@Benjamin Carter & @Jenny Allen


Dans la foulée de sa discussion avec Daphné, Ben n'a pas traîné, envoyant un message à Jenny pour la prévenir que désormais, les autorités de Bennington étaient au courant pour la disparition de Randi, et qu'eux deux allaient pouvoir la chercher ensemble. Le temps de passer par son appartement, histoire de le ranger un minimum au cas où, puis il repart pour récupérer Jenny à sa chambre. Bien entendu, il est hors de question de la laisser se promener toute seule ; pas qu'elle ne soit pas en mesure de se défendre, loin de là, mais le ranger ne supporterait de la perdre alors qu'ils viennent de se retrouver, et Dieu sait que les temps ne sont pas faciles à Bennington.

Sur le trajet, il fait un crochet par une boulangerie, histoire de ramener de quoi grignoter sur la route, puis se dirige vers le motel quitté quelques heures plus tôt pour aller récupérer Jenny. Avec un sourire, il l'attend patiemment après l'avoir prévenue de son arrivée, lui montrant les viennoiseries avec un air victorieux avant de lancer :

Histoire qu'on ne se lance pas dans les recherches le ventre vide...

Benjamin n'est pas connu pour son maigre appétit, loin de là ; depuis toujours - et il lui semble que depuis qu'il est entré dans la vie active, ça ne s'est certainement pas arrangé - il est un bon mangeur, et lorsqu'il est sur une affaire, comme en ce moment, il ne peut s'empêcher de grignoter un peu plus qu'à l'ordinaire, veillant cependant à ne pas faire trop d'écart.

Invitant Jenny à monter, il attend patiemment qu'elle soit installée pour mettre le contact et se mettre à conduire tranquillement, avant de reprendre en posant un regard en coin à Jenny :

Bon, maintenant que les autorités sont au courant... Est-ce que tu sais quelque chose sur le type dont s'est entichée Randi ? Est-ce que tu te souviens un peu de ce qu'elle a pu te raconter sur lui ?

( Pando )

@Benjamin Carter & @Jenny Allen


A son réveil, Jenny constata qu’elle était seule dans le lit. Seule l’empreinte du corps de Ben sur le matelas à ses côtés et son odeur sur les draps confirmaient qu’elle n’avait pas rêvé cette nuit, ni leurs retrouvailles. Malgré les circonstances, elle ne pouvait s’empêcher de sourire béatement en resongeant à la soirée avec le ranger. L’avoir retrouvé lui avait ôté un poids considérable de la poitrine. Même si elle l’avait envoyé au Diable une bonne paire de fois ces derniers mois, le maudissant pour son absence, elle avait été également folle d’inquiétude pour lui. Durant toute cette année passée dans les brumes de l’incertitude, elle n’avait été que l’ombre d’elle-même, quoi qu’elle en dise.

Cette fois-ci, elle ne s’inquiéta pas de son absence outre mesure, il l’avait prévenu qu’il passerait rendre une visite au bureau du shérif pour parler de Randi avant de revenir la chercher. Elle décida donc d’aller prendre une douche et se préparer en attendant. Au passage, elle en profita pour réunir ses maigres affaires dans son sac. L’appartement – même transitoire - de Ben était beaucoup plus attrayant comme perspective que cette chambre de motel impersonnelle.

Comme promis, Ben revint la chercher, et l’accueillit avec des viennoiseries. Son air triomphant lui suffit à éclater de rire. « Je vois que tu n’as pas changé… » observa-t-elle malicieusement, avant de lui montrer son sac. « Je… j’ai pris ton invitation à la lettre. » dit-elle simplement en guise d’explications. Elle se hissa dans le véhicule, curieuse de savoir ce que son compagnon pouvait lui rapporter de son entrevue matinale. Ce dernier commença par lui demander ce qu’elle savait sur le type que Randi était venue retrouver à Bennington. « Je… j’en sais vraiment pas grand-chose. » Et elle regrettait amèrement ce manque d’intérêt dont elle avait fait preuve vis-à-vis de sa sœur. « Je ne sais même pas son nom… Tom ? Dom ? Ron ? un truc du genre… si ça se trouve c’était même pas son vrai nom. » C’était même une certitude. « Il a une moto… ou aime les motos. Oui, elle me parlait qu’il lui promettait de l’emmener faire un tour en bécane pour découvrir le Vermont. » Jenny fronça les sourcils, fouillant sa mémoire pour trouver d’autres souvenirs qui pourraient leurs être utiles. « Et au bureau du shérif, ils en pensent quoi ? » Elle se tourna vers Ben, et posa une main sur sa cuisse. Que c'était bon qu'il soit là à ses côtés.

( Pando )

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Voir rire Jenny fait un bien fou au ranger, alors qu’elle note qu’il n’a pas changé sur certaines habitudes. Un peu de normalité, dans cette ambiance si tendue, voilà de quoi repartir du bon pied, se dit-il alors qu’elle s’approche, inclinant la tête sur le côté avec un sourire quand elle lui désigne son sac avec ses maigres affaires avant de lui répondre :

Tu as bien fait. C’était sérieux.

