Petite mise au point - Daphné

@Benjamin Carter & @Daphné Carter


Dès le lendemain de ses retrouvailles avec Jenny, Ben n'a pas traîné. S'il reste intimement persuadé que Randi n'est pas une victime comme les autres, il n'empêche qu'elle est également portée disparue, et il faut que Alastair et Daphné soient au courant.

Après avoir embrassé sa compagne - et lui avoir laissé un mot comme quoi il était parti signaler la disparition de Randi aux forces de l'ordre - le ranger, vêtu de son jean et de sa chemise de la veille, se dirige vers sa voiture et se met en route pour le poste de police, ayant juste le temps d'envoyer un message à Daphné pour la prévenir de son arrivée et de la nécessité de lui parler. Ce sera aussi l'occasion de faire un point sur les disparitions, rapporter ce qu'il a pu entendre la veille - même s'il doute que ça puisse faire réellement avancer les choses - et voir où Ben pourrait se rendre utile, au cas où.

Après quelques minutes de route, il se gare devant le poste de police, et en descendant, fait un crochet par un petit café pour en prendre deux, histoire de ne pas arriver les mains vides, avant de revenir et de se signaler à l'accueil comme quoi l'adjointe au shérif l'attend. L'agent d'accueil lui donne l'autorisation d'avancer, et le ranger s'exécute après l'avoir remercié d'un sourire poli. Connaissant le chemin, il ne tarde pas à frapper à la porte du bureau de Daphné, attendant son signal avant d'ouvrir la porte et de lui montrer les cafés avec un sourire :

Salut Daph'. Quitte à venir de bon matin, je me suis dit qu'un café ne ferait pas de mal.

S'approchant, il pose les cafés sur le bureau et vient saluer sa cousine avant de reprendre :

Comment ça va ? Du neuf concernant les disparitions ?

Autant y aller en douceur, avant d'annoncer une nouvelle disparition, même si elle n'est pas forcément en lien avec l'affaire en cours.

( Pando )

@Benjamin Carter & @Daphné Carter

Dès lors qu’elle avait reçu un message de la part de son cousin, Daphné avait été intriguée. Le contenu était succinct, il venait la voir au bureau du shérif et avait besoin de lui parler. Certes, il était en ville depuis peu, pour les aider, Alastair et elle, à enquêter sur la vague de disparitions actuelle. Ben sortait tout juste d’une délicate mission d’infiltration qui avait duré près d’un an, et était pour l’heure en disponibilité vis-à-vis des Texas Ranger, dont il faisait partie. A croire que travailler dans les forces de l’ordre était comme une seconde nature pour les Carter. Sachant que le ranger devait justement trainer du côté du club de Strip Tease dans West End – un club pas très bien fréquenté – peut-être avait-il réussi à collecter quelques informations intéressantes ? toute information serait la bienvenue, vu comment l’enquête piétinait. Si encore ils avaient des corps, des rapports d’autopsie, des empreintes, de l’ADN, quelque chose de tangible et de concret à se mettre sous la dent. Mais rien, absolument rien, le néant, à croire que ces pauvres jeunes femmes s’étaient littéralement volatilisées… de quoi lui offrir des bonnes nuits d’insomnie.

Ne comptant pas ses heures actuellement, Daphné était déjà au poste bien avant que Ben n’arrive à son tour. Elle était en train de faire du tri dans ses mails lorsqu’il vint toquer à la porte de son bureau. L’adjointe se leva pour accueillir son cousin. « Entre ! Je t’attendais. » Il ne débarquait pas seul, tenant dans ses mains deux gobelets de café bien chaud. « Toi, tu sais me parler ! » ironisa-t-elle, tout en saisissant l’un des gobelets dans sa main. C’est alors qu’il s’enquit de savoir comment elle allait, et surtout, s’il y avait du neuf concernant l’enquête. Daphné fronça les sourcils. De toute évidence, il n’était pas là pour lui livrer des informations non plus. « Non, rien de rien… » soupira-t-elle en secouant la tête négativement. « J’espérais que tu aurais des nouvelles de ton côté… raison de ta venue. » Elle posa une fesse sur le rebord de son bureau, et porta son gobelet à ses lèvres. « Et toi ? Tu m’envoie un message intriguant aux aurores, tu débarques dans mon bureau tout sourire avec des munitions… j’avoue que tu as piqué ma curiosité de bon matin. » Elle l’observa avec acuité. « Et t’as une lueur dans le regard que je n’avais pas vu depuis longtemps… tu peux m’expliquer ce qu’il se passe ? »

