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Va falloir qu'on cause - Hwan

Eric Trask
Eric Trask

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Va falloir qu'on cause
@Kim Dae-Hwan & @Eric Trask

Depuis l'arrivée de Lexie dans sa vie, Eric n'a de cesse de chercher celui qui est responsable de sa transformation tout en veillant à ce que celle-ci se passe au mieux pour la jeune femme ; la pauvre est complètement déboussolée, elle a besoin d'un cadre stable que la meute de Silvercrest peut lui apporter, en tout cas, Eric y veille particulièrement. Et ce, malgré ses propres soucis, mais il est comme ça, il ne peut pas s'empêcher de penser aux autres avant de penser à lui-même ; ceci dit, vu l'ambiance du moment, il n'a clairement pas le temps pour de telles considérations...

En attendant, il est en chasse, se rappelant de la description que Lexie lui a faite de celui qu'elle pense être responsable de sa transformation. Le Bloodrunner est méfiant, de base, car elle lui a décrit une odeur acide, caractéristique des déviants, mais, surtout, elle "pense". S'il est méthodique et cherche d'abord la vérité avant de frapper, son sang ne fait qu'un tour rien qu'à l'idée qu'il s'agisse d'un déviant ; nom de Dieu, pourquoi a-t-il fallu qu'ils existent, aussi ?

Ses pas le mènent jusqu'à un dinner abandonné, où l'odeur acide est de plus en plus forte à mesure qu'il se rapproche, et aussitôt il se met aux aguets, prêt à fondre sur le déviant qui se trouve à l'intérieur. Se faufilant sans bruit jusqu'à l'intérieur, il s'avance, prudemment, attentif à son environnement ; il reste silencieux, même s'il se doute qu'il a déjà été repéré par son odeur, mais il ne peut s'empêcher de plisser le nez devant l'acidité de l'odeur du déviant. Vraiment pas agréable, comme sensation...

Et puis, à force d'avancer, il finit par voir une silhouette endormie, d'où s'échappe cette odeur acide qui le débecte au plus haut point ; sans attendre de perdre l'avantage, il lui retire ce qui lui fait office de drap, le prend par le col de son haut et le plaque contre le mur avec violence, avant de siffler :

Va falloir qu'on cause, je crois. Qu'est-ce que t'as à me dire concernant une jeune femme transformée récemment ? Parle et tout se passera bien.

Oui, non, clairement, Eric n'a pas de temps à perdre...



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Kim Dae-Hwan
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Va falloir qu’on cause
   @Eric Trask  



Un dollar…Un dollar cinquante…trois dollars… trois dollars quatre-vingt… quatre dollars. C’était tout ce qu’il restait à Hwan, autant dire que les prochains jours allaient probablement s’avérer compliqués s’il ne trouvait pas une solution de secours au plus vite.

Urgence oblige, il avait accepté une mission plus risquée qu’à l’accoutumée, qui l’avait maintenu éveillé toute la nuit. Le jour n’était levé que depuis quelques minutes lorsqu’il avait regagné le diner abandonné qu’il squattait parfois.

Soigneux, il y avait planqué son chargement, car la livraison devrait attendre le soir suivant, puis il s’était mis en quête du 7 Eleven le plus proche pour y dégotter de quoi grignoter.

Son petit pécule ne lui autorisait aucune fantaisie, aussi avait-il opté pour l’option la plus économique, deux boîtes de ramens qu’il s’était dépêché de ramener à son point de départ avant qu’elles refroidissent. Les nouilles étaient plutôt insipides mais elles auraient au moins le mérite de lui remplir le ventre pendant quelques heures.

Une fois à peu près rassasié, il s’était étendu sur l’une des banquettes délabrées et couvert d’un reste de sac de couchage pour prendre quelques heures de repos. Malnutri, il était épuisé mais il aurait pourtant besoin de toute l’énergie possible quelques heures plus tard…

Manque de chance, son sommeil n’avait pas été aussi réparateur qu’escompté car deux heures environ après qu’il se soit assoupi, son cœur avait fait un bond à l’intérieur de sa poitrine. Quelqu’un venait de le saisir brutalement par le col pour le plaquer contre le mur.

