The best way to find out if you can trust somebody is to trust them - Izia

@Kim Dae-Hwan


Toujours attentive à son environnement, rien n'échappe à Izia, tranquillement installée derrière le comptoir du Donovan's. Il y a un peu de monde ce soir, des rumeurs bruissent de-ci de-là, mais rien d'alarmant pour la jeune femme, qui sert avec chaleur les boissons commandées et esquive habilement les tentatives de drague un peu lourdingues auxquelles elle a droit ce soir ; d'habitude, les clients savent se tenir, mais bon, tous les jours ne peuvent pas être parfaits, et puis, ça va, elle n'est pas obligée de les mettre dehors parce qu'ils sont trop insistants ou dangereux pour le reste de la clientèle, même si elle les surveille de près.

A quelques instants de sa pause, cependant, elle se fige en reconnaissant une odeur familière : celle de Hwan, déjà venu une paire de fois au pub pour des visites de courtoisie, mais cette fois, elle sent qu'il y a quelque chose en plus. On ne trompe pas l'instinct d'un Bloodrunner, mais pour le moment, elle est tenue de rester à son poste, surveillant l'heure avec une légère appréhension. Plus que trois minutes...

Ouf. Sa collègue Sarah finit par arriver, pile à temps pour prendre son service, et Izia la remercie chaleureusement, la briefant rapidement sur la situation, avant d'attraper sa veste et de se diriger vers l'extérieur du pub. Elle a une heure devant elle, largement suffisant pour savoir exactement ce qu'il se passe avec Hwan, et une fois à l'extérieur, elle laisse sa louve retrouver la trace de Hwan, suivant la piste avec attention.

Lorsqu'elle le trouve, assis contre une grosse caisse en bois, elle ne peut s'empêcher de froncer le nez et les sourcils en avisant son état : pour une fois, il n'a pas l'air blessé, mais il a l'air bien malade... Une allergie à quelque chose ? C'est possible, mais elle ne peut décemment pas l'envoyer à l'hôpital sans attirer l'attention. Heureusement, elle a quelques trucs dans sa trousse de soins personnelle qu'elle se trimballe toujours, au cas où...

S'approchant de lui, elle lui pose la main sur le torse et lui souffle :

Hé, Hwan. Interdiction formelle de passer l'arme à gauche ici, je te prie. Qu'est-ce qui t'arrive ?

Une fois qu'elle saura ce qu'il se passe, elle pourra agir en conséquence... En attendant, elle reste près de lui, attentive à son état, mais clairement, ça l'inquiète.

( Pando )

 @Izia Turner


Après quelques minutes qui lui avaient semblé durer une éternité, Izia avait enfin fini par se montrer. Il avait accueilli son interdiction de mourir sur place avec un sourire crispé qui s’était bien vite effacé au profit d’une grimace douloureuse. Les maux d’estomac étaient devenus des crampes généralisées.

- Un déviant en moins sans produire le moindre effort… tu devrais te réjouir…

Sa tentative d’humour s’était soldée par un vomissement, élégamment dirigé dans une autre direction que celle de la louve.

Des frissons intenses le faisaient grelotter. Il lui semblait que son sang avait gelé et que sa langue était anesthésiée à l’intérieur de sa bouche, ce qui majorait son hypersalivation.

Couplé à sa détresse respiratoire, ce dernier symptôme rendait toute formulation laborieuse.

- Simon… il m’a forcé à boire quelque chose…

La bloordunner était agenouillée à quelques centimètres de lui mais il ne la distinguait pas nettement. A priori, son deuxième oeil avait lui aussi décidé de lui faire défaut…

Pensant qu’elle était sur le point de l’interrompre, il avait refermé sa main sur son avant bras pour lui indiquer qu’il n’avait pas beaucoup de temps devant lui pour lui transmettre son message.

- Écoutes moi… il veut attaquer Bennington college…

La plupart des jeunes étaient malléables et révoltés, suffisamment pour en faire de parfaits petits soldats à son service et les monter rapidement contre l’humanité en leur laissant entendre qu’ils étaient à l’origine d’une nouvelle espèce, meilleure que celle de leurs parents.

S’il parvenait à ses fins, il y aurait de très nombreuses victimes, bien plus qu’il n’y en avait déjà eu jusqu’à présent et la vague de loups qui déferlerait sur la ville serait massive, rendant le maintien du secret quasiment impossible.

La tête toujours penchée en arrière, l’asiatique s’apprêtait à évoquer la date présumée de l’attentat lorsqu’une sorte de violente crise d’asthme l’avait réduit au silence.

Sa main s’était cette fois refermée sur celle de la blonde, recherche quasi inconsciente de réconfort face à la mort qui semblait s’abattre lentement sur lui…

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


Si Hwan tente de faire de l'humour, il se dépêche cependant de détourner la tête pour vomir, ce qui ne manque pas d'inquiéter Izia encore plus. Il n'est clairement pas au top de sa forme, si on veut euphémiser la chose, et elle lui met sa veste sur les épaules avant de l'écouter tenter de lui dire ce qu'il se passe. Il ne faut pas longtemps pour que son corps se tende et que sa louve se mette à grogner intérieurement lorsqu'il mentionne le fait que Simon, le chef des déviants, lui ait fait avaler quelque chose ; la seule chose qu'il ait pu vouloir lui faire avaler, c'est du poison, ou tout du moins quelque chose de très mauvais, et elle ne connaît qu'une seule façon de l'en libérer.

C'est alors qu'il lui serre l'avant-bras afin de la prévenir qu'un attentat est prévu à Bennington College, ce qui fait pâlir la jeune femme. Putain de bordel de merde, non, il n'oserait pas... Mais on parle de Simon, rien n'est impossible avec lui. Il va falloir prévenir le Conseil, les Bloodrunners doivent se mettre à leurs postes au plus vite, mais pour le coup, vu l'état de Hwan, c'est carrément secondaire dans la liste des priorités d'Izia.

Il lui serre la main, subissant une quinte de toux frôlant la crise d'asthme, et le coeur d'Izia se serre avant qu'elle ne lui souffle :

Laisse-moi deux secondes, Hwan, d'accord ? Je vais te sortir de là.

Elle se redresse, sans pour autant le lâcher dans un premier temps, lui serrant doucement la main pour lui dire de tenir bon, avant de farfouiller dans sa trousse de soins personnelles. Elle ignore à quoi il a été empoisonné, mais elle a "emprunté" à Malia - sans qu'elle le sache - une petite dose d'anti-poison qui marche pour à peu près tout, du moment que c'est pris à temps ; le temps de farfouiller, et elle ne tarde pas à brandir avec triomphe une petite ampoule, avant de s'installer de telle sorte à permettre à Hwan d'avaler l'anti-poison tout en étant le moins gêné possible, brisant l'extrémité de l'ampoule et versant le précieux liquide dans la gorge du déviant, le poussant ensuite à avaler avant de reprendre d'une voix blanche :

D'ici quelques instants, ça devrait aller mieux...

Là, elle ne souhaite qu'une chose : qu'il s'en sorte. Mais quoi qu'il se passe, Simon paiera, d'une façon ou d'une autre...

( Pando )

 @Izia Turner


Hwan se sentait étouffer à petit feu. Une petite quantité d’air pénétrait toujours dans ses poumons mais il lui était impossible de prendre de grandes inspirations. A l’intérieur de sa poitrine douloureuse, son cœur avait des soubresauts.

Combien de temps tiendrait-il encore avant de flancher ? Avait-il vomi suffisamment du poison pour avoir une chance de s’en sortir ou était-il irrémédiablement condamné ?