( Pando )

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Ben ne peut retenir un léger sourire amusé lorsque Daphné le remercie de façon détournée pour le café. A force, il la connaît, il sait qu'elle se donne avec Alastair sans compter ses heures, il est donc normal qu'elle prenne un café pour, d'une part, s'autoriser une petite pause, et d'autre part, rester à peu près concentrée sur ce qu'il se passe.

Il penche la tête sur le côté quand sa cousine lui confirme que, pour le moment, ça n'avance pas. En même temps, sans l'ombre d'une preuve, ça risque d'être définitivement compliqué, et il ne tient pas spécialement à devoir ranger ces affaires dans la même catégorie que les OVNIs, des choses qui n'ont pas d'explication rationnelle. Il y en a forcément une, mais pour l'instant, elle leur échappe complètement. Cependant, il ne peut s'empêcher de sourire légèrement lorsqu'elle attaque : il est vrai qu'il lui a envoyé un message des plus succincts, avant d'arriver avec des cafés, il y a de quoi être intrigué un minimum. Le sourire se fige légèrement quand elle mentionne la lueur dans son regard, et il doit lutter pour ne pas montrer le rouge qui lui monte aux joues, toussotant pour reprendre contenance avant de répondre, l'air de rien :

C'est... C'est rien. Mais j'ai peut-être quelque chose à rajouter à l'enquête.

Reprenant son sérieux tant bien que mal, il prend une gorgée de son café, s'installant face à Daphné, et reprend d'un ton plus assuré :

Déjà, je confirme que je n'ai rien entendu de particulier au club de strip-tease. Soit ils ne sont au courant de rien, ce qui est possible, soit les personnes qui sont responsables de ces disparitions ne traînent pas dans ce coin-là. S'il le faut, il s'agit de personnes tout à fait lambda.

Bon, d'accord, il ne croit aucunement à la théorie comme quoi il s'agit de personnes banales ; il faut être complètement taré pour faire disparaître des personnes qui n'ont aucun lien entre elles, si ce n'est qu'elles sont originaires de Bennington ou qu'elles y vivent depuis longtemps. Son regard s'assombrit quelque peu quand il continue :

Par contre... Jenny m'a prévenu de la disparition d'une personne, sa sœur cadette précisément. Randi Allen, arrivée il y a deux semaines à Bennington, pour rejoindre un homme semble-t-il, mais Jenny n'a aucune autre info. Tout ce qu'elle sait, c'est qu'elle a éteint son téléphone en quittant le ranch familial, qu'elle est arrivée il y a deux semaines, et c'est tout.

Ignorant délibérément la dernière question de sa cousine, il pousse un léger soupir :

En ce qui me concerne, je ne pense pas que Randi soit une victime, vu qu'elle n'est pas originaire de Bennington. Tu penses quand même qu'on peut essayer de la chercher ? Quitte à ce que je cherche de mon côté si vous préférez concentrer vos efforts sur les disparus de Bennington...

( Pando )

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Pour peu, elle aurait juré que son cousin avait rougi lorsqu’elle évoqua la lueur dans son regard. Cependant, ce dernier fit le choix d’ignorer sa remarque, d’abord évasif, puis venant aux raisons principales de sa venue. L’enquête. Quelque chose à ajouter. Daphné haussa un sourcil intrigué. « Vas-y, je t’écoute. » dit-elle, redevenue sérieuse. Il confirma ce dont elle se doutait déjà, rien à signaler du côté du club de strip tease. Les disparitions de Bennington allaient sérieusement finir par la rendre folle, d’autant qu’elle avait été touchée personnellement par certaines. Son ex-mari, le père de son fils, puis la petite amie de ce dernier… ça faisait beaucoup à digérer, même pour une flic.

