Quoi de neuf docteur ? • Veronica

Malgré le léger voile noir devant les yeux je commençais petit à petit à entendre clairement ce qui se disait autour de moi. Mais bizarrement je n’avais aucune possibilité de bouger pour le moment.
« Il s’est battu avec un grizzli ou quoi ? Non mais sérieux vous avez vu ses blessures ? »
Intérieurement je souriais, repensant à ce qui s’était réellement passé. S’ils savaient les pauvres ils seraient certainement pas mal à en rire. Ils seraient même certainement plus en ville.

En attendant quelques minutes que les effets des anesthésiants se dissipent, je repensais à ce qui s’était réellement passé et ce qui m’avait fait atterrir ici. Cela faisait maintenant pas mal de temps que je traquais ce nouveau groupe de déviant. Mieux organise et plus violent encore. Pas de quoi me faire flipper en vrai mais un peu plus difficile à traquer. Malgré ça, j’avais réussi à tuer certains de leurs membres et leur montrer qu’ils ne pouvaient agir sans punition. Leur montrer surtout qui j’étais et que je n’allais pas prendre de gants. C’est pour ça qu’ils m’avaient tendu un piège, pour m’éliminer et éliminer ainsi la menace qui pesait sur eux.

Pour être honnête je n’ai pas prit le temps de compter combien ils étaient. En voir plusieurs face à moi avait suffit à éveiller mon excitation et mon envie de sang. Je m’étais donc jeter tête baisser contre leurs griffes et leurs crocs. Ce que je sais par contre avant de perdre connaissance c’est que j’avais arraché le cœur de deux des leurs.
« Appelez le docteur vite. Il reprend connaissance alors qu’il devrait pas. »
Lentement je me redressais sur le lit d’hôpital en secouant la tête avant de retirer ce qui semblait être des aiguilles et autres merdes médicales. En voyant mon t-shirt ensanglanté et déchirés par endroit je soupirais en la jetant puis enfilais simplement ma veste en me relevant avant d’apercevoir une femme arriver. À cet instant mon cœur rata un battement et un boum se fit ressentir assez fortement dans mon torse. La première fois que je ressentais quelque chose comme ça. Obnubilé par cette femme je la regardais simplement venir vers moi alors que j’étais sur le point de partir en douce. Incapable de bougé tant elle m’attirait indubitablement.

Un guet-apens dans les rues de la ville. Quelques lycans qui me font face pensant pouvoir me mettre à genoux... Malheureusement pour moi dans un sens ils ont failli y parvenir. D'où ma présence dans cet hôpital en cet instant avec infirmiers et médecins qui se succèdent. A croire qu'ils avaient rien d'autre à foutre et pas assez de patient pour s'occuper de quelqu'un avec si peu de blessure. En y repensant je me demandais du coup si les corps des lycans que j'avais tué quelques heures plus tôt étaient présent ici ou si les survivants de l'attaque avaient ramener leurs potes chez eux... Je ne sentais rien de là où j'étais. D'autant plus qu'en mourant ils redevenaient instantanément des humains normaux et donc perdaient cette odeur qui nous caractérisait. Au fond je m'en foutais un peu de savoir où ils étaient. Le plus important pour moi était finalement de sortir d'ici au plus vite dès que les calmants feraient moins d'effet. Ce qui arrive assez vite d'ailleurs, et qui choque le personnel sur place. Sourire aux lèvres je me relève finalement et débranche tout ces putains de fils qui étaient planté sur moi. En me relevant je sens mon corps légèrement engourdi qui se met à craquer de toute part et après ces petites secondes j'enfile mon manteau près à quitter finalement les lieux.

Cependant je tombe nez à nez avec un médecin qui avait l'air surprise de me voir debout. Mes yeux se posent sur son visage et dans les siens et là je sens mon cœur battre plus rapidement et plus fortement. Comme si j'étais entrain de faire un effort de malade alors que je me tenais simplement debout devant elle sans pouvoir avancer plus que ça. Pas qu'elle était assez forte pour me maintenir sur place mais sans trop savoir pourquoi, sa simple vision suffisait à me ramollir en quelque sorte. Je n'avais pour le coup plus envie de partir aussi vite et j'avais du mal à détourner mon regard d'elle. Après quelques secondes je secouais la tête et me rappelais alors ce qu'elle venait de me dire. Une balle dans le torse. Je n'avais pas souvenir d'avoir eu une quelconque balle. Des souvenirs de griffures et morsures ça oui mais elles avaient déjà bien cicatrisée. Et avant que je n'arrive ici j'étais sûr qu'elles n'étaient plus présente du coup. Lentement je quittais son regard pour poser le miens sur mon torse, apercevant donc le bandage et ce qui faisait office de pansement. Une balle qu'ils avaient dû retirer du coup au vu des soins. Un petit sourire s'afficha alors sur mes lèvres. Malgré le manteau ouvert je restais torse nu en dessous et d'un geste rapide et sans effort j'arrachais d'un seul coup les bandages, révélant un torse tatoué sans aucune marque.

Pourquoi avais-je fais ça au juste ? Je n'arrivais pas trop à le comprendre. Je devais normalement protéger mon secret et le secret de ma meute. Ne pas révéler aux yeux des humains l'existence du surnaturel et pourtant voilà que je montrais à une femme que je ne connaissais pas que la blessure par balle reçu quelques minutes ou heures plus tôt était déjà qu'un lointain souvenir. Qu'elle n'avait même jamais existé. Il n'y avait aucune marque. Aucune cicatrice qu'une peau nickel et lisse. Chose qui devenait étonné le médecin en face de moi dont je lisais alors le prénom sur sa blouse.
« Écoutez Véronica... Je pense que vous devez avoir des patients plus urgent que moi à traiter. Je ne vous retiens donc pas. Allez faire votre boulot et laissez moi juste partir. Vous en avez déjà trop vu... »
Lui annonçais-je en replaçant mon manteau correctement sur moi et en le fermant de sorte qu'aucune autre personne ne puisse voir que la blessure avait disparue. Directement je m'en voulais d'avoir flanché en lui montrant tout ça. Sûr qu'elle allait se questionner, comme tout bon médecin qui se respect. Mais je sais pas il y avait quelque chose avec cette jeune femme. Quelque chose que je n'arrivais pas à expliquer et dont j'allais devoir en parler avec mes proches histoire de comprendre ce que c'était. Au fond de moi je le savais. Je connaissais ce phénomène et pourtant, ne l'ayant jamais vécu je ne pouvais clairement mettre de mot là dessus.
« Laissez moi partir s'il vous plait. »
Putain mais depuis quand j'étais aussi poli avec les gens moi ?