- P*tin mais tu veux quoi c*nnard ?!

Les mots avaient franchi la barrière de ses lèvres avant qu’il identifie l’homme à qui il avait affaire et qu’il cesse momentanément de se débattre. Un Trask, dont il avait oublié le prénom. Génial… Etais-ce Lucinda qui l’envoyait ??

Un soupir s’était échappé de sa bouche lorsqu’il avait pris la parole pour lui indiquer la raison de son agression.

- … Petite brunette à peine majeure, 1m55 à tout péter, casse c*uilles ?

Il doutait que d’autres gamines aient été transformées récemment, le phénomène demeurant relativement rare.

- Elle est déjà v’nue me faire son sketch l’autre jour mais visiblement, le message est pas passé… j’lai pas touchée cette gosse alors lâche moi.

Son unique œil valide était à demi masqué par ses cheveux en bataille mais il le gardait résolument fixé sur son interlocuteur, effronté…



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Eric Trask
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Va falloir qu'on cause
@Kim Dae-Hwan & @Eric Trask



Passant la vulgarité dont le garçon fait preuve, Eric acquiesce lorsqu'il lui donne la description physique de Lexie, fronçant les sourcils lorsqu'il lui annonce que ce n'est pas lui qui l'a transformée, et qu'il y a déjà eu cette discussion entre les deux jeunes gens. Le ranger, restant parfaitement imperturbable, relâche légèrement la pression sur le col du déviant avant de siffler :

Et qu'est-ce qui me prouve que ce n'est pas toi ? Qu'est-ce qui me prouve que ce n'est pas Simon qui t'a envoyé transformer Lexie, ou du moins la croquer dans un premier temps ?

Eric connaît son frère, il serait tout à fait capable d'ordonner une telle chose, juste pour le plaisir... Mais peut-être n'a-t-il pas prévu que Lexie soit récupérée par Lucinda et Eric, qu'ils la sauvent et veillent sur elle, c'est possible aussi. Il raffermit sa prise et reprend en soutenant son regard :

En fait, on va faire les choses autrement. Quels sont tes liens avec Simon ? Tu es un déviant, mais un déviant tout seul, il y a forcément une raison. Il t'a envoyé repérer des victimes, c'est ça ? Qui sont les prochaines qui disparaîtront ? Quand aura lieu la prochaine attaque ?

Il resserre un peu plus son emprise sur le col du garçon :

Parle, donne-moi toutes les infos que tu as, y compris concernant Lexie, et j'envisagerai la possibilité de te laisser tranquille si je considère que c'est suffisamment intéressant. Vas-y, je t'écoute.

Eric a parfaitement conscience que, pour l'instant, il a le dessus, aussi se permet-il de le relâcher, le laissant ainsi retomber au pied du mur, sans se départir de son regard froid. Le loup en lui bouillonne, mais il parvient à se maîtriser, pour le moment du moins ; c'est une colère froide qui l'anime, en espérant que les réponses que le garçon lui apportera lui permettront de se détendre un peu.



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Va falloir qu’on cause
   @Eric Trask  



Hwan avait levé les yeux au ciel lorsque son interlocuteur lui avait demandé de prouver qu’il n’était effectivement pas responsable de la transformation de la petite peste.

- P*tin, mais comment tu veux que je prouve ça ? Tu veux un témoignage écrit de ma grand-mère disant que j’étais occupé à lui rendre visite ce soir là ou un truc comme ça ?? C'est moi qui l'ai ramenée jusqu'à la porte de ta frangine, ça suffit pas ??

Son air s’était renfrogné lorsque Trask avait resserré sa prise sur son col. Il détestait se sentir oppressé et soumis de la sorte et il commençait à le gonfler sérieusement avec ses questions à deux balles.

- Faut arrêter d’être parano, je traîne pas avec Simon et j’ai aucune idée de ses plans. J’suis pas dans son délire de domination de l’humanité moi, vos histoires de suprématie des loups de l’ombre, j’men bats les c*uilles !

La remarque au sujet de son isolement l’avait fait grimacer.

- Y’a aucune loi qui interdit de pas vouloir fréquenter des c*ns, si ?