Puis elle monte à son côté, et Ben commence à conduire, attentif à la route et à ce que Jenny peut lui dire sur le type que Randi était venue rejoindre. Elle ne sait rien de lui, pas même un nom, mais elle lui donne quand même un détail qui a son importance : le type en question est un motard, ayant promis à Randi de l’emmener faire un tour du Vermont en bécane. Bon, songe le ranger, au moins, il sait faire preuve un peu de poésie, le Vermont est effectivement un magnifique état qui mérite le détour, avec ses forêts, ses lacs, ses montagnes vertes… Un jour, il emmènerait aussi Jenny, se dit-il avec un sourire aux lèvres ; qu’elle puisse voir, avec lui, un tout autre environnement que le Texas qu’ils connaissent par coeur tous les deux.

C’est alors qu’elle pose sa main sur la cuisse de Ben, qui lui lance un regard et un sourire, avant de reporter son attention sur la route et de renchérir :

Daphné est sincèrement désolée que ton… expérience avec les flics d’Austin se soit mal passée. Mais s’ils ne vont pas la négliger, elle m’a officiellement donné le feu vert pour que je cherche Randi de mon côté, vu comment ils galèrent avec les disparitions.

Il marque une hésitation, puis secoue la tête et reprend sans se départir de son sourire :

Bon, bien sûr, en bonne cousine et enquêtrice qu’elle est, j’ai eu droit à quelques questions te concernant… Je crains que tu n’échappes pas à une rencontre avec les Carter, à un moment donné.

Il rit doucement, puis, profitant d’un feu rouge, pose sa main sur la cuisse de Jenny avec un sourire tendre. Il a une chance extraordinaire qu’elle ait accepté d’une part ses explications, et d’autre part, de revenir dans sa vie, et il a bien l’intention de le lui montrer à l’avenir. Reportant son attention sur la route lorsque le feu passe au vert, il finit par reprendre d’un ton plus sérieux :

Pour ce qui est de notre mystérieux motard, je pense savoir vers où on peut commencer à chercher, il y a un bar reconnu pour abriter un gang de motards dans le coin. Par contre, il va falloir la jouer fine, s’ils se doutent qu’on cherche Randi et qu’en plus je suis ranger, donc une autorité… Ils vont se braquer et on ne va avoir aucune info.

La force de l’habitude, soupire-t-il discrètement. Mais tous les moyens sont bons pour essayer de retrouver Randi, alors autant mettre les mains dans le cambouis une bonne fois. Il reprend après quelques instants de réflexion :

J’ai bien une idée, mais si tu as mieux, surtout ne te prive pas. On peut toujours se renseigner, l’air de rien, pour des sentiers de promenade à moto dans le coin en prétextant qu’on a prévu de retrouver un couple d’amis présents depuis deux semaines… J’ose espérer qu’ils ne s’en prendront pas à de simples promeneurs, mais il faudra rester prudents quand même, d’accord ?

Il fait confiance à Jenny pour faire en sorte que ça se passe bien, mais il n'est pas complètement tranquille pour autant, bien qu'il veille à ne pas trop le montrer, alors qu'ils continuent de se diriger vers un point connu du gang en question.

( Pando )

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Avoir Ben à ses côtés insufflait un nouvel espoir et de nouvelles forces à Jenny. L’avenir lui semblait moins… sombre. Ensemble, ils arriveraient à retrouver Randi. Cela ne pouvait pas en être autrement de toute manière. Elle se contenta de hocher la tête en guise d’assentiment lorsque son compagnon approuva sa décision d’accepter son invitation et de venir s’installer dans son appartement, la gorge nouée par l’émotion. Ils prirent la route, et Ben commença à lui relater son entrevue avec sa cousine, au bureau du shérif. Evidemment, ils avaient déjà fort à faire de leur côté avec les autres disparitions, mais rien que le fait qu’il laisse carte blanche au ranger était une preuve qu’ils – enfin qu’elle – prenait la disparition de Randi au sérieux. Plus que leurs homologues texans en tout cas. Ben évoqua ensuite le fait que l’adjointe l’avait cuisiné.. à son propos à elle, mentionnant une rencontre avec cette famille Carter, dont il portait le nom, dans un avenir plus ou moins proche. « Ouuutch… je dois avoir peur ? » Elle lui jeta un regard à la dérobée, et vint entrelacer ses doigts aux siens. « Je rigole, je serais ravie de faire leur connaissance. » Ce qui était totalement vrai. Ben lui avait parlé d’eux tellement de fois. Evidemment, ses rapports avec la famille de son père biologique n’avaient pas toujours été simples, l’existence même de Ben leur rappelant l’infidélité de leur père et oncle. Jenny savait mieux que quiconque combien Ben avait pu en souffrir, notamment dans le passé, même si désormais, les relations s’étaient améliorées considérablement. Assez pour qu’il reste un temps indéterminé à Bennington pour les aider sur une enquête difficile d’ailleurs.