A supposer que son sort soit scellé, il espérait que son agonie serait brève.

Voir Izia se préoccuper sincèrement de son état avait beau être touchant, il ne voulait ni continuer de se dégrader lentement sous ses yeux, ni accaparer son temps pour une cause qui n’en valait pas la peine.

Faisant momentanément fi de l’information qu’il lui avait fournie au sujet de Simon, la blonde s’était mise à fouiller dans un petit sac, dont elle avait extirpé une fiole de verre. Était-il possible que, par un heureux hasard, elle ait un remède au poison qui lui avait été administré, sans même en connaître la nature ?

Au point où il en était, tout remède était bon à tenter…

Il avait bu sans rechigner lorsque la bloodrunner lui avait présenté l’ampoule mais le goût et la texture du liquide avaient immédiatement ravivé ses nausées.

Quelques minutes… quelques minutes suffiraient peut-être à faire la différence… il devait à tout prix parvenir à s’empêcher de vomir de nouveau.

Le temps était passé et sa respiration sifflante et erratique avait fini par s’apaiser un peu. Soulagé, se sentant de nouveau en capacité de parler, il s’était légèrement redressé pour river son regard en amande dans celui d’Izia.

- Vendredi… il veut faire ça vendredi.

Les nausées qu’il était parvenu à contenir jusqu’alors avaient repris, trop fortes pour qu’il s’empêche de rendre cette fois. Merde.

Le chef des déviants prévoyait de mettre son plan à exécution dans un délai extrêmement court. Izia et ses alliés n’avaient que deux jours pour préparer la défense de l’établissement scolaire. S’ils échouaient, ils couraient à la catastrophe...

- Pars. Vas prévenir les autres.

Le temps pressait et il ne voulait pas que son interlocutrice perde un temps précieux à s’occuper de lui au risque de compromettre la suite des évènements. Il n’était pas venu la trouver pour qu’elle sauve sa peau. Sa vie ne valait pas grand-chose, certainement pas autant que celles des dizaines d’adolescents qui étaient visés par l’attaque à venir…

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


Avec inquiétude, Izia guette une réaction de Hwan, priant presque pour que l'antidote fonctionne. Elle ne sait pas à quoi il a été exposé pour être dans cet état, mais clairement, Simon n'a pas l'intention de laisser le moindre témoin derrière lui... Il risque d'être surpris d'apprendre que son meurtre n'a finalement été qu'une tentative, mais chaque chose en son temps.

Lorsqu'il la prévient que Simon veut agir vendredi, le cœur d'Izia rate un battement : c'est un délai extrêmement court, et elle ne peut décemment prendre le risque de laisser Simon prendre les devants. Hwan est de nouveau pris de nausées, amenant la Bloodrunner à se tendre de nouveau avant qu'il ne lui souffle d'aller prévenir les autres. La loyauté d'Izia est pour la meute en priorité, mais elle ne veut pas l'abandonner non plus...

Son visage se ferme, puis elle attrape son téléphone et dégaine la conversation commune des Bloodrunners, s'éloignant un peu pour pouvoir leur laisser une note vocale claire et concise :

Runners, on a deux jours pour protéger Bennington College. Je vous explique quand je reviens, tenez-vous prêts.

Rangeant son téléphone une fois le message envoyé, elle finit par reporter son attention sur Hwan, revenant près de lui et posant une main sur son épaule :

Alors, au vu de notre nature, c'est plutôt une chamane que tu devrais voir... Mais j'peux au moins t'emmener à l'hosto pour qu'ils puissent te faire ce qu'il faut.

Se glissant sous son épaule, elle l'attrape fermement et, se redressant avec lui, reprend en se dirigeant vers sa voiture sur le parking du pub :

Ma voiture est à côté, je t'emmène, pas de négociation possible.

( Pando )

 @Izia Turner


Lorsqu’Izia s’était éloignée de lui, téléphone à la main, il avait espéré qu’elle avait écouté son conseil et qu’elle s’apprêtait à rejoindre les autres bloodrunners pour échafauder un plan d’action sans attendre.

Lorsqu’elle avait quitté son champ de vision, il s’était ramassé sur lui-même et avait laissé échapper un juron étouffé. Une crampe, plus douloureuse que les autres, venait littéralement de le plier en deux.

*Trask… t’es vraiment un bel en*ulé….*

Il venait d’amorcer un mouvement pour se relever, maudissant intérieurement le déviant qui l’avait empoisonné, lorsque la blonde avait refait son apparition et l’avait soutenu pour l’aider.

Lorsqu’elle lui avait annoncé qu’elle comptait le déposer à l'hôpital, il l’avait dévisagée avec son oeil unique, incrédule.

- Hein... ? Ça va pas ? Non, je peux pas aller là bas…

Pour éviter que son refus passe pour de l’obstination pure et dure, il avait ajouté, essoufflé par le simple effort de se maintenir sur ses jambes.

- Ils feront obligatoirement une prise de sang pour déterminer quoi faire…

Sa constitution inhabituelle serait alors découverte et il devrait subir toute une batterie de tests. A mesure que les découvertes étranges s’accumuleraient, il deviendrait un véritable rat de laboratoire, jusqu’à ce que son secret soit finalement mis à jour. A partir de ce moment-là, il pourrait définitivement dire adieu à sa liberté. Non, vraiment, il préférait crever maintenant, dans cette impasse dégoûtante qui sentait les poubelles…

- Le risque ne vaut pas la peine d’être couru....Vraiment.

Toujours en proie à des frissons intenses et à des vertiges tenaces, il s’était libéré de l’étreinte de la louve, malgré sa faiblesse généralisée, avant de se redresser et d’entreprendre de s’éloigner d’elle.

Ses jambes étaient en coton mais, au prix d’un effort important, il était parvenu à faire quelques mètres sans chuter.

- Tu vois ? Ça va aller... Tu peux rejoindre ta meute.

Désireux de convaincre son interlocutrice, il avait réprimé une nouvelle grimace liée à la survenue d’une contraction musculaire. Des acouphènes venaient aggraver son mal de tête tenace. Tout ce dont il avait envie, c’était de se recoucher au plus vite, de fermer les yeux et d’oublier ses symptômes…

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


La jeune femme est démunie devant l'état de Hwan. L'hôpital n'est pas une option, clairement, mais elle-même ne peut pas l'emmener voir Malia, alors qu'il s'écarte de son étreinte et s'éloigne, comme pour lui montrer que malgré son état, il pourra s'en sortir. Tout aussi borné qu'elle, songe-t-elle alors qu'il lui donne l'autorisation de rejoindre sa meute, et elle ne peut retenir une légère grimace avant de répliquer :

Je vais pas te laisser tout seul quand même. Certes, l'hôpital n'est pas le bon plan, mais... Au moins, j'te ramène en sûreté quelque part.

Il n'y a pas moyen de négocier pour elle. Certes, il peut faire un pas devant l'autre, mais il n'est clairement pas dans le meilleur état qui soit, et il ne peut décemment pas rester tout seul avec les autres déviants dans la nature. Poussant un soupir, elle se rapproche et reprend doucement :

Ecoute, à défaut de te ramener à la meute de Silvercrest, tu peux réfléchir à rejoindre la meute de Clearwater. Je connais le bras droit, si tu es d'accord, je lui en toucherai deux mots ; au moins, ils pourront t'accueillir, et si jamais tu finis blessé, leur chamane pourra te retaper plus facilement que si tu attends patiemment que ça aille mieux.