Un grognement étouffé s’était échappé d’entre ses lèvres quand, après avoir agrippé son haut avec plus de force et avoir proféré de nouvelles menaces, le bloodrunner avait daigné le relâcher.

En l’attrapant comme il l’avait fait, ce dernier avait brisé la chaîne argentée qui ne quittait jamais son cou, seule de ses possessions à laquelle il accordait une réelle valeur.

La conscience du loup avait alors momentanément pris le dessus sur la sienne. Cette fois, c’en était trop. Il voulait se jeter en avant, malgré la quasi certitude d’être vaincu en cédant à cette impulsion, refermer ses crocs sur la jugulaire de ce moralisateur de pacotille pour le faire taire, mutiler son corps, pour partager la souffrance qui était la sienne depuis des années…

Ses dents s’étaient changées en crocs, ses ongles en griffes et, pourtant, c’était contre lui qu’il avait retourné sa rage, pour essayer de la contenir. Hors de question de donner raison à celui qui l’accusait en se comportant comme une bête.

Serres profondément enfoncées dans la chair de son avant bras, il s’efforçait de prendre de grandes inspirations pour refréner ses tremblements de colère, indifférent à son sang qui goûtait lentement sur le sol.

Ayant perçu un mouvement de la part de son agresseur, il avait sifflé :

- Me touche pas !

Il s’agissait à la fois d’une mise en garde et d’une demande de faveur dissimulée. Si l’autre loup le provoquait de nouveau, il savait qu’il perdrait complètement les pédales.

Son self contrôle avait beau être excellent pour un déviant, il n’en demeurait pas moins fragilisé par ses conditions de vie et son état psychologique complexe…



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Eric reste de marbre en écoutant les réponses du déviant ; outre l'agacement qui transparaît dans sa voix, il semble y avoir aussi une part de sincérité qui amène le lycan à se détendre légèrement. Il n'accepte pas complètement les explications, jusqu'à ce qu'il lui annonce que c'est lui qui a conduit Lexie jusqu'à la porte de Lucinda, l'amenant à hausser un sourcil :

Un déviant qui ne s'en prend pas à une louve, fût-elle jeune... Surprenant.

Il sait très bien que ça sera facile de corroborer l'information avec ce que sait Lucinda, aussi attend-il la suite. Que le garçon lui siffle qu'il ne traîne pas avec Simon l'étonne, mais soit, il n'a pas tort lorsqu'il grogne qu'il n'y a pas de lois qui interdit de traîner avec des cons. Cependant, alors que le Bloodrunner avait fini par lâcher le déviant, ce dernier finit par se transformer sous ses yeux, l'amenant à reculer sans le perdre de vue, prêt à se défendre... Avant de se rendre compte qu'il retourne sa propre nature contre lui. C'est le garçon qui se blesse volontairement, s'enfonçant ses griffes dans son bras pour essayer de juguler le loup brutal qui hurle d'envie de s'exprimer. Eric va pour s'avancer légèrement, mais il s'arrête net, à la demande du déviant, se contentant de lever les mains avant de souffler :

OK. Tu vois, je ne bouge pas.

Il reste parfaitement immobile, se tenant cependant prêt à se battre en cas de besoin, mais derrière son masque neutre et attentif, il ne peut s'empêcher de se poser des questions. Un déviant, jeune apparemment, qui non seulement ne s'en prend pas à une jeune femme transformée, la confiant à une meute qu'il ne connaît ni d'Eve ni d'Adam, et qui en plus essaie de ne pas laisser son loup intérieur s'exprimer davantage... C'est définitivement curieux. A croire que tous les déviants ne sont pas des Simon en devenir, et qu'il lui a dit la vérité concernant Lexie.

Le souffle court, Eric attend donc, toujours immobile, mains devant lui, guettant une réaction de son vis-à-vis, en espérant qu'il parvienne à reprendre le contrôle sur lui-même. S'il a été tout seul pendant ce temps, c'est un miracle s'il a survécu jusqu'à présent...



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A son grand soulagement, Trask avait accédé à sa requête en restant à une distance raisonnable de lui et en évitant tout contact physique. Lorsque le loup menaçait de prendre le contrôle, le contact avec son épiderme était désagréable, comme si la chair était à vif, à plus forte raison lorsqu’il ne connaissait pas la personne qui posait la main sur lui.