C’est alors que son cousin en vint aux faits. Une autre disparition, qui n’avait pas été recensée à jour. Jenny m’a prévenu… De nouveau, ses sourcils se haussèrent. Jenny… Randi… Allen… ranch… un « O » parfait se forma sur sa bouche, tandis que Ben poursuivait sa diatribe. Dès lors qu’il eut terminé, elle sauta au bas de son bureau où elle s’était hissée. « Attends… » Elle s’avança vers lui, bras croisés. « Jenny… TA Jenny ? » Ben avait déjà mentionné cette femme, lorsqu’il racontait sa vie au Texas. Amie d’enfance, voisine du ranch des Turner, elle avait depuis longtemps deviné qu’elle comptait énormément pour le ranger. « Donc tu es en train de me dire que cette Randi est venue ici du Texas pour retrouver un mec et qu’elle a disparu, c’est bien ça ? » L’adjointe réprima un soupir. Ce n’était pas ce qu’on pouvait appeler une bonne nouvelle. Deux semaines sans donner signe de vie, c’était jamais bon. « Et ta Jenny, elle est où en ce moment ? » Elle lui lança un regard appuyé. Quelque chose lui disait qu’il ne l’avait pas eu au téléphone, et que ça avait un lien avec sa lueur dans le regard à son arrivée. « Pourquoi n’est-elle pas venue signaler la disparition de sa sœur plus tôt ? » Ce n’était pas une accusation, mais une réelle interrogation. Cette affaire ne sentait pas bon. Pas bon du tout. « Vas-y, raconte moi tout dans le détail. » finit-elle par dire, histoire d’être sûre d’avoir toutes les informations en main avant de décider quoi que ce soit.

( Pando )

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L'expression de surprise de Daphné amène le ranger à hausser un sourcil, avant qu'elle ne descende du bureau et s'approche de lui en croisant les bras sur sa poitrine en faisant le lien, l'amenant à acquiescer avec un léger sourire. Oui oui, il s'agit bien de sa Jenny, même s'ils ne se sont retrouvés que la veille, et déjà, il se dit que sa cousine ne va pas le lâcher avec ça ; de toute façon, Daphné a un flair aiguisé, il est donc inutile d'essayer de lui mentir ou de tourner autour du pot.

En attendant, il acquiesce de nouveau avant de lui répondre doucement :

Oui, c'est ça. Randi est certes majeure, mais c'est une disparition qui peut être considérée comme inquiétante pour Jenny, c'est pour ça qu'elle est venue jusqu'ici pour essayer de la retrouver, pour l'instant sans succès.

Il prend une gorgée de café et soupire :

Elle n'a pas osé venir vous voir pour signaler la disparition de Randi, vu comment elle a été accueillie par les flics à Austin... Ils n'ont clairement pas pris l'affaire au sérieux, comme Randi est majeure et donc libre de disparaître sans rien dire, mais autant te dire que Jenny n'a que moyennement apprécié la réponse.

Il pose son gobelet à côté et croise les bras sur sa poitrine :

Jenny n'en a pas des masses, des détails, mais je te redis ce qu'elle m'a dit : Randi semble s'être éprise d'un type de Bennington, qu'elle ne connaît ni d'Eve ni d'Adam, et elle parlait d'aller le rejoindre. Jenny n'a pas plus réagi que ça, pensant que ça allait lui passer, mais sa soeur a fini par quitter le ranch et à rejoindre Bennington, avec son téléphone éteint. Donc pour le borner histoire de savoir où elle est, c'est impossible.

Poussant un léger soupir, Ben finit par reporter son attention sur Daphné avant de reprendre, toujours doucement :

Elle m'en a parlé hier soir, quand... quand on s'est retrouvés et qu'on a discuté. Elle ne voulait pas non plus faire jouer ses relations en venant ici alors qu'elle sortait avec moi, même si, à ce moment-là... C'était compliqué, dirons-nous.