Avec un léger sourire, elle glisse ses mains dans les poches de son pantalon :

... Bon, dans les faits, je te demande pas trop ton avis. Pour l'un et l'autre. Donne-moi une adresse où tu seras sécure, et je t'y dépose, avant d'aller voir mon contact de la meute de Clearwater dans la semaine.

( Pando )

 @Izia Turner


Hwan avait haussé les épaules lorsqu’Izia l’avait informé qu’elle se sentait mal à l’idée de le laisser seul. Sa sollicitude était plaisante mais la vérité était qu’il avait toujours été seul face aux épreuves que la vie avait placé sur son chemin.

Pas de parents, pas de frères et soeurs, des familles de substitution qui l’avaient abandonné ou lui avaient été arrachées, pas de relation amoureuse…et maintenant qu’il se retrouvait au ban même de l’humanité, pas de meute non plus.

L’homme étant un animal social, tout comme le loup, il était peu probable qu’il survive encore longtemps ainsi, comme le sous-entendait son interlocutrice, mais l’idée de disparaître l’avait toujours laissé curieusement indifférent. A quoi bon vivre cent ans si c’était pour accumuler les échecs et les déceptions ?

Le jeune homme sentait qu’il ne pourrait pas se maintenir debout longtemps sans flancher. Ce n’était qu’une question de minutes avant qu’il s’effondre de nouveau et il ne voulait pas le faire devant témoin. Toutefois, la blonde était têtue et lui parlait à présent de la possibilité de rejoindre la meute de Clearwater.

Lorsqu’il avait échappé à la meute de Silvecrest et que les bloodrunners avaient commencé à le traquer, il avait bien sûr pensé à aller chercher refuge chez ces bandits surnaturels mais à l’époque, ces derniers ne semblaient pas disposés à accueillir un déviant, d’autant plus accusé de s’en être pris à la fille de l’un des anciens de l’autre meute.

Malgré ou à cause de leurs activités illicites, ils souhaitaient visiblement éviter d’attirer excessivement l’attention sur eux et se faire des ennemis puissants en nouant des alliances malheureuses et, plusieurs mois plus tard, l’asiatique le comprenait assez bien.

- Laisse tomber les Clearwater… Ma seule option, c’est Trask et je préfère crever aujourd’hui plutôt que de rejoindre ce c*n…

Sentant que sa tête recommençait à tourner, il s’était dépêché de réfléchir à un lieu où il pourrait être en totale sécurité pour se reposer, mais aucune de ses planques ne correspondait à la description.

- Je sais pas… j’suppose que j’vais squatter dans un hangar quelconque en espérant qu’aucun gang vienne y faire son business…

Sa vision était toujours trouble mais il distinguait tout de même certains détails de son environnement, comme la trappe qui menait probablement à la cave du Donovan’s.

- … T’as les clés ?

En règle générale, victime de claustrophobie, bien que légère, il évitait de s’enfermer volontairement dans de tels lieux mais à situation désespérée, mesure désespérée…

- J’suis ni en état de bouffer quelqu’un, ni de siphonner les bouteilles…et si j'cane pendant la nuit, les rats s'occuperont des obsèques.

Si Izia refusait de lui donner accès au sous-sol de son lieu de travail, ce qui pourrait s’entendre, il se débrouillerait sans son aide, mais cela serait difficile au vu du peu d'énergie qu'il lui restait suite à son empoisonnement…

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


La Bloodrunner ne peut retenir un léger soupir lorsque Hwan refuse son aide et qu'elle entre en contact avec la meute de Clearwater. Trask serait sa seule option, et clairement, elle n'est valable ni pour lui, ni pour elle... La priorité reste de le mettre en sûreté, pour le moment, le temps qu'il se remette de son empoisonnement, quitte à ce que la jeune femme aille ensuite demander conseil à Malia pour savoir quoi faire pour le soigner complètement.

Lorsqu'il tourne la tête vers la trappe qui mène à la cave du Donovan's, Izia acquiesce et fouille dans sa poche, comprenant parfaitement où il veut en venir. Dieu merci, ce n'est que temporaire, et elle pourrait toujours revenir le lendemain, ne serait-ce que pour s'assurer qu'il va bien et lui apporter du café, se dit-elle en déverrouillant la trappe et la soulevant avant de grommeler :

Attends, faut de la lumière, l'escalier en échelle est raide.

Dégainant son téléphone, elle allume la lampe le temps de descendre, puis se dirige vers l'interrupteur de la cave afin de voir où ils mettent les pieds : l'endroit est propre, il y a peut-être quelques toiles d'araignée et de poussière qui traînent, mais dans l'ensemble ça pourra servir d'abri temporaire à Hwan.

Revenant vers lui, elle se glisse sous son bras et l'aide à descendre, prudemment, avant de le poser contre l'un des piliers et de reprendre :

Bouge pas, je vais te chercher une couverture. Au moins, tu mourras pas de froid.

Elle grimpe avec aisance les marches de l'escalier, se dirige vers sa voiture et en attrape le plaid qu'elle a toujours sur sa banquette arrière avant de redescendre et de le tendre à Hwan :

T'as quelques heures de répit devant toi. Je suis d'ouverture demain matin, je viendrai voir comment tu vas et si tu vas mieux, je t'offrirai le café. Marché conclu ?

Dès qu'il aura donné une réponse, elle filera voir les autres Bloodrunners afin de leur parler de vive voix ; déjà, son téléphone vibre dans sa poche, se doutant parfaitement de qui lui répond, mais elle l'ignore pour le moment, attendant patiemment une réponse de Hwan. Il passera probablement une très mauvaise nuit, mais avec l'antidote qu'elle lui a donné, il devrait pouvoir s'en sortir, du moins elle l'espère...

( Pando )

 @Izia Turner


Hwan avait pris une grande inspiration avant de suivre Izia dans la cave, se sentant l’espace d’un instant comme un plongeur s’apprêtant à faire une longue descente en apnée, sans pouvoir recourir à une bouteille d’oxygène. Heureusement, son état de faiblesse généralisé l’empêchait de trop cogiter et donc, d’angoisser.

Dormir… voilà tout ce à quoi il aspirait.

Désormais adossé contre un imposant pilier de pierre, soulagé de pouvoir reposer ses jambes, il avait fermé les yeux le temps que la louve aille lui chercher une couverture.

Son abri de fortune était froid et il sentait le renfermé mais au moins, il y serait au sec et en sécurité jusqu’au lendemain matin.

Le plaid que lui avait tendu la blonde était épais et moelleux, bien plus confortable que ses couvertures habituelles. Reconnaissant, il s’en était saisi avant de lui adresser un sourire un peu crispé à cause de la douleur, mais sincère.

- Deal… bien corsé, le café, je pense que ce sera nécessaire…

Son ouïe fine lui permettait d’entendre le téléphone de la belle vibrer à l’intérieur de sa poche et, vue l’urgence de la situation, il ne voulait pas la retenir plus longtemps.

- Vas y avant de te faire botter le c*l par tes anciens à cause de ton retard… j’vais m’débrouiller.

Quelques secondes avant qu’elle se mette en mouvement, il lui avait néanmoins demandé une dernière faveur :

- Ouvre juste le soupirail avant de fermer la porte steuplait… j’supporte pas d’être enfermé…

Cela ne l’aiderait pas à se réchauffer mais ce serait selon lui préférable que prendre le risque de reprendre ses esprits en pleine nuit envahi par l'horrible sensation d’étouffer, symptôme caractéristique des crises de claustrophobie.

- Merci…

Son remerciement était global. Cela faisait longtemps que quelqu’un ne l’avait pas materné de la sorte et il fallait reconnaître que ça faisait chaud au coeur.