Ben vint ensuite au nœud du problème qui les concernaient. Randi. Il lui exposa alors un plan, qui pourrait leur permettre d’approcher le fameux motard dont s’était entichée sa jeune sœur. Ou à minima des gens qui le connaissaient. Jenny réprima un sourire, songeant c’était le Texas Ranger qui parlait et non Ben. Mais l’un et l’autre étaient indissociables, n’est-ce pas ? « Tu veux qu’on enquête sous couverture, c’est ça ? » Elle tourna son visage vers lui, observant ce profil qu’elle aimait tant. « J’avoue que l’idée me plait bien. Mais il manque un détail à ton plan. » Son sourire s’élargit. « Une moto. » Quitte à passer pour un couple de touristes  motards, autant jouer le jeu jusqu’au bout des détails non ?

( Pando )

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Le ranger garde son sourire et serre doucement la main de Jenny dans la sienne avant de lui répondre avec amusement et tendresse mêlés :

Et ils seront ravis de faire la tienne. Enfin, ce ne sera pas moi qui subirai l'interrogatoire en bonne et due forme de Daphné...

Il rit doucement, puis reporte son attention sur la route, restant attentif tout en réfléchissant à la suite. Lorsqu'il propose son plan pour approcher le gang de motards, il ne peut s'empêcher de sourire avec fierté lorsque Jenny lui oppose qu'il manque un accessoire particulier pour que la couverture ne saute pas : la moto. Fut un temps, Ben en avait fait plus jeune, et il pense n'avoir rien oublié de ses réflexes, mais effectivement, il faut en trouver une pour paraître crédibles... Il lui lance alors :

Bien vu. Même si, en soi, on pourrait effectivement prétexter que ladite moto est en réparation ou que nous sommes que de passage et que nous pensions en louer une... Mais tu as raison, il vaut mieux en avoir une, dans le doute.

Il se mord la lèvre, réfléchissant à où ils peuvent bien en louer une l'air de rien, avant que son visage ne s'illumine :

Je crois me souvenir que, dans le temps, il y avait un loueur de voitures et de motos en ville... On peut toujours aller voir si ça y est toujours et si oui, voir pour louer une moto. Avec ou sans side-car ?

Il sourit, légèrement moqueur, puis met son clignotant vers la gauche pour s'engager dans une rue traversante ; s'il se rappelle bien, c'était dans cette direction... Bon, ça a quand même pas mal changé, depuis le temps, mais il semble que le loueur est toujours là, au grand soulagement du ranger qui peut se garer tranquillement devant avant d'inviter Jenny à le suivre. Normalement, déjà, niveau tenue, ils passent tous deux plutôt inaperçus, alors avec la bécane, ça devrait le faire. Pendant que le loueur leur présente le catalogue des motos, leur présentant les modèles les plus adaptés pour des balades dans le coin, le ranger réfléchit à la suite, prenant spontanément la main de Jenny dans la sienne, comme pour s'assurer qu'elle est bien là et qu'il ne rêve pas, avant de remarquer un modèle qu'il signale à sa compagne en le désignant du doigt, l'air de rien :

Celui-là me semble pas mal pour notre projet, qu'est-ce que tu en dis ?

( Pando )

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Jenny ne put s’empêcher de rire en écho de celui de son compagnon, lorsqu’il fit mention des capacités interrogatoires de sa cousine vis-à-vis de sa personne. « Elle pourra me poser toutes les questions qu’elle voudra. Je n’ai rien à cacher Mr le Ranger. » plaisanta-t-elle. Le ton redevint ensuite plus sérieux, Ben lui exposant son plan. L’idée était excellente, La jeune femme ne pouvait le nier. Elle souleva alors le fait qu’il leur manquait cependant un outil indispensable à leur mission – une moto – afin que leur « couverture » soit crédible. Ben acquiesça, émettant le fait qu’ils pouvaient… en louer une. Visiblement, l’idée l’enchantait, à en croire la mine réjouie qu’il affichait soudainement en évoquant l’endroit où ils pourraient trouver l’objet de leur convoitise.