Il esquisse un léger sourire triste, reprenant son gobelet de café, et reprend une gorgée :

Voilà, tu sais tout. Et comme dit, je peux m'en occuper, ce serait compréhensible que vous préfériez porter vos efforts sur les autres disparus.

( Pando )

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Rapidement, son cousin lui confirma ce qu’elle avait déjà deviné. La fameuse Jenny était en ville, à la recherche de sa sœur. N’eut été les circonstances inquiétante de la disparition de la dénommée Randi, la situation aurait pu être drôlement cocasse. Voir son cousin rougir sous le feu de ses questions, ça n’avait pas de prix. Mais les taquineries attendraient un peu. Il lui expliqua que Jenny avait été mal reçue par les forces de l’ordre d’Austin, qui n’avaient visiblement pas jugé la situation préoccupante. Dans un sens, ils n’avaient pas tort, et n’avaient pas la notion de toute cette vague de disparition à Bennington même. Maisd leur réaction demeurait légère tout de même. Le fait que la jeune femme ait perdu confiance en la police n’avait rien d’étonnant en soit. « Ils sont sympa les flics au Texas dis-moi. » observa-t-elle, pince sans rire.

Ben lui expliqua ensuite un peu plus dans le détail la situation. Les éléments n’étaient guère en leur faveur malheureusement. Daphné réprima une grimace. « Je veux pas être pessimiste, mais autant chercher une aiguille dans une botte de foin… surtout si cette Randi a disparu volontairement. » Ben poursuivait son récit. Ses retrouvailles avec Jenny la veille au soir, le fait qu’elle n’avait pas osé venir solliciter le bureau du shérif pour une autre raison que sa douche froide au Texas : le fait qu’ils soient apparentés avec le ranger. « Compliqué, hein ? » Daphné reprit une gorgée de son café. « Je suppose que tu ne lui avais rien dit de ta mission sous couverture, et encore moins prévenue de ton retour ? » Ben avait fait du grand … Ben. « Et elle t’a pardonné ? Je suppose que oui sinon tu afficherais pas cet air béat en arrivant dans mon bureau. » Elle lui donna une tape sur le bras, avec un sourire en coin. « Tu as une photo de Randi ? On peut toujours l’ajouter à la liste des personnes recherchées… » Liste déjà bien assez longue. L’adjointe passa une main sur son front. Décidément, ils en verraient jamais le bout de cette enquête. « Nous n’allons pas négliger cette Randi, mais tu sait mieux que personne combien on rame sur cette affaire… fais de ton mieux de ton côté. Tu en as parlé avec Alastair ? » Elle savait que les rapports entre les demi-frères étaient parfois assez… complexes. Elle comprenait aisément que Ben se tourne plus volontiers vers elle. « Mais sinon…. Parle moi de ta Jenny. Quelque chose me dit qu’elle compte beaucoup pour toi, je me trompe ? »

( Pando )

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Ben ne peut retenir une grimace en entendant la remarque de Daphné. Certes, les flics d’Austin ne sont pas connus pour leur humour, mais qu’ils prennent un tel événement par-dessus la jambe est un manque de professionnalisme flagrant. Au moins, ils auraient pu dire à Jenny qu’ils prendraient sa déposition et qu’ils feraient de leur mieux… Mais bon, le mal est fait, inutile de revenir dessus pour le moment.

Sa grimace se transforme en un léger hochement de tête triste, avant qu’un léger sourire ne vienne se glisser sur ses lèvres avant de lui répondre :

Personne n’était prévenu de mon départ ni de mon retour, ça a été un silence radio pendant un an. Il n’y a que les Texas Rangers qui ont les infos, et encore, ils n’ont pas tout concernant mon rapport. Mais… Oui, je lui ai expliqué les grandes lignes, et elle m’a pardonné. Si c’était à refaire, je changerai sûrement ce paramètre pour ne pas l’inquiéter.