Une fois la bloodrunner partie, il s’était roulé en position foetale dans le plaid et avait sombré dans un sommeil aux allures de coma.

Des crampes intenses et une tachycardie sévère l’avaient tiré de sa torpeur, plusieurs heures plus tard. Il était gelé et son corps ne lui répondait plus, ce qui avait brusquement réveillé le loup qui sommeillait en lui.

L’asiatique avait momentanément laissé place à la bête qui, troublée par son état, avait causé de nombreux dégâts dans la pièce, allant jusqu’à tenter de dévorer le bas de la porte pour être en mesure de s’extraire de la cave.

Lorsque sa conscience humaine avait finalement repris le dessus, son état de santé s’était étrangement amélioré, ce qui lui avait permis de replonger dans un sommeil plus réparateur.

Au petit matin, épuisé par les récents événements, il n’avait pas entendu que son alliée l’avait rejoint, comme convenu la veille. Étendu sur le dos au milieu du désordre, échevelé, du sang au coin de la bouche (le canidé s’était blessé les gencives en s’acharnant sur la porte), il ressemblait très probablement à un macchabée…

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


Non, vraiment, Hwan fait peine à voir, mais Izia acquiesce lorsqu'il lui demande de garder le soupirail ouvert, esquissant un léger sourire avant de lui répondre :

Tiens bon pour cette nuit, d'accord ? Comme dit, je reviens demain matin.

Puis elle se recule pour pouvoir partir, lui lançant un dernier regard avant de disparaître dans la nuit. Le trajet de retour est quelque peu chaotique, la Bloodrunner courant pour rejoindre les siens au plus vite tout en sentant son téléphone vibrer dans sa poche, mais elle parvient cependant à les rejoindre suffisamment vite pour les prévenir de vive voix, ne tardant pas à les voir se mettre en branle. Elle a bien conscience qu'on lui demandera des explications, mais elle y coupe court aussi sec :

J'ai entendu cette rumeur au pub, c'est un bon spot pour avoir ce genre d'informations, l'air de rien... Et ils n'avaient pas l'air saouls, avant que vous posiez la question. Maintenant, si vous permettez, j'aimerais bien dormir quelques heures...

Heureusement, on accède à sa demande, et la jeune femme se dépêche de rejoindre son lit, s'y écroulant avant de s'endormir malgré l'inquiétude qui la ronge. Et si Hwan ne s'en sort pas malgré l'antidote ? Elle secoue la tête : non, il faut qu'il s'en sorte, de toute façon, il n'y a pas le choix, elle a agi à temps...

C'est donc d'un sommeil agité qu'elle passe sa nuit, avant de se lever aux aurores, se préparant sans bruit avant de se rendre au Donovan's. Il n'y a encore personne lorsqu'elle arrive, ce qui lui laisse largement le temps de vérifier que Hwan est toujours vivant, ne pouvant s'empêcher de hausser un sourcil en avisant le sang au coin de sa bouche et de sa mine générale pas vraiment joyeuse. Cependant, il respire, et c'est avec soulagement qu'elle peut remonter en cuisine pour préparer un petit déjeuner, histoire qu'il reprenne quelques forces, avant de redescendre et de lui lancer avec un léger sourire :

Fallait le dire que tu comptais passer un casting pour The Walking Dead... T'es parfait pour le rôle.

S'installant près de lui, elle lui tend une tasse de café chaud et continue :

Comment tu te sens, sinon ? Toujours aux portes de la mort ?

( Pando )

@Izia Turner


Hwan n’avait émergé qu’en entendant Izia descendre les escaliers. Courbaturé, encore trempé de sueur, il s’était redressé péniblement pendant qu’elle remontait vaquer à ses occupations. Il lui avait fallu quelques minutes avant de se souvenir de l’ensemble des événements de la veille, plusieurs autres encore pour se rendre compte de son état et de celui de la pièce.

Il avait survécu, mais le reste n’était pas reluisant.

Un grognement douloureux s’était échappé d’entre ses lèvres lorsqu’il avait porté la main à son crâne. Quoi qu’ait pu lui faire ingurgiter Simon, cela avait totalement eu raison de ses capacités de régénération pendant un temps donné.

Il lui faudrait probablement plusieurs longues heures encore avant d’être intégralement remis mais, déjà, il sentait ses forces revenir, ce qui était rassurant.

Si la blonde n’avait pas été là…

Le jeune homme était embarrassé. Il voulait lui exprimer sa gratitude mais il n’avait jamais été très à l’aise avec les effusions de sentiments, surtout quand il s’agissait des siens.

Lorsqu’elle était revenue avec un petit déjeuner, sa gorge s’était serrée. Il avait voulu lui renouveler ses remerciements de la veille mais les mots étaient restés bloqués à l’intérieur de sa bouche.

Au lieu de ça, il avait préféré répondre à sa petite provocation sur son apparence.

- Ah, content de sembler enfin bon à quelque chose…

Il avait reçu le café qu’elle lui avait tendu avec un contentement non dissimulé et, la première gorgée du liquide chaud et parfumé ingurgitée, il avait laissé échapper un petit soupir d’aise. Rien à voir avec les breuvages insipides des distributeurs automatiques dans lesquels il se fournissait habituellement.

- Ça va mieux, je crois, mais j’ai une gueule de bois d’enfer…

Incapable de résister davantage à l’odeur de l’assiette que la bloordunner lui avait préparé, il s’en était saisi, non sans lancer une petite pique à la cuisinière :

- Tu l’as pas empoisonnée au moins ?

Sans attendre une réponse dont il connaissait déjà le contenu, il avait commencé à manger, bien trop rapidement pour être élégant. Son estomac criait famine depuis plusieurs jours et ses vomissements récents n’avaient rien arrangé.

Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas profité d’un petit déjeuner aussi qualiteux et il avait dû se faire violence pour ralentir la cadence de son repas au risque de passer à côté du goût exquis de ses oeufs et de son bacon.

Il avait anéanti un peu plus de la moitié du contenu de son assiette lorsque son oeil valide avait remarqué les dégâts que sa puissante mâchoire lupine avait infligés à la porte de la cave.

- Vraiment désolé pour le bordel… J’ai déconnecté au milieu de la nuit, j’ai aucun souvenir entre… ptèt trois et sept heure du matin… j'remettrai ça en état au mieux avant de décamper.

En parlant de son départ futur, la louve était probablement sur le point de lui demander de prendre congé, c'est pourquoi il avait entrepris de terminer rapidement son petit déjeuner pour ne pas en perdre une miette.

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


Izia sourit doucement lorsqu'il répond à sa petite pique, signe que ce n'est pas si pire. Au moins, il a les idées assez claires, après la nuit compliquée qu'il a dû passer, même si elle ne peut retenir un léger soupir lorsqu'il la taquine sur l'assiette qu'elle lui apporte :

Hé, je suis une soldate, je fais pas spécialement dans la subtilité. Si je voulais te tuer, je l'aurais déjà fait.

Et un petit tacle au passage pour les soldats. Se passant une main dans les cheveux, elle les ramène sur son épaule, son attention portée sur Hwan, et penche la tête sur le côté lorsqu'il lui explique le black-out entre trois et sept heures du matin. Pas besoin de justification, elle comprend qu'il a dû laisser son loup s'exprimer à ce moment-là, d'où la porte de la cave complètement rongée à un endroit, mais elle ne peut s'empêcher de soupirer :

Va vraiment falloir que tu te trouves un endroit où te faire retaper en sûreté, surtout si l'autre psychopathe en puissance t'a dans le viseur.