Son sourire était contagieux, car Jenny sourit à son tour, malgré l’inquiétude au sujet de Randi qui la rongeait. Les souvenirs du ranger étaient justes, et ils arrivèrent rapidement au magasin de location. Se prenant au jeu, Jenny consultait le catalogue avec Ben. Qu’on les prenne pour un couple amoureux, ce n’était pas compliqué, ils l’étaient de toute manière. Jusque-là, la mission serait aisée à remplir. La voix de son compagnon retentit, alors qu’il lui désignait un modèle de moto. C’était une routière à l’allure confortable. Classique. Un peu trop classique justement ? Jenny esquissa une moue, puis montra à son tour du doigt un autre modèle, un peu plus racé. « Je trouve que celle-ci a plus de… cachet. Tu ne trouves pas ? » Elle passa son bras autour de sa taille et lui jeta un regard en coin. Elle doutait fortement que le motard de Randi ne soit un gars rangé. Ceux qu’ils allaient devoir approcher ne s’intéresseraient probablement pas à un couple en moto … « classique ». Elle se tourna ensuite vers le loueur, qui ne semblait pas perdre une miette de leur échange. « Voyez-vous, avec mon mari, on veut se la faire… « chevauchée sauvage » si vous voyez c’que je veux dire. » dit-elle ponctuant la chevauchée d’un clin d’œil. « Vous avez des endroits à nous recommander dans le coin ? Genre… les meilleurs bars où s’arrêter boire une bière, discuter avec d’autres passionnés, après tout, les virées à plusieurs c’est sympa aussi… » Avec un peu de chance, le loueur pourrait leur fournir quelques informations précieuses sur les motards des environs.

( Pando )

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Ben ne peut retenir un léger froncement de sourcils lorsque Jenny lui montre que le modèle qu'il lui désigne est bien, mais qu'elle a trouvé mieux. La moto qu'elle lui montre semble avoir un peu plus de caractère, et s'il n'est pas certain de savoir aussi bien la conduire qu'une moto plus classique, il décide cependant de jouer le jeu de sa compagne, souriant doucement quand elle l'enlace à la taille.

Observant de plus près le modèle désigné par Jenny, il la laisse interroger le loueur, dressant une oreille attentive quant à la réponse du loueur, qui ne tarde pas :

Oh, oui, ce n'est pas ce qu'il manque, dans le coin. Laissez-moi juste quelques instants pour vous trouver une carte...

Il se détourne pour farfouiller dans son bureau, permettant à Ben de lancer un regard et un sourire en coin à Jenny, l'air de lui dire "tu gères", avant de reporter son attention sur la carte que le loueur pose sous leurs yeux, attrapant un stylo pour leur désigner les endroits où ils pourront trouver d'autres passionnés ; s'il entoure trois bars en les recommandant avec chaleur, il semble marquer une hésitation lorsqu'un quatrième se présente, et il souffle :

Celui-là... Je préfère encore ne pas vous en parler. Ils sont cinglés, là-bas, et je ne suis pas certain que vous seriez en sécurité avec eux.

Ah, ils ont un CV long comme mon bras ?, demande Ben, intrigué.

En soi, ce n'est pas forcément illégal, ce qu'ils font... Mais oui, ils sont connus pour flirter avec la loi, jouant sur la frontière pour ne pas se faire prendre ou, surtout, ne pas rester longtemps derrière les barreaux.

Peut-être un début de piste... Mais Ben, avec un sourire, lui fait un signe de tête et se dépêche de le rassurer :

On comprend, nous n'irons pas de ce côté-là, merci de nous avoir prévenus. Sinon... Ma chère et tendre a raison, pourrait-on voir ce modèle de plus près, s'il vous plaît ?

Soulagé qu'il n'insiste pas, le loueur reprend une bonhommie presque contagieuse, et les invite à le suivre jusqu'à une salle beaucoup plus grande, où des motos parfaitement rangées sont alignées, se dirigeant vers le modèle désigné par Jenny en commençant à la vendre :

Celle-ci sera parfaite pour un road-trip ou une balade sur presque tous les terrains, au vu du paysage du Vermont, ça ne sera pas du luxe, croyez-moi. Elle est puissante, niveau capacité, vous pouvez faire un plein et durer trois jours dessus facile, et surtout, elle est solide, vous ne devriez pas être trop secoués pendant votre balade.

Pendant l'explication du loueur, Ben inspecte la bécane avec attention, puis se redresse :

Elle me plaît bien, en effet, mais nous allons en discuter avec mon épouse, si vous voulez bien.

Bien sûr ! Je suis à la boutique, appelez-moi quand vous vous serez décidés.

Le loueur s'éloigne, laissant le couple avec la bécane, et le ranger attend patiemment qu'il ait quitté son champ de vision pour se rapprocher de Jenny et lui souffler :

Bon, je crois qu'on a notre prochaine destination... Par contre, miss Allen, j'ignorais que vous vous y connaissiez en motos.

Il lui sourit, à la fois avec tendresse et taquinerie, puis se reprend :

On part là-dessus ? Par contre, je ne serai pas contre qu'on emprunte la carte avec les lieux qu'il nous a gentiment indiqués, ne serait-ce que pour voir où se trouve le quatrième qu'il a rechigné à nous donner. On verra en repartant par qui on commence, si ça te va.

S'il n'en montre rien, une petite voix lui souffle que ce n'est pas une bonne idée d'emmener Jenny avec lui, mais il ne peut décemment la laisser sur le côté pour chercher sa cadette. Il décide donc de redoubler de prudence, histoire de pouvoir lui permettre de fuir si besoin est, une fois qu'ils seront lancés sur les routes, même s'il espère de tout son cœur que tout se passera bien...