En même temps qu’il s'efforçait de respirer par le ventre, de plus en plus paisiblement, il répétait en boucle les paroles d’une chanson coréenne entêtante dans sa tête, pour en chasser la colère de la bête.

Il n’avait passé que quelques mois dans son pays natal pourtant, il en maîtrisait la langue, car ceux qui l’avaient adopté avaient tenu à ce qu’il conserve un lien fort avec sa contrée d’origine et qu’il avait eu l’occasion de pratiquer par la suite avec ses “soeurs”, ce qui avait grandement renforcé leur complicité en leur permettant d’avoir leur petit “langage secret”.

Finalement, au bout de quelques minutes, griffes, crocs et yeux ambrés avaient disparu. Son bras avait été assez profondément perforé mais il avait eu tôt fait de rabattre sa manche dessus pour le cacher, indifférent au sang qui allait la tâcher. Se montrer vulnérable, ce n’était vraiment pas sa tasse de thé.

Mains encore légèrement tremblantes, à cause de la soudaine poussée d'adrénaline qu’il venait de subir, il s’était saisi de son paquet de cigarettes. Il abritait un joint, qui l’aurait détendu plus efficacement que du simple tabac, mais il ne voulait pas prendre le risque d’attirer l’attention de son visiteur imprévu sur le reste de sa cargaison, aussi avait-il allumé une clope ordinaire.

La découverte d’autant de marchandises par les autorités pourrait lui valoir de la prison et il n’avait pas besoin de problèmes supplémentaires.

- Je sais c’que tu penses des déviants, c’que vous pensez tous dans ta meute, mais j’te raconte pas d’histoires. C’est pas moi qui ai mordu cette gamine. J’veux causer du tort à personne, j’veux juste qu’on me foute la paix…




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Parfaitement immobile, Eric attend, les yeux rivés sur le garçon qui tente de reprendre le contrôle sur son loup. Et il y parvient, après de longues minutes, en soufflant une chanson dans une langue qu'Eric ne reconnaît pas, reprenant petit à petit une forme un peu plus humaine, cachant son bras perforé en tirant sur la manche. Le ranger finit par se redresser, lentement, en laissant ses épaules se détendre quelque peu, mais il garde toute son attention fixée sur le déviant, qui se sort une cigarette pour se détendre avant de lui parler avec franchise. Ce n'est pas lui qui a mordu Lexie, il n'est qu'une victime d'un mauvais concours de circonstances, il veut juste être tranquille... Autant dire que ça ne sera pas chose aisée, entre les Bloodrunners d'un côté et les déviants de Simon de l'autre. Le gamin a littéralement le cul entre deux chaises, mais le ranger peut probablement arranger sa situation.

Glissant les mains dans les poches de sa veste, il finit par soupirer :

Si c'était aussi simple, gamin... Mais soit. Je vais te croire, pour cette fois.

Relevant la tête, il darde son regard clair sur le garçon, sans pour autant bouger de sa place, puis reste muet le temps de réfléchir à la situation. C'est effectivement délicat, mais s'il ne semble pas réellement vouloir faire de mal à qui que ce soit, le ranger préfère quand même l'avoir à l’œil, quitte à promettre que les Bloodrunners ne s'en prendront pas à lui, histoire de lui donner une garantie de sa bonne foi. Il veut croire qu'il n'y est pour rien dans la transformation de Lexie, mais il y a encore pas mal de zones d'ombre qu'il faut évacuer au plus vite, et il n'est pas certain que ça puisse se faire sans le garçon.

Après quelques instants de silence, le ranger se rapproche légèrement, sans retirer ses mains de sa veste, et reprend :

Ecoute. Clairement, avoir la paix n'est pas une option, avec Simon et ses dégénérés de déviants d'un côté, et les Bloodrunners de l'autre. Mais si, pour les premiers, je ne peux guère faire autre chose que les chasser, pour les seconds, je peux m'arranger. Mais ça ne sera pas gratuit, je suppose que tu t'en doutes.