Heureusement pour lui, Izia a un réseau au-delà de la meute de Silvercrest, elle saura l'envoyer auprès des bonnes personnes si besoin. Elle hausse les épaules et reprend tranquillement :

T'en fais pas pour la porte de la cave, ça fait un moment que le patron parle de la remplacer. J'aurais juste à dire que je l'ai trouvée en train de commencer à devenir littéralement vermoulue, et hop, d'ici quelques jours, il l'aura changée. Alors profite de tes œufs et de ton bacon, toute façon, j'ouvre pas tant que c'est pas l'heure.

S'asseyant en tailleur face à Hwan, elle ramène ses cheveux blonds en une queue de cheval un peu lâche, commençant déjà à se préparer pour la journée, puis elle reprend :

En tout cas, j'te le redis : si un jour t'as besoin de te caler la dent creuse ou tout simplement te poser, viens au Donovan's. Ou va au bar The Devil's Road, ce sont des amis à moi, dis-leur que tu viens de ma part et ils te laisseront tranquille.

Elle marque une hésitation, puis penche la tête sur le côté et demande :

Par contre... T'as l'intention de galérer encore longtemps ?

( Pando )

 @Izia Turner


Un petit sourire s’était affiché sur les lèvres de Hwan lorsqu’Izia s’était décrite comme une soldate incapable de subtilité. Beaucoup des bloodrunners qu’il avait croisé par le passé ressemblaient à cette description, mais pas elle. Elle était de loin moins obtue, plus ouverte d’esprit, probablement aussi plus intelligente que ses confrères.

- Merci de t’être abstenue. Ça fait plaisir de pas se faire tabasser, pour une fois.

Lorsque la jeune femme avait répété qu’il devrait trouver un lien où il pourrait reçevoir des soins en cas de coup dur, surtout à présent que Simon l’avait dans son viseur, il s’était empressé de banaliser.

- T’inquiètes pas pour ça. Les trois quarts des blessures guérissent toutes seules en quelques jours max. J’ai pas besoin d’être cocooné.

C’était un mensonge, mais cela faisait plusieurs années qu’il se montrait relativement fuyant lorsqu’il s’agissait de créer des liens durables. Aucun n’avait duré dans le temps par le passé et aussi idiot que ça puisse paraître, il avait désormais la trouille de s’engager. A quoi bon prendre le risque, s’investir si c’était pour souffrir davantage au bout du compte ?

Apprendre que la blonde n’aurait pas d’ennuis à cause de la quasi destruction de la porte l’avait soulagé. Il avait également apprécié qu’elle lui renouvelle sa sympathie en l’invitant à revenir la voir ou à rencontrer ses contacts en cas de besoin.

Son visage s’était néanmoins légèrement assombri lorsqu’elle l’avait questionné au sujet de ses conditions de vie difficiles.

- … c’est compliqué.

Assis en tailleur en face d’elle, dans une imitation involontaire, il avait hésité pendant quelques instants. Quoi ajouter ? A quel point se confier, lui faire confiance ?

- Avant d’être mordu, il y a deux ans, j’avais un boulot stable. Des projets, toutes ces c*nneries. Pis tout s’est cassé la gu*ule, du jour au lendemain. J’me suis barré de la meute quand j’ai senti que ça le ferait pas mais j’avais du monde au c*l… tous les bloodrunners sont pas aussi sympas que toi... j’ai réussi à trouver quelques ptits boulots les premiers mois mais j’peux pas rester longtemps au même endroit, si j'veux éviter qu’on m’retrouve. Y’a aussi des fois où j’ai dû m'absenter précipitamment, tu te doutes bien que les patrons ont pas apprécié…

Faute d'autres options, il s’était alors rapproché d’individus peu fréquentables, moins regardants au sujet de son attitude. Il gagnait plutôt bien sa vie, en réalité et pourrait vivre confortablement s’il gardait sa paye pour lui, mais sa culpabilité d’avoir accidentellement ôté la vie au père de sa “famille adoptive” était telle qu’il n’en conservait que quelques dollars, à peine suffisants pour subsister.

Ses sacrifices quotidiens étaient sa pénitence.

Banni de la meute de Silvecrest, écarté par les Clearwater qui ne voulaient pas s'attirer les foudres de leurs “rivaux”, chassé par les bloodrunners, plus tout à fait humain et dangereux pour eux et à présent en conflit y compris avec les autres parias… il n’avait plus sa place nulle part en ce monde.

Pas même aux côtés de celles dont il prenait soin, dans le plus grand secret car, pour elles, il devrait demeurer porté disparu.

Réapparaître soudainement, après tout ce temps, sans explications à fournir au sujet des réels défunts, serait bien trop compliqué…

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


La jeune femme ne peut retenir un léger sourire teinté d'amusement quand Hwan la remercie de s'être abstenue de l'avoir cogné. Pour le coup, rien ne laissait supposer que leur première rencontre allait aussi bien se terminer, mais elle est contente qu'au final, elle lui ait laissé une chance de s'en sortir à peu près ; elle peut le considérer comme un ami, certes d'un monde différent du sien, mais quand même.

Et puis... Il répond à sa question. Et Izia l'écoute sans moufter, se contentant de pencher la tête sur le côté et de darder son regard clair sur lui. Il se livre, lui explique le pourquoi du comment, et elle comprend. Son regard finit par se baisser, puis elle hoche doucement la tête, toujours sans prononcer un mot. Son passif fait qu'il lui est difficile de ne pas galérer, mais elle n'aime pas l'idée que son destin soit immuable ; peut-être qu'un coup de pouce ne serait pas de trop, pour qu'il s'en sorte enfin.

Poussant un léger soupir, ayant parfaitement conscience de la confiance qu'il lui fait en lui donnant les grandes lignes de son histoire, elle ramène ses genoux sous son menton, posant de nouveau son regard sur Hwan, et souffle :

... Tu m'étonnes que ça soit compliqué. Je comprends mieux... Mais ça me plaît pas pour autant.

Elle sent une légère vague de colère qui l'envahit, mais elle parvient à se maîtriser, marquant une hésitation avant de reprendre :

Le truc, c'est que normalement, les Bloodrunners doivent avoir un sacré tableau de chasse pour gagner leur place au sein de la meute. Je suis une hybride, mon père était un lycan de Silvercrest, ma mère humaine, et les hybrides doivent gagner leur place au sein de la meute. Ils sont donc majoritairement envoyés chez les Bloodrunners, et... C'est probable que j'aie pris ma mission beaucoup trop à cœur.

Ses poings se serrent, mais elle secoue la tête :

Pour nous, tous les déviants sont des fous furieux en puissance. On est... formatés, pour ça. Autant on essaie d'aider les personnes mordues, autant les déviants, c'est rédhibitoire, normalement. Toi, t'es l'exception qui confirme la règle.

Elle déglutit, puis détourne le regard pour reprendre contenance :

J'crois me rappeler qu'il y a un appartement de dispo, dans le coin, près du Donovan's. Et faudra que tu regardes, mais des paires de bras supplémentaires ne seraient pas du luxe.

Un léger sourire se dessine sur ses lèvres, alors qu'elle se redresse, puis s'étire discrètement avant de continuer :

T'es resté longtemps tout seul, je suis admirative du fait que t'aies pas choppé la cerise, depuis le temps... Mais je pense que tu ne devrais pas rester dans cette position. Vu l'ambiance du moment, tu peux pas garder longtemps le luxe de rester tout seul dans ton coin.

Puis elle s'approche et lui tend la main, le regardant droit dans les yeux :

Alors lève-toi et ne rejette pas la main tendue, Hwan. T'as pas le luxe de te le permettre.