( Pando )

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Finalement, le loueur de moto s’avérait être porteur d’informations, et leur « plan » pour le moment fonctionnait parfaitement. En même temps, ils n’avaient guère de mérite, jouer les amoureux en virée n’était pas si compliqué que ça pour eux… les sentiments qu’ils éprouvaient l’un envers l’autre n’étaient pas feints. Lorsque leur interlocuteur mentionna le point de rassemblement de motards peu fréquentable, Jenny sentit un frisson lui parcourir l’échine. Elle admirait son compagnon pour sa capacité à conserver un air détaché, cette faculté qu’il avait à jouer un « rôle ». Cependant, cela ne la surprenait pas, c’était grâce à ce genre de « don » qu’il s’était sorti vivant de sa mission d’infiltration sous couverture.

Le loueur se détendit imperceptiblement lorsque Ben lui assura qu’ils n’iraient pas trainer du côté de ce bar peu fréquentable, enchainant sur les qualités de la moto sur laquelle ils avaient jeté leur dévolu. Puis, sur la demande implicite du ranger, les laissa seuls un instant devant ladite moto. Ben lui souffla alors ce qu’elle avait déjà deviné : l’endroit peu fréquentable serait leur prochaine destination. Il la taquina également au sujet de ses « connaissances » en deux roues motorisés. Jenny sourit malgré elle. « Heureuse de voir que je peux encore te surprendre après toutes ces années. » s’amusa-t-elle. « Je suis sûre que notre loueur se fera un plaisir de nous céder cette carte si c’est gentiment demandé. »

Elle appréhendait un peu la suite, bien évidemment. Son désir de retrouver sa sœur saine et sauve se mêlait à la peur d’exposer Ben au danger. Certes, c’était un ranger, c’était son métier d’enquêter et de se confronter aux hors la loi en tout genre… mais là, c’était elle qui l’embringuait dans tout ceci. « Bon… allons chercher cette carte. » Elle pressa doucement le bras de Ben, avant de se diriger dans la boutique pour retrouver le loueur. Jenny s’accouda au comptoir et lui adressa son plus joli sourire. « Dites… comme on ne connait pas très bien la région… on se demandait, mon mari et moi, si il y avait moyen que vous nous cédiez cette carte ? » Elle lui glissa un regard entendu. « Et on prend la moto, bien évidemment. »

Le loueur esquissa un sourire en retour. « Oooh, mais bien évidemment ! je vous laisse cette carte avec grand plaisir, c’est cadeau ! » Puis de sortir une liasse de papiers. « Tenez, ce sont les documents à remplir pour la location… ça ne vous prendra que quelques minutes, et cette merveille de mécanique sera à vous ! »

( Pando )

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Le ranger acquiesce, se doutant que le loueur serait ravi de laisser sa carte, et laisse passer Jenny devant pour rejoindre la salle principale du service de location, affichant un sourire lorsqu'elle parvient habilement à obtenir la carte. Se rapprochant du comptoir, il avise la liasse de papiers administratifs que le loueur leur sort, puis attrape un stylo et commence à les remplir avec un air tranquille d'apparence ; au plus profond de lui, cependant, il est déjà aux aguets, se doutant qu'une fois la moto en main, ils ne pourront pas faire demi-tour. Randi compte sûrement sur eux pour la retrouver, et il est hors de question de la laisser sur le bas-côté ; pour Jenny, en tout cas, il est prêt à remuer ciel et terre pour retrouver sa sœur.

Il termine de remplir les papiers, puis les tend au loueur, qui les vérifie avant de reprendre :

Je vous fais une copie de certains documents et je vais vous chercher les clés, j'en ai pour quelques instants.

Allez-y, on ne bouge pas, répond-il avec un sourire.

Le loueur s'éloigne pour rejoindre ce qui ressemble à un bureau, et Ben en profite pour se pencher vers Jenny afin de lui souffler :

Plus de retour en arrière possible, j'espère que tu en as conscience... Et Daphné m'a donné quelques coins appréciés des motards, on pourra toujours recouper avec la carte.

Doucement, il glisse sa main dans le dos de Jenny, afin de lui transmettre son amour et la rassurer : il sera là, elle ne sera pas seule pour chercher et, il l'espère, retrouver Randi. Quelques instants plus tard, le loueur revient avec les papiers, qu'il tend à Ben avant de leur tendre les clés et les casques :

Et voilà ! Amusez-vous bien pendant votre virée. Et, un dernier conseil : profitez à fond et prenez des photos, on ne voit pas de tels paysages souvent dans sa vie.

Nous n'y manquerons pas, merci infiniment, répond Ben en inclinant la tête avec un sourire.

Serrant les clés de la moto dans son poing, il laisse le loueur leur ouvrir la porte arrière, afin qu'ils puissent sortir avec la bécane, puis il la fait sortir par le guidon, attendant d'être assez éloigné pour se tourner vers Jenny et lui lancer :

Bon, si tu es prête, on va pouvoir y aller. Et... Je me permets de te le redire, mais il va falloir être prudents. A ton signal, on y va.