Il est honnête et ne cherche pas à prendre Daphné pour une buse, bien au contraire. Les Carter n’ont eu les informations concernant Ben, du moins son retour, qu’en même temps que ses propres parents, et ils avaient eu droit également aux grandes lignes, sans entrer dans les détails. Personne ne sait exactement ce qu’il a pu vivre pendant un an, et pour le moment, ça lui convient très bien, en espérant qu’un jour, il puisse enfin en parler sans faire de cauchemars.

Attrapant son téléphone, il regarde dans sa galerie s’il a une photo de Randi, et il finit par en trouver une, datant d’il y a un an, avec la jeune femme posant fièrement contre le mur du ranch des Allen, la montrant à Daphné avant de souffler :

Elle date d’il y a un an, mais je suppose que Randi n’a pas trop bougé pendant ce laps de temps. C’est la dernière photo que j’ai d’elle, et la plus récente.

Il secoue ensuite la tête en entendant la question de Daphné. Non, il n’avait pas encore discuté du sujet avec Alastair, d’une part parce qu’il se doutait que son aîné était débordé par les disparitions, et d’autre part, parce que les rapports entre les deux, même s’ils se sont nettement améliorés par rapport à une époque, restent quand même tendus. Et Ben ne tient pas à devenir une sorte de boulet pour le shérif, préférant s’occuper dans son coin pour ne pas le gêner.

Reprenant une gorgée de café, la question de Daphné sur son lien avec Jenny le fait doucement sourire, mais il décide de répondre sans ambages :

Elle compte énormément pour moi. On se connaît depuis l’enfance, elle a toute ma confiance et je n’hésiterai pas une seconde à retourner la terre entière si elle venait à disparaître.

Son regard se voile légèrement de tristesse :

Ca m’a fait mal de ne pas pouvoir prévenir qui que ce soit de mon départ en mission, ni de mon retour, et elle en particulier… Mais c’est elle qui m’a fait tenir pendant un an, même si je me doutais qu’elle allait avoir besoin d’explications.

Il toussote puis reprend une gorgée de café, se perdant dans ses pensées. Il s’est passé tant de choses en un an… Mais sa priorité, désormais, c’est de retrouver Randi, d’aider à régler l’affaire des disparus de Bennington et, surtout, de se retrouver avec Jenny. Elle lui a tellement manqué que toutes les occasions pour rester avec elle sont bonnes... Ne serait-ce que pour se rassurer qu'elle est bien là et qu'il n'est pas en train de rêver.

( Pando )

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Ben ne fit que confirmer ce que Daphné avait déjà deviné. D’un côté, étant elle-même flic, elle ne pouvait que comprendre ce qui l’avait poussé à conserver ce silence radio aussi longtemps, outre les obligations de sa mission sous couverture et sa durée. Moins votre entourage en savait, mieux cela valait pour eux et leur sécurité. Dans ce genre de mission, on ne s’attaquait pas à des enfants de chœurs. Le moindre faux pas, la moindre incartade, pouvait être fatal. Autant pour soi que pour ses proches. Mais elle savait aussi combien cela pouvait être insupportable pour ceux qui demeuraient dans l’ombre sans rien savoir. Le fait que la dénommée Jenny lui ai pardonné aussi rapidement ne pouvait que démontrer des sentiments forts qu’elle éprouvait pour lui. « Tu as fait ce que tu avais à faire Ben. » tint-elle à le rassurer. Il avait fait son devoir, son travail. Il l’avait mené à bien, et était revenu parmi les siens. Il lui faudrait encore du temps pour reprendre le réel contrôle de sa vie. Mais au moins, il n’aurait pas à le faire seul. « Ta Jenny… je suis persuadée que c’est une femme bien. Très bien même. Tu mérites d’être heureux. »

Elle connaissait suffisamment son cousin pour savoir qu’il était prompte à endosser toutes les responsabilités du monde, par pur altruisme pour épargner les siens. C’était certes chevaleresque et louable, mais c’était également autodestructeur à la longue pour lui. Savoir qu’il avait quelqu’un dans sa vie prêt à affronter les épreuves avec lui et surtout, qui ne le laisse pas tomber à la moindre difficulté, était plaisant. « Va falloir que tu nous la présente cette Jenny. » conclut-elle avec un franc sourire.