( Pando )

 @Izia Turner


A l’époque où on avait tenté de lisser sa personnalité pour en faire un lycan malléable, Hwan avait bien compris qu’il y avait deux classes au sein de la meute : les sangs-purs, qui jouissaient de tous les privilèges sans avoir à fournir aucun effort et les hybrides, qui devaient gagner le respect en chassant les déviants.

Il avait écouté Izia lui expliquer qu’elle faisait partie de cette deuxième catégorie d’individus sans l’interrompre, ni la juger.

Bien sûr, il haïssait la plupart des bloodrunners qui le méprisaient, le poursuivaient et le blessaient quasi constamment, mais le fait que la blonde se remette autant en question et ait conscience d’avoir été manipulée par ses supérieurs était une nouvelle preuve qu’elle n’était pas comme les autres.

- J’comprends, vraiment. Le fait d’être prêt à tout pour être intégré quelque part, pour gagner le respect et se sentir valorisé.

Il s’était interrompu pendant quelques secondes avant de reprendre :

- J’dis pas que beaucoup de déviants sont pas des monstres qui méritent bien d’se faire fumer. Simon, pas mal des membres de sa clique… mais d’autres deviennent des parias pour de mauvaises raisons et ont aucune chance de prouver qu’ils sont différents puisqu'on les attaque avant qu’ils puissent ouvrir la bouche. Enfin, c’est comme ça. J’suppose qu’on sert d’exemple à ceux qui s’raient tentés de désobéir, principalement.

La solitude lui pesait mais il s’y était résigné. Le fait de n’avoir jamais vraiment eu de famille l’aidait à endurer.

Pourtant, bien caché derrière son détachement apparent et sa grande gu*ule, l’espoir de faire enfin pleinement partie de quelque chose, sur le long terme, continuait d’exister, au fond de lui, petite étincelle qui le maintenait en vie alors qu’il aurait pu, mille fois, choisir d’abandonner pour échapper à son sort.

Son interlocutrice venait de lui rappeler qu’il ne pourrait demeurer seul éternellement. De lui tendre la main, une nouvelle fois, en lui faisant miroiter la possibilité d’accéder à un appartement et à un emploi honnête.

Bien sûr, il aspirait à quitter la rue, à pouvoir se poser, à recommencer à se projeter. Pourtant, même s’il s’était levé lorsqu’elle lui avait demandé, il n’avait pas immédiatement serré sa main.

- J’apprécie, Izia. Vraiment. Mais t’as pensé à ce que diront tes potes si j’reste bosser avec toi ? Si tu fais pas gaffe à ce que tu fais, c’est toi qu’ils finiront par prendre en grippe.

La jeune femme ne pouvait pas se permettre de tout risquer, ni par pitié, ni même par sympathie. Il était trop tard pour lui, mais il n’était pas égoïste au point de la compromettre volontairement, au profit d’un confort éphémère.

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


La jeune femme esquisse un léger sourire triste, hochant la tête à la remarque de Hwan, puis elle pousse un soupir en l'écoutant continuer avant de répondre doucement :

Après... Honnêtement, je pense que lorsque certains Anciens seront remplacés par des plus jeunes, ça pourrait changer, au moins un peu. Mais ils ont l'air d'être aussi indéboulonnables que des moules à leur rocher.

Elle a dans son viseur le père Trask, qu'elle ne porte clairement pas dans son cœur, mais elle se garde bien de prononcer son nom. Pas spécialement par crainte ou superstition, mais Hwan n'a pas nécessairement à connaître toute la politique du Conseil des Anciens de Silvercrest. Lorsqu'elle se lève et lui tend de nouveau la main, il l'imite, mais ne la serre pas de suite, soulignant un point que la jeune femme n'avait pas spécialement anticipé, il faut bien l'admettre, tant elle sait faire le distinguo entre la vie à la meute et sa propre vie personnelle. Elle esquisse un léger sourire et rétorque :

Ce qu'il se passe au Donovan's reste au Donovan's. Si ça peut te rassurer, je ne m'étends jamais sur ce que je fais en dehors des Bloodrunners, je considère que ça ne les regarde pas... Sauf si j'entends des trucs qui peuvent m'amener à devoir les prévenir. Comme je l'ai fait hier soir grâce à toi.

Son sourire s'élargit un peu, alors qu'elle patiente pour voir s'il saisit la main tendue, et conclut avec détermination :

Donc t'inquiète pas pour moi, je gère de mon côté. Toi, t'as une mission, désormais, c'est de me laisser t'aider, en attendant que les mentalités changent concernant les déviants comme toi. Alors, t'en dis quoi ?

( Pando )

@Izia Turner


Hwan ne se faisait aucune illusion. Les mentalités n’étaient pas prêtes d’évoluer au sein de la meute, pour deux raisons : comme l’avait souligné Izia, les anciens n’étaient pas prêts de laisser tomber leurs postes et il y avait fort à parier qu’ils passeraient par la suite le flambeau à leurs descendants, qu’ils auraient façonné à leur image.

Il n’avait jamais imaginé pouvoir être réintégré après avoir été banni.

Dans un premier temps, il avait aspiré à l’oubli, à se fondre dans ce loup qu’il avait tant haï pour échapper à un futur sans perspectives. A présent que cette option même lui avait été refusée, il ne pouvait espérer que survivre, ne se projetant jamais plus de quelques jours en avant.

Face à la proposition généreuse de la blonde, il se retrouvait donc fort démuni. Elle disait ne pas se soucier de ses pairs, pouvoir dissocier son travail de sa mission au sein de la meute mais il doutait réellement qu’elle puisse échapper à tout problème en décidant de le côtoyer de manière régulière.

- Laisse-moi quelques jours pour y réfléchir, ok ?

Il avait besoin de ce temps pour prendre du recul, peser le pour et le contre, évaluer les risques pour chacun d’entre eux, décider s’il acceptait de mettre une partie de son destin entre les mains de quelqu’un d’autre, lui qui faisait cavalier seul depuis des années…

- J’peux pas rencontrer ton patron dans cet état là d’toutes façons…

Ses cheveux noirs étaient gras, en bataille, ses vêtements sales, sa peau moite. Il avait avec lui une tenue de rechange mais sans décrassage préalable, il ne lui servirait à rien de se changer.

- J’vais essayer d’accéder à une douche dans une station-service, sinon j’ferai une toilette de chat à une fontaine ce soir.

Il préférerait éviter la seconde option, car les soirées étaient encore fraîches, mais il l’avait déjà fait et le ferait encore en cas de nécessité absolue.

Le confort était accessoire en situation de survie.

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


Izia ne peut retenir un léger sourire de victoire lorsque Hwan lui demande quelques jours pour réfléchir à sa proposition, ramenant ses cheveux blonds en une masse sur son épaule avant de reporter son attention sur lui et de hocher la tête à sa remarque :

Ravie que tu veuilles quand même y réfléchir. Et si besoin, on a un vestiaire, c'est quand même plus pratique pour pouvoir virer un peu les odeurs de bacon et autres odeurs de bouffe qui t'imprègnent après une journée.

Puis elle s'étire de nouveau, remettant ses muscles en mouvement en prévision de la journée, avant de se redresser et de porter son regard sur Hwan. Certes, il a sûrement connu une meilleure forme et un meilleur état, mais voir qu'il accepte de réfléchir à la porte de sortie qu'elle lui propose fait plaisir à la demoiselle. Pourquoi veut-elle l'aider à ce point ? Elle l'ignore, mais elle est prête à continuer, comme si elle avait accepté le fait qu'il n'était pas un déviant comme les autres... Et ça change, bon sang.