( Pando )

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Ben n’avait pas besoin de le lui rappeler : Jenny avait parfaitement conscience de ce qu’elle – ou plutôt ce qu’ils étaient en train de faire, et qu’ils ne pourraient pas faire machine arrière. Le soutient tacite du ranger lui donnait du baume au cœur et surtout un regain de courage, face à une situation qui la dépassait, et qu’elle n’aurait probablement pas pu gérer seule malgré sa détermination. Il suffisait pour cela qu’elle se remémore la veille au soir, la manière dont le vigile avait cherché à la malmener sur le parking du club de strip tease. Tout ce qu’elle espérait, c’était que Randi se portait bien et était saine et sauve. Et Ben à ses côtés, elle ne doutait plus qu’il s’agissait d’une question de temps pour retrouver sa sœur.

C’est ainsi qu’elle se retrouva avec un casque de moto entre les mains sur le parking du magasin de location, devant l’engin en question. Ils avaient maintenant de quoi mettre leur plan à exécution, ainsi que quelques pistes à explorer, avec les lieux désignés sur la carte notamment, sans compter les endroits connus de l’adjointe au shérif qu’elle avait confié un peu plus tôt à son cousin. Evidemment, Ben la rappela à la prudence. Jenny releva son visage vers le ranger, et le regarda gravement. « J’en ai conscience, ne t’en fais pas. Mais quel que soit le danger je… je ne peux pas laisser ma sœur, je ne peux pas abandonner. » Elle s’approcha de Ben, posa une main sur son bras et vint déposer un baiser sur ses lèvres. « Je suis prête. »

Comme pour joindre le geste à la parole, elle enfila le casque sur sa tête. « On va où en premier ? Le moins recommandable ? » Devaient-ils éliminer de la liste le pire endroit en priorité ? « Ou bien tu préfères qu’on débute en douceur ? » Après tout, c’était lui qui avait l’expérience dans ce genre de péripéties, et le savoir-faire de ranger. Et elle lui faisait toute confiance à ce sujet. Elle était seulement impatiente de pouvoir serrer sa sœur dans ses bras. Et surtout, s’assurer qu’elle allait bien.

( Pando )

@Benjamin Carter & @Jenny Allen


Rapidement, l'homme tendre et amoureux laisse la place au Texas Ranger, une fois rassuré sur le fait que Jenny a parfaitement conscience de la situation. Ils seront deux à chercher et retrouver Randi, autant laisser l'homme d'expérience que Ben est devenu après presque vingt ans de carrière revenir sur le devant de la scène.

Pendant que Jenny enfile son casque, lui-même étudie la carte, recoupant avec les informations dont Daphné lui a fait part, réfléchissant à la marche à suivre ; il faut avancer, étape par étape, et autant commencer par les parties les plus "simples", dirons-nous, ou plutôt les parties où il est sûr de ne pas mettre sa compagne en danger. Quitte à garder le moins recommandable pour la fin, et qu'il y aille seul, ou avec un agent de police en civil pour l'accompagner. Mais chaque chose en son temps, songe-t-il en se redressant pour plier la carte, avant de se tourner vers Jenny :

On va commencer en douceur. J'ai recoupé la carte avec les infos de Daphné, on va commencer par celui qui est le plus proche, encore dans la ville, avant de s'aventurer un peu plus loin.

Il marque une hésitation, puis se penche vers elle afin de lui poser la main sur sa nuque avant de reprendre :

Par contre, je préfère te prévenir : plus on avancera vers la partie la moins sûre, plus j'hésiterai à t'emmener avec moi. Donc si à un moment, je te dis de rentrer à l'appartement, ou de m'attendre sans te faire voir, je t'en prie, suis le conseil. Je ne supporterai pas qu'il t'arrive quoi que ce soit parce que j'aurai été négligent en t'emmenant avec moi.

Son regard se voile de tristesse, mais il a conscience que c'est nécessaire pour la préserver. Il ne lui cachera rien des informations qu'il pourra recueillir, comme promis, mais il préfère ne prendre aucun risque pour elle. Aussi attend-il patiemment une réponse, guettant une réaction, avant de l'inviter à monter derrière lui, lui-même se glissant derrière le guidon de la bécane pour commencer leur tournée des motards. En espérant que la piste des motards ne se refroidisse pas trop vite...

( Pando )

@Benjamin Carter & @Jenny Allen

Ils avaient un plan, et le matériel nécessaire. Même si elle appréhendait, Jenny était impatiente de se mettre réellement et concrètement à la recherche de Randi, avec l’aide de Ben. Elle avait conscience qu’en venant initialement en ville, et s’était lancée dans une expédition dont elle ne mesurait pas toutes les conséquences possibles, ni la difficulté. Seul retrouver sa sœur la motivait et la galvanisait. Avoir Ben à ses côtés désormais avait quelque chose de rassurant – forcément, il avait l’expérience de ce genre de situation – et d’encourageant, lui insufflant un espoir nouveau. Comme elle l’avait pressenti, le Ranger préférait commencer en douceur, par les endroits les plus safe et les plus proches. Elle hocha la tête pour acquiescer. Cela lui paraissait logique, même si au fond d’elle, elle rongeait son frein.