Il lui montra ensuite sur son téléphone une photographie de la jeune Randi. Daphné l’observa avec attention. « Tu peux me l’envoyer par mail ? Je vais la diffuser à nos équipes. » Le fait qu’il ne se soit pas entretenu avec Alastair n’étonnait guère l’adjointe. Cela ne l’empêchait pas de trouver dommage les tensions encore existantes – liées à de vieilles rancunes – entre eux. « Al est une tête de mule tu sais… mais c’est pas un mauvais bougre. Je lui en parlerai pour toi si tu veux. »

La conversation dévia de nouveau sur l’élue de son cœur. Evidemment qu’elle comptait énormément pour lui, Daphné l’avait déjà compris. Elle l’enviait presque d’ailleurs. Certes, elle avait été heureuse avec Michael, son ex-mari et père de son fils, mais avec le recul, elle réalisait qu’ils avaient toujours été plus amis qu’amants. C’était d’ailleurs l’une des raisons de leur divorce à l’époque. Elle-même veillait à barricader son cœur au quotidien, prétextant crouler sous le boulot, ce qui était vrai d’une certaine manière. Mais était-elle heureuse ainsi ? La voix de son cousin la ramena au présent, tandis qu’il expliquait avoir tenu grâce à Jenny, tout le long de sa mission. « J’espère que tu ne la laisseras pas filer entre tes doigts alors cow-boy ! Et si tu as besoin de quoi que ce soit pour t'aider dans tes recherches... surtout n'hésite pas à demander. »

( Pando )

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Avoir la bénédiction de Daphné fait sourire Ben, qui l'accepte en inclinant la tête ; en soi, il n'a pas besoin de l'aval des autres Carter pour faire ce qu'il veut de sa vie, mais il a parfaitement conscience que sa cousine est maline et voit plus loin que lui-même, aussi accepte-t-il volontiers ses conseils avisés. Son sourire s'élargit lorsqu'elle le taquine, puis il lui répond :

Avec grand plaisir. Il faudra juste qu'on se cale un moment pour ça... Et promets-moi que tu ne l'inonderas pas de questions indiscrètes !

Il rit doucement, se détendant légèrement, puis se dépêche de lui envoyer par mail la photo de Randi, haussant doucement les épaules avant de reprendre :

T'inquiète, Daph', je sais que c'est pas un mauvais bougre. C'est mon frère, même si c'est pas toujours facile... Je l'aime quand même.

Pour le coup, c'est une chose qu'il ne verbalise que peu. Il sait très bien qu'il n'est en rien responsable de l'adultère de son père, ni Alastair, et il espère qu'un jour, les rancœurs s'effaceront pour de bon. En tout cas, Ben est prêt à tous les efforts imaginables pour montrer à son aîné qu'il peut lui faire confiance, n'ayant pas hésité à répondre présent lorsqu'il a été prévenu des disparitions à Bennington ; le ranger est loyal aux siens, Carter comme Turner et Allen, c'est un trait dont il ne se défera jamais.

La dernière phrase de Daphné le ramène à la réalité, et un nouveau sourire se dessine sur ses lèvres. Avec toute l'affection qu'il peut porter à sa cousine, il pose son café et vient l'enlacer, lui soufflant à l'oreille :

Merci, Daphné. Et aucun risque que je la laisse filer, j'ai merdé une fois, pas deux.

Il la serre doucement contre lui, puis s'écarte et reprend son café avec un sourire :

Et, comme dit, si jamais vous avez du neuf sur votre enquête, n'hésitez pas à m'appeler, je suis là pour ça.