Elle marque une pause, puis reprend doucement :

Au fait, merci pour le tuyau. Les Bloodrunners sont sur le pont depuis hier soir, le collège est très bien gardé. Si Simon et ses pantins tentent quoi que ce soit, ils vont être reçus.

Un sourire teinté d'inquiétude se dessine sur ses lèvres, alors qu'elle se redresse. S'ils peuvent anticiper les prochaines attaques, Simon aura du mal à faire autant de mal que d'habitude autour de lui, et ce sera grâce à Hwan. D'une façon ou d'une autre, il a accepté d'aider les Bloodrunners, et Izia se promet de lui rendre la monnaie de sa pièce ; d'un autre côté, cependant, elle ne peut s'empêcher de penser que le chef des déviants a plus d'un tour dans son sac, et Dieu seul sait ce qu'il pourrait inventer pour nuire tout autant, voire davantage.

Poussant un léger soupir, elle finit par se passer une main sur la nuque, pensive, avant de se tourner vers Hwan et de reprendre :

J'ai une dette envers toi, maintenant, c'est malin. Si jamais t'as besoin d'aide, à un moment donné, appelle-moi, ou viens ici, bref, tu sais où me trouver. J'te dois bien ça.

Elle sourit doucement, puis désigne du menton les reliquats du petit déjeuner :

Si t'as fini, je vais remballer ça, ça va être l'heure de l'ouverture. Ça va aller, pour rentrer ?

( Pando )

@Izia Turner


Hwan avait noté que le pub bénéficiait de vestiaires et de douches, ce qui serait un plus non négligeable s’il décidait d’y postuler car tant qu’il serait sdf, ce serait sa seule solution pour se rendre présentable.

L’envie de se décrasser était forte, mais il ne voulait pas abuser davantage de la sympathie d’Izia. Elle avait déjà fait beaucoup pour lui, depuis la veille. Lorsqu’elle l’avait remercié de l’avoir mise au courant des manigances de Simon et qu’elle lui avait annoncé avoir une dette envers lui, il s’était empressé de secouer la tête.

- De quelle dette tu parles ?! Racontes pas de c*nneries, c’est plutôt moi qui te suis redevable…

L’information qu’il avait donnée aux bloodrunners était importante mais la blonde, non contente de lui témoigner un respect qu’aucun n’avait jugé bon de lui témoigner depuis des mois, lui avait sauvé la vie et lui offrait à présent la chance de prendre un nouveau départ, il n’y avait rien de comparable.

Il aurait été plus logique pour lui de chercher à rallier les rangs du chef des parias plutôt que de se mettre en tête de lui mettre des bâtons dans les roues mais, vraiment, le courant ne passait pas avec ce type…

- J’vais ouvrir l’oeil pour voir si j’peux apprendre autre chose d’utile. J’sais que t’es pas toute seule sur l’affaire et qu’t’es coriace, comme nana, mais fais gaffe à toi quand même. Ce type plaisante pas.

Il venait d’en faire les frais et il n’était pas prêt de l’oublier. Désormais, il allait redoubler de prudence pour éviter de se retrouver trop isolé et donc à la merci de ses sbires.

Lorsque la blonde lui avait annoncé que l’heure de l’ouverture était proche, il avait dévoré en hâte ce qu’il restait de son petit déjeuner - hors de question d’en perdre une miette -, avant de la laisser remballer son assiette et de se redresser.

Il se sentait encore un peu faiblard mais rien d’insurmontable, cette fois.

- Ça va aller. D’ici quelques heures, j’serai frais comme un gardon. Merci encore, pour tout… j’repasserai te dire si j’tente le poste ou pas dans quelques jours, le temps de régler quelques affaires…

Ceci étant dit, il avait pris congé de la blonde, pour regagner son squat.

Il avait pris quelques heures pour dormir puis, une fois totalement remis sur pieds, il s’était mis en quête d’une douche. Pas de chance pour cette fois, il avait dû se contenter d’une fontaine d’eau froide en plein air, mais au moins, il avait pu retrouver une allure et une odeur à peu près dignes.

Quelques jours plus tard, un membre de la famille Trask venait le secouer dans son abri de fortune, d’abord pour lui reprocher d’avoir transformé Lexie, puis pour lui proposer un deal qu’il n’avait pas pu refuser.

Désormais, en théorie, libéré de la menace des bloodrunners, il n’avait plus aucune raison de refuser un travail légal, qui lui permettrait sans doute de réaccéder à un logement pérenne, luxe dont il avait été trop longtemps privé.

Désireux de mettre toutes les chances de son côté, il avait fait un rapide inventaire de ses vêtements. Deux pantalons et deux hauts étaient encore potables, suffisamment pour être portés dans un cadre de travail. Il avait même remis la main sur une vieille chemise, un peu froissée, mais qui parvenait à gommer efficacement son air de garçon pas sage.

Une véritable douche et un rapide passage chez le coiffeur plus tard, il reprenait donc le chemin du Donovan’s, apprêté, et, après avoir informé la louve de son intention d’accepter sa main tendue, il lui avait demandé un dernier conseil :

- Est-ce que tu crois que j’devrais essayer de cacher ça ? Doit y avoir moyen d’y coller du fond d’teint et une lentille, j’suppose.

Avec le temps, lui s’était habitué à l’aspect peu engageant de son oeil abimé mais beaucoup de gens continuaient de le dévisager en le croisant et il ne voulait pas prendre le risque de rebuter des clients.

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


Lorsque Hwan la rassure sur le fait qu'il pourra rentrer, Izia esquisse un léger sourire et hoche la tête. Pas besoin d'en savoir plus, elle sait qu'il va sérieusement réfléchir à sa proposition, elle peut donc le laisser partir tranquillement, même si elle ne peut s'empêcher de préciser :

Je sais qu'il plaisante pas. Mais nous non plus.

Histoire de dire en substance que certes, Simon est un fou furieux, mais les Bloodrunners ensemble peuvent faire un carnage, Izia en fait l'expérience assez régulièrement. C'est donc avec un air tranquille qu'elle le laisse retrouver ses pénates, remontant la vaisselle utilisée pour le petit déjeuner et ouvrant enfin le pub ; pile à l'heure, et déjà les premiers clients se pressent devant l'établissement, rassurés par l'ambiance chaleureuse de l'endroit. Il n'y a plus qu'à attendre de voir combien de temps Hwan mettrait pour réfléchir à la question, mais elle a confiance, et au pire, s'il refuse, il la préviendra, elle aura au moins essayé.

***

Quelques jours passent, et Izia, entre temps prévenue par Eric du deal passé entre lui et les Bloodrunners afin qu'ils laissent Hwan tranquille en échange d'informations, finit par voir débarquer un Hwan presque métamorphosé, affichant un air plus sérieux avec ses vêtements à peu près corrects - en attendant, sûrement, de pouvoir renouveler sa garde-robe - et elle ne peut retenir une légère grimace en avisant son œil abîmé, mais elle se reprend rapidement et lui fait signe de la suivre jusqu'au vestiaire :

J'ai du fond de teint, ça sera déjà pas mal. Pose-toi sur le banc, je m'en occupe.

Ouvrant son casier, elle ramène ses cheveux blonds, à la pointe couleur pastel, sur son épaule et y farfouille, finissant par attraper son nécessaire à maquillage. Il n'y a que le strict minimum, de quoi cacher ses cernes et ses hématomes récoltés à force de chasser les déviants, mais ça sera amplement suffisant pour masquer le pourtour de l’œil abîmé de Hwan. En l'espace de quelques instants, elle parvient à le masquer, se redressant lorsqu'elle termine, puis range sa trousse en reprenant :

Et voilà, presque tout neuf. Tu commences direct ou tu dois encore rencontrer le patron ?