Cependant, lorsque Ben se pencha sur elle pour ajouter qu’il ferait probablement cavalier seul à un moment donné – s’il estimait le danger trop grand – redoutant pour sa sécurité, et la voulant saine et sauve, Jenny se raidit imperceptiblement. Son inquiétude vis-à-vis d’elle était sincère et elle comprenait ce qu’il ressentait. Mais le laisser seul alors qu’il s’engageait là-dedans à cause d’elle, elle ne pouvait l’accepter non plus. « Ben, je… je sais que tu t’inquiètes pour moi, mais c’est à cause de moi que tu t’embringues dans cette affaire, je ne vais pas te laisser affronter le danger seul… et Randi est ma sœur. » Elle plongea son regard dans le sien. Elle connaissait suffisamment Ben pour savoir qu’il n’en démordrait pas. Mais elle n’avait pas dit son dernier mot pour autant. « Je ne te laisserai pas te sacrifier une fois de plus, qu’elle qu’en soit la raison. Et ne compte pas sur moi pour demeurer sagement à ton appart pendant que toi tu es en danger. J’ai passé un an à ne pas savoir ce qu’il était advenu de toi ni même si tu étais en vie. Je ne revivrais pas ça une minute de plus. » elle ignorait si ses arguments feraient mouche, mais ils sortaient du cœur. « Mais je te promets de ne pas m’exposer à des risques inconsidérés, ça te va ? » Elle ne précisait pas là la limite à ne pas franchir niveau risques. Si Ben était prêt à tout pour la protéger, c’était valable pour elle aussi avec lui.

( Pando )

@Benjamin Carter & @Jenny Allen


Ben ne peut s'empêcher de ressentir de la tristesse en voyant Jenny lui tenir tête et insister pour venir avec lui. Certes, Randi est sa sœur, mais il ne supporterait pas qu'il arrive quoi que ce soit à sa compagne juste parce qu'elle est à ses côtés... Cependant, il se détend légèrement lorsqu'elle lui promet de ne pas prendre de risques inconsidérés, et, poussant un léger soupir, finit par lui caresser doucement la joue avant de reprendre :

Bon, je suppose que tu ne me laisses pas le choix... Mais tu me laisses gérer, d'accord ?

Puis il lui vole un léger baiser, avant de s'installer au guidon de la moto et d'attendre patiemment que Jenny s'installe derrière lui pour démarrer en direction de leur première destination. S'ils sont chaleureusement accueillis à leur arrivée, Ben ne peut retenir une légère grimace lorsqu'ils apprennent que Randi n'est pas passée parmi eux, et plus ils avancent dans leur périple, plus les chances de la retrouver s'amenuisent, mais il ne désespère pas. Elle est sûrement quelque part, sûrement encore en vie - du moins, il l'espère, même s'il se garde bien de le verbaliser à haute voix - et ils la trouveront.

Après quelques heures, les voilà qui s'approchent du territoire du groupe de motards peu recommandables, et aussitôt, le corps du ranger se tend, alors qu'il se gare à une distance raisonnable pour ne pas se faire repérer tout de suite. De ce qu'il peut voir pour le moment, effectivement, ils ont l'air beaucoup moins agréables que les groupes visités précédemment, et il va falloir la jouer fine pour ne pas se faire repérer et s'attirer des ennuis. Cette fois, il ne fonce pas, prenant le temps de redescendre un peu en pression pour ne pas paraître suspect, mais, machinalement, il cherche le contact de la main de Jenny, histoire de se rassurer un peu. Pour elle, il n'hésiterait pas à retourner la Terre entière, et sa présence à ses côtés lui fait du bien, mais il craint pour sa sécurité plus que pour sa propre vie, aussi finit-il par lui serrer la main et lui lance dans un regard en coin :

J'espère que tu es prête, parce que là, ça ne va pas être la même histoire. On vient, on demande l'air de rien s'ils connaissent Randi et s'ils l'ont vue, puis on repart, d'accord ? Pas de prise de risque inutile.

Le ton est un peu sec, mais c'est le ranger qui parle, plus que l'homme amoureux fou de sa belle. Il a l'habitude, il connaît les risques, autant limiter la casse un maximum...

