elle avança d’un pas vers Joshua. Puis un autre. Et encore un autre. Jusqu’à pouvoir poser une main sur son épaule. « Vous n’êtes pas comme lui. » déclara-t-elle alors d’un ton péremptoire. « Je ne sais pas quoi penser de tout ceci, ni quoi croire… mais il y a une chose dont je suis sûre : vous n’êtes pas comme lui. » Elle accentua la pression sur son épaule, pour l’inciter à se retourner et lui faire face.