Elle profite de l'instant pour attacher ses cheveux en une queue de cheval simple, avant de dresser l'oreille lorsqu'elle entend la salle principale piailler, signe qu'il va falloir qu'elle y retourne. Avec un léger soupir, elle reporte son attention sur Hwan et sourit doucement :

Faut que j'y retourne, mais quand tu auras fini avec le patron, viens me voir, je te formerai. Son bureau est au fond à droite, tu peux pas te perdre en route... Bonne chance.

Elle lui pose une main amicale sur le bras, puis retourne au front, servant rapidement les clients en café et autres boissons diverses et variées, en attendant de voir la suite.

( Pando )

@Izia Turner


Hwan avait suivi Izia jusqu’aux vestiaires et l’avait docilement laissée appliquer du maquillage autour de son œil pour masquer le plus gros de ses cicatrices. Sa pupille demeurerait grise jusqu’à ce qu’il parvienne à dégoter une lentille de couleur mais à présent, sa blessure était bien moins visible, ce qui l’avait quelque peu rassuré au sujet de ses chances de décrocher le poste.

- Merci de m’avoir ravalé la façade. J’vais aller le voir maintenant.

Bizarrement anxieux, alors qu’il avait l’habitude d’être confronté à des individus autrement plus dangereux qu’un patron de pub, il s’était dirigé vers le bureau indiqué par la louve et y avait frappé.

Par chance, le type qui y siégeait n’était pas très bavard. Plutôt que l’assommer de questions, il avait préféré le mettre à l’essai. Mieux valait de petites démonstrations que de grands discours, idée avec laquelle le jeune homme était plutôt d’accord.

Durant la première partie de la journée, il avait fait office de commis de cuisine. S’il manquait d’adresse pour les découpes rapides, il était appliqué dans les préparations plus basiques et efficace à la vaisselle.

En début de soirée, on l’avait mis en salle. Il avait manqué de renverser une pile de verres en se retournant un peu trop brusquement avec un plateau en mains mais, réflexes lupins aidant, il était parvenu à rattraper le tir sous les applaudissements amusés des clients et avait ensuite redoublé de prudence pour éviter tout incident.

Aller au contact des gens n’était pas une démarche parfaitement naturelle pour lui, qui, malgré une langue bien pendue, était au faux extraverti mais il s’en était tout de même sorti honorablement, suffisamment pour gagner le droit de revenir travailler le lendemain.

Son petit salaire entre les mains, premier argent légal possédé depuis de longs mois, il avait rejoint Izia pour la saluer.

- A priori, tu vas m’avoir sur le dos pendant quelques jours de plus.

Puisqu’il avait pris l’habitude de parcourir de longues distances pour livrer de la drogue, ses jambes ne le faisaient pas souffrir, même s’il avait beaucoup piétiné. En revanche, plus habitué à autant d’interaction et de bruits de conversations, il avait un léger mal de crâne.
Même si cela était plus dangereux, car l’endroit était isolé, il dormirait au diner abandonné ce soir-là, pour être sûr de ne pas être dérangé par d’éventuels « colocataires » alcoolisés.

- J’te paye un verre ?

C’était sa façon de remercier de nouveau la blonde pour toute l’aide qu’elle lui avait apporté, depuis leur rencontre.

Plus discrètement, pour être certain de ne pas être entendu, il avait ajouté :

- Vous avez eu des nouvelles de Simon ?

Le vendredi où il était censé s’en prendre au collège était passé et Hwan était curieux de savoir si, malgré la présence de nombreux bloodrunners, il avait pris le risque de tenter quelque chose ou non…

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


Lorsque Izia voit revenir Hwan, après sa rencontre avec le patron, elle lui adresse un signe de tête encourageant, avant de l'emmener en cuisine pour qu'il fasse le commis. S'il n'est pas très à l'aise pour les découpes rapides, il reste quand même plus efficace pour nettoyer et les découpes basiques, ce qui est déjà un bon début, avant qu'il ne joue les serveurs pour la soirée, sous l’œil attentif de la Bloodrunner. Il se débrouille pas si mal, pour un débutant, mais elle ne se prive pas de lui donner des conseils pour être plus efficace et ne pas se faire mal inutilement.

A la fin de la soirée, quand il ne reste que quelques clients, la blonde sourit en voyant Hwan venir vers elle, et elle penche la tête sur le côté avant de lui répondre :

Contente de voir que tu t'en es bien sorti, pour une première. Et avec plaisir pour le verre.

Son regard s'assombrit quelque peu lorsqu'il lui demande s'ils ont eu des nouvelles de Simon, puis elle secoue la tête négativement avant de préciser :

Lâche comme il est, il n'est pas venu, et n'a même pas pris la peine d'envoyer ses déviants. Par contre, il a laissé un petit mot doux, dont on se serait bien passés pour être honnête, ainsi que des coupures de journaux avec des dates et des photos.

Attrapant son téléphone, elle farfouille dans sa galerie avant de lui présenter lesdites photos, représentant des lieux qu'elle n'a pas reconnu au premier coup d’œil mais qu'elle devine comme étant mal fréquentés, et reprend à voix basse :

Pour le coup, ça pourrait être n'importe où... Mais est-ce que tu reconnais ces endroits ? Eric passe son temps en forêt et cherche de son côté, mais il n'a rien trouvé de probant pour le moment. Et te dire qu'il est quelque peu sur les dents, c'est enfoncer une porte ouverte...

( Pando )

 @Izia Turner


Hwan s’était installé sur une petite table située à l’écart du comptoir avec Izia et leurs boissons, puis avait jeté un œil à l’écran de son téléphone lorsqu’elle l’avait informé qu’à défaut de tenter quoi que ce soit à l’encontre du collège, comme initialement prévu, le chef des déviants avait laissé un mot, des photos et des coupures de journal.

- Tu permets ?

Il s’était saisi du téléphone de la blonde pour y voir plus clair avant de faire défiler les clichés. Beaucoup représentaient des lieux qu’il ne connaissait pas, malgré tout le temps qu’il passait à arpenter la ville, mais deux d’entre eux avaient attiré son attention.

- Ça, c’est une vieille usine désaffectée, qui se situe à… j’sais pas, ptèt une demi-heure au Nord d’ici, en voiture, au bord de la rivière. Ils d’vaient y bricoler des trucs radioactifs ou j’sais pas quoi, parce que c’est blindé d’affiches d’interdictions, et hyper bien clôturé. J’ai pas pu y mettre un pied, quand j’ai essayé d’rentrer.

Il s'était interrompu durant quelques secondes avant de préciser :

- Vas pas croire que j'préparais un attentat hein, j'avais juste quelqu'un aux trousses...

Quelques instants plus tard, il désignait la seconde photo qui lui évoquait quelque chose.

- Ça, c’est à proximité de l’obélisque, non ? Près du Bennington battle monument ?

La plupart des articles de presse faisaient état des disparitions des trois dernières années, ce qui était sans aucun doute une menace à peine déguisée de la part de Trask.

Prévoyait-il une nouvelle attaque de grande ampleur ?

Ses doigts s’étaient légèrement resserrés sur l’appareil lorsque les noms de sa « sœur » décédée et de son père étaient apparus dans un article qu’il n’avait jamais eu l’occasion de lire.

Désireux de masquer son trouble, il l’avait rendu à sa propriétaire et l’avait questionnée, la gorge légèrement serrée.

- … il disait quoi, ce mot doux ?

Une longue gorgée de bière avait ponctué sa demande.

( Pando )