Il se tait de nouveau, guettant une réaction du garçon, puis continue :

Qu'on soit bien clairs, je te demande rien de matériel en retour. Je veux juste que tu me fasses passer des informations, tant sur Lexie que sur les déviants, si tu en as, à l'occasion. Par contre, à la moindre entourloupe de ta part... Tu sais ce qui t'attend. Est-ce clair ?



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Hwan légèrement haussé un sourcil lorsque son interlocuteur l’avait appelé gamin. Il faisait jeune, en grande partie grâce à ses origines, mais il était majeur depuis une dizaine d’années et leur différence d’âge ne semblait pas si importante. Mais peu importe. Il n’avait pas relevé, ne souhaitant pas briser la paix fragile qui venait de s’installer entre eux.

Il avait imaginé que Trask soit en mesure de le croire, mais il ne s’était pas attendu à recevoir une proposition aussi alléchante de sa part.

- Attends… t’es en train de m’proposer une trêve avec les bloodrunners, c’est bien ça ? Comment tu comptes la rendre effective, dans la pratique ? Tu vas afficher ma photo dans votre QG ? M'faire porter une clochette ?

Epier Simon et donner des informations sur son compte à ses ennemis serait très risqué, mais bien moins qu’avoir en plus les Silvercrest sur le dos.

Le tout serait d’éviter de se faire pincer, car si les non déviants demeuraient relativement softs lors de leurs exécutions, ce n’était très probablement pas le cas du chef des parias. Ce genre d’individus aimaient faire durer l’agonie de leurs adversaires et ne manquaient jamais d’inventivité pour se faire…

- De quelle façon tu envisages de récupérer les infos que je pourrais récolter ? SMS, mail, pigeon voyageur ?

Il s’était interrompu durant quelques secondes avant d’ajouter, bras croisés sur sa poitrine :

- J’veux des garanties concernant cet accord. Un écrit, ou un témoin, qu’on m’la mette pas à l’envers. Refuser de trainer avec ton frère c’est une chose, te balancer ses plans, c’en est une autre. S’il me crame, il m’fera bien pire que n’importe lequel de tes gars.

Quant à lui fournir des renseignements au sujet de la gamine qui l’accusait de l’avoir transformé…

- Quel genre d’informations tu espères gratter au sujet de Lexie ? Si c’est au sujet des mecs qu’elle fréquente ou quelque chose comme ça, j’préfère te dire tout de suite que t’es cringe, comme daron…



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Eric Trask
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Eric ne peut s'empêcher de hausser un sourcil lorsque le garçon propose de porter une clochette pour se signaler auprès des Bloodrunners, afin qu'il ne se fasse pas tirer comme un lapin, et la réponse ne tarde pas à fuser, pince-sans-rire :

Me tente pas, je garde l'idée sous le coude.

Bon, dans les faits, il lui demandera son nom avant de transmettre l'information aux autres Bloodrunners, mais il veut d'abord être sûr que le deal est accepté. Il penche la tête sur le côté, l'écoutant avec attention ; il souhaite des garanties, ce qui est plutôt légitime, mais si Eric est prêt à faire un pas en acceptant lesdites conditions, il n'a pas le nécessaire pour faire la promesse écrite que le garçon demande, pas pour le moment. Au pire, il reviendra un peu plus tard, avec ce qu'il faut pour que ça marche ; en attendant, il tique lorsqu'il le traite de daron, mais reste parfaitement de marbre pour répondre :

Lexie n'est pas ma fille, juste ma protégée ainsi que celle de ma sœur. Je veux pouvoir retrouver les ordures qui lui ont fait ça et leur faire payer au centuple. Et entendu pour les garanties. Je te ferai un papier en bonne et due forme, je pourrai te l'amener demain sans faute. Enfin, je viendrai moi chercher lesdites informations, ici ou un autre endroit qui aurait ta préférence. Je trouverai de toute façon un moyen de te contacter si besoin.

Sortant sa main droite de la poche de sa veste, il la tend en direction du déviant et continue :

Si ça te va, on part là-dessus et tu me donnes ton nom. Que je transmettre l'information aux Bloodrunners.

Le ton est froid mais calme, signe qu'Eric a décidé de ne pas faire de ce déviant un exemple pour les autres ; tant que l'accord sera respecté de part et d'autre, tout ira bien, se dit-il en attendant une réponse.