( Pando )

@Benjamin Carter & @Daphné Carter

Daphné arbora un air purement innocent en levant les mains en l’air lorsque Ben lui demanda de promettre de ne pas inonder Jenny de questions indiscrètes. « Mais non voyons, tu me connais ! » C’était peut être justement ça le problème. Il la connaissait. Il s évoquèrent ensuite ses relations avec Alastair. Daphné s’était toujours tenue à l’écart des éventuelles tensions qu’il avait pu y avoir entre Ben et Al. Elle pouvait comprendre que Alastair ai du mal à accepter l’infidélité de leur père, et l’existence de ce demi-frère, qui malgré lui avait perturbé toute une dynamique familiale. Mais Ben avait également payé le prix de son côté, et n’était absolument pas responsable des actions de son père biologique. « Vous êtes aussi bornés l’un que l’autre. » fit-elle en haussant les épaules.

Daphné ne s’était pas attendue à ce que Ben vienne l’enlacer pour la remercier, mais elle accepta avec plaisir cette marque d’affection de la part de son cousin, lui rendant son étreinte. « Tu n’as pas à me remercier. Après les moments difficiles que tu as vécu dernièrement, je suis heureuse que tu aies quelqu’un pour t’épauler et te soutenir. Vraiment. » Il en profita pour réitérer son aide sur le dossier des disparitions. L’adjointe hocha la tête. « J’aimerai avoir du neuf. A croire que ces jeunes femmes se volatilisent. J’aime pas ça du tout. » Et encore… avant il y avait eu d’autres disparitions, plus espacées dans le temps, avec des profils radicalement différents. C’était à n’y rien comprendre. Daphné espérait sincèrement que la jeune sœur de Jenny ne vienne pas compléter la liste, et qu’elle était simplement en train de fricoter avec son mystérieux motard. Il y avait déjà eu assez de la disparition de son ex-mari Michael, et d’Anya, la petite amie de leur fils Justin. Les Carter avaient déjà été suffisamment impactés par les disparitions de Bennington. « Je te tiendrais au courant, ne t’en fais pas. » Elle marqua un temps d’hésitation puis repris. « Et… concernant Randi… je t’enverrai une liste d’endroits que les motards affectionnent dans le coin. On sait jamais. »

( Pando )

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Ben ne retient pas la légère grimace qui se dessine sur ses lèvres, mais il ne peut que comprendre la frustration de sa cousine. Les victimes semblent se volatiliser, comme par magie, mais il y a forcément une explication rationnelle quant à leur disparition ; c'est juste que, pour le moment, ils ne l'ont pas encore trouvée, et ils ne doivent pas lâcher.

Il reporte son attention sur Daphné lorsqu'elle lui assure qu'elle le tiendra au courant s'il y a du neuf, et sa dernière phrase lui arrache un sourire plein de reconnaissance, l'amenant à incliner doucement la tête avant de lui souffler :

Merci, Daphné. Quoi qu'il se passe, je te tiendrai au courant, je vais pouvoir m'y mettre au plus vite.

Finissant son café, il se redresse et reprend avec un air grave :

Et il ne faut pas désespérer. Il y a forcément une explication logique à leurs disparitions, jusqu'à preuve du contraire, la magie, ça n'existe pas, il y a toujours un truc... C'est juste qu'on l'a pas encore trouvé.

Avec douceur, Ben pose une main apaisante sur l'épaule de Daphné et continue :

Peut-être refaites un tour du côté des endroits où vous ne vous êtes pas arrêtés ? Sans compter les endroits reculés, idéaux pour retenir des personnes contre leur gré sans attirer l'attention... Dans tous les cas, elles sont forcément quelque part, et si ce n'est pas à Bennington, c'est dans l'état du Vermont. Même si je penche pour la première option, personnellement.

Avec un léger sourire, il retire sa main, la glissant dans la poche de sa veste, et finit par soupirer :

Toutes les options sont à étudier, je pense. Après, ce n'est que mon avis, je me rangerai à l'avis général quoi que vous décidiez.

Ben incline alors légèrement la tête :

Je te remercie de l'attention que tu portes à Randi, c'est important pour Jenny. Si tu as encore besoin de moi, surtout n'hésite pas.

( Pando )