( Pando )

@Benjamin Carter & @Jenny Allen

Jenny savait que Ben ne faisait que se soucier de sa sécurité, et elle ne l’aimait que d’autant plus pour cela. Mais elle ne pouvait décemment pas demeurer les bras croisés pendant que lui prenait tous les risques pour retrouver SA sœur. C’était juste inconcevable pour elle. Cependant, il sembla comprendre son souhait, puisqu’il n’insista pas outre mesure. Là-dessus, ils prirent la route pour débuter leur périple. Jenny trouva la « balade » divertissante – d’une certaine manière – au départ, mais au fur et à mesure qu’ils engloutissaient les kilomètres, qu’ils faisaient chou blanc lors de leurs arrêts, elle sentait une forme de découragement s’emparer d’elle en même temps que son fessier s’endolorissait sur la selle de la bécane.

A croire que Randi s’était bel et bien volatilisée en arrivant à Bennington. A chaque réponse négative des motards qu’ils questionnaient, Jenny avait envie d’hurler de frustration. Comment était-ce possible que personne dans cette fichue région n’ait vu ou entendu parler de sa sœur ? Ou même n’ait la vague idée de qui pourrait être son « compagnon » ?

Au final, ils finirent par arriver au point le plus délicat de leur virée à moto. Il restait le dernier lieu, le dernier groupe de motard, qui n’étaient – à priori – ni fréquentables, ni recommandables. Jenny pouvait sentir la tension qui animait Ben désormais, tandis qu’ils étaient arrivés à destination. Tension qui transparaissait également dans sa manière de s’adresser à elle, mais elle ne s’offusqua pas de son ton plus sec qu’à l’accoutumée. Elle-même n’en menait pas large, malgré qu’elle affiche un air bravache. Ben la mis en garde une dernière fois, tout en saisissant sa main dans la sienne. Main qu’elle serra doucement, comme pour tenter de l’apaiser. « Pas de risque inutile. C’est compris. » répondit-elle sobrement avec un bref hochement de tête.

Main dans la main, ils s’avancèrent vers un biker qui les observaient depuis leur arrivée d’un air peu amène. Jenny avait le cœur qui battait à tout rompre et la gorge sèche, mais elle conserva la tête haute. L’homme se redressa de toute sa stature alors qu’ils approchaient. « On aime pas les étrangers par ici. Vous feriez mieux de partir ! » Au moins, le message était clair.

( Pando )

@Benjamin Carter & @Jenny Allen


Le contact de la main de Jenny sur la sienne détend très légèrement Ben, qui s'autorise un très léger sourire lorsqu'elle lui promet de ne pas prendre de risque inutile. La consigne est passée, il l'a donnée certes sèchement, mais elle ne semble pas lui en tenir rigueur, devinant aisément que c'était l'homme de loi qui avait parlé plus que l'homme de sa vie. Tant mieux, songe-t-il en reportant son attention sur le bar qui leur servira de dernière étape, il n'arrivera rien à Jenny malgré la situation, c'est le plus important.

Avançant avec elle, ils sont accueillis par un motard peu amène qui les agresse presque :

On aime pas les étrangers par ici. Vous feriez mieux de partir !

Benjamin soupire doucement, mais il lève ses mains pour montrer qu'il n'est pas hostile et lui répond d'un ton calme :

On ne fait que passer, promis. On cherche une amie, elle nous a dit qu'elle passerait devant nous pour qu'on puisse la rejoindre, je voudrai juste être sûr qu'on est sur la bonne route.

Veillant à rester devant Jenny, pour lui assurer une certaine protection, il se redresse et reprend :

Est-ce que le nom de Randi vous dit quelque chose ?

Jamais entendu ce nom.

La réponse est nette, cassante, mais Ben ne se démonte pas pour autant, se contentant de sourire poliment avant de continuer :

Ok, merci monsieur, passez une bonne journée.

Puis, alors qu'il va pour tourner les talons, l'homme l'interpelle :

T'es pas du Texas, toi ? J'y étais l'an dernier, si t'es pas du Texas, y a un type là-bas, on dirait ton jumeau.

Fronçant légèrement les sourcils, Ben se retourne, faisant face à l'homme, et décide de tenter d'exploiter la légère faille qui s'offre à lui, en secouant doucement la tête :

Non, m'sieur. Je suis né ici et j'y ai passé une bonne partie de ma vie.

Pourtant t'as tout l'air d'un Texas Ranger, c'est ce qu'il était, le type que j'ai vu, grogne le motard.

Ah, c'est juste le côté cavalier, quand je suis pas à moto, je fais souvent du cheval.

Hum... Soit. J'ai pu me tromper. Mais j'ai toujours pas entendu parler de ta Randi, maintenant décarre de là avant que j'appelle la bande.

Tant pis, il aura essayé. N'insistant pas outre mesure, il s'éloigne, attrapant la main de Jenny pour repartir, mais il ne peut masquer son trouble ; qu'un type qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam l'aie reconnu, après un passage il y a un an au Texas, ce n'est certainement pas un bon signe. Il reste muet jusqu'à ce qu'il revienne à la bécane, tournant et retournant le problème dans sa tête, avant de soupirer et de souffler :

Ça n'a rien donné... Je suis désolé, Jenny. On retrouvera Randi, mais pas de cette façon.

( Pando )