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@Eric Trask



Plutôt crever que d’accepter de porter un collier, qui plus est avec un accessoire tel qu’une clochette. Il était déjà un paria, il ne les laisserait jamais en faire leur toutou.

Hwan avait été satisfait d’entendre que son interlocuteur consentait à mettre leur accord par écrit, car il savait que sa parole n’aurait aucun poids contre les bloodrunners. De ce qu’il en savait, un tel accord n’avait jamais été conclu, du moins, pas récemment.

Lorsqu’il lui avait tendu la main pour sceller l’affaire, il l’avait serrée, croisant les doigts pour ne pas avoir à regretter son engagement.

- Kim Dae-Hwan. Tu peux abréger et te contenter de Hwan, personne utilise jamais mon nom complet, ou presque.

Il s’était interrompu durant quelques secondes avant de reprendre :

- J’ai un téléphone, si jamais, ça nous évitera de nous courir après.

Quant à Lexie…

- C’est un loup noir qui a attaqué la gosse, mais à part ça et le fait qu’il se tartine d’after-shave, j’en sais pas plus… j’vais ouvrir l’œil.

Il venait de terminer sa phrase quand son téléphone s’était mis à vibrer. Un rapide coup d’œil à son écran lui avait permis d’apprendre que l’heure de sa livraison avait été avancée.

Le risque d’être arrêté en train de convoyer de la drogue était beaucoup plus important en journée, aussi s’était-il permis de réclamer un bonus financier par sms avant de se mettre en route.

Son interlocuteur avait accepté. Trois cent dollars de plus si la marchandise arrivait à bon port avant 14h. Il allait falloir faire vite…

- C’est bon, j’peux y aller ? C’pas que j’m’ennuie, mais j’vais finir par être en retard au taf.



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Le garçon serre la main tendue du ranger, et ce dernier enregistre dans sa mémoire son nom avant de hocher la tête lorsqu'il lui donne une information concernant l'agresseur de Lexie : un loup noir qui fleure bon l'after shave, original comme indication, mais l'odorat des lycans étant plus sensible que celui des humains, Eric saura probablement le reconnaître d'un coup de flair s'ils viennent à se croiser. C'est déjà pas mal d'avoir ce genre d'informations, mais il a conscience que ce n'est pas gratuit, aussi acquiesce-t-il quand Hwan - maintenant qu'il peut le nommer - lui demande s'il peut partir, farfouillant dans la poche de sa veste pour trouver un petit bout de papier sur lequel il griffonne son numéro avant de le lui tendre et de reprendre :

Voilà mon numéro, je te laisse me contacter en retour pour que je puisse te mettre dans mes contacts. Je te dirai par SMS quand je débarquerai avec le papier, demain, pour conclure notre deal, histoire que tu ne sois pas surpris, et je commencerai à prendre mes dispositions vis-à-vis de toi. Les Bloodrunners ne te feront rien, du moins pour le moment.

Pas qu'il soit parano, mais vu l'ambiance du moment, ce ne serait pas surprenant qu'il finisse par tourner casaque sur pression... Mais soit, ce n'est plus le moment de changer d'avis. Au moins, le garçon est prévenu, à la moindre entourloupe, Eric n'hésitera pas une seconde.

Il lui adresse un signe de tête, puis se recule en direction de la sortie sans le quitter du regard en continuant :

Je note pour l'agresseur de Lexie. Merci du tuyau, je ne te dérange pas davantage.

Le lycan finit par tourner les talons, se faufilant par la porte d'entrée, puis reprend sa route en direction de Shadow Peak. La discussion qu'il vient d'avoir avec Hwan le laisse quelque peu interrogatif : peut-il vraiment faire confiance au déviant ? Pour le moment, difficile à dire, il va devoir le garder à l’œil pour s'assurer qu'il ne lui fasse pas de coup fourré... Eric finit par secouer la tête et continue sa route, un peu plus tranquillement cependant qu'à l'aller, se promettant qu'une fois qu'il aura terminé ce qu'il a à faire, il se jettera sur son lit pour n'en plus sortir jusqu'au lendemain. Quelques heures de sommeil ne lui feront probablement pas de mal...


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