The best way to find out if you can trust somebody is to trust them - Izia

@Kim Dae-Hwan


La jeune femme laisse Hwan regarder les photos avec intérêt, et seuls deux d'entre elles attirent l'attention du déviant. Izia reste muette en enregistrant l'information que Hwan lui donne concernant la vieille usine désaffectée, lui lançant un regard en coin quand il juge bon de préciser qu'il n'était dans le coin que pour fuir quelqu'un, avant de regarder la deuxième photo et d'acquiescer :

On dirait bien. Mais il faut admettre que c'est moyen discret, comme endroit, pour enlever des personnes... Par contre, pour faire un coup d'éclat, c'est autre chose.

Son cerveau mouline, mais le léger trouble de Hwan ne lui échappe pas pour autant quand il lui rend son téléphone ; cependant, elle ne lui pose aucune question, son regard s'assombrissant quand il lui demande la teneur du petit mot doux que Trask a laissé. Elle détourne légèrement la tête, prenant une gorgée de bière, puis souffle :

J'ai... J'ai pris le petit mot en photo, aussi. Avant qu'il ne soit effacé par les agents du collège.

Retournant dans sa galerie, elle retrouve la photo et tourne l'écran vers Hwan :

"Vous n'êtes pas prêts pour ce qui arrive." Rien de plus. Écrit en lettres rouges, avec une petite pointe d'odeur acide que les humains n'auraient pas pu sentir, tant c'était léger, mais pour nous, c'est une autre histoire.

Izia pousse un léger soupir, attrapant son verre et jouant avec ce qui lui reste de bière avant de le vider d'une traite et de reprendre à voix basse :

Ça me plaît pas, cette histoire. Il va frapper incessamment sous peu, mais on sait pas quand ni où, et tu penses bien que même avec tous les Bloodrunners, on aura du mal à couvrir toute la ville pour éviter le prochain incident, ou du moins pour essayer de limiter la casse.

Elle tourne légèrement la tête vers Hwan et reprend, affichant un masque neutre :

Quoi qu'il arrive, fais gaffe. On ne sait pas de quoi demain peut être fait, et je sais qu'Eric t'a demandé de nous donner des infos, mais... Sois prudent, d'accord ?

Inquiète ? Oui, complètement, et c'est la première fois qu'elle s'autorise à le montrer à Hwan, avant de secouer la tête et de passer de l'autre côté du comptoir pour nettoyer son verre.

( Pando )

@Izia Turner


Effectivement, si Simon souhaitait sévir du côté de l’obélisque, ce n’était probablement pas pour procéder à des enlèvements discrets mais pour commettre une attaque de masse. Les bloodrunners seraient-ils seulement assez nombreux pour empêcher un massacre, tout en préservant le secret de l’existence des lycans ?

Bien qu’étranger à leur meute et donc détaché de toute responsabilité de ce qu’il pourrait arriver, Hwan avait également senti une forme de stress le gagner. Et si, le jour où le chef des parias décidait de frapper, sa sœur était présente dans la foule ? Pour avoir déjà eu affaire à lui, il savait qu’il n’épargnerait personne, ni femmes, ni enfants et l’idée le révulsait.

La nature de « l’encre » qui avait été utilisée par Simon pour rédiger sa mise en garde lui était apparue aussitôt que la blonde lui avait montré la photo. Du sang, probablement issu du corps de l’une de ses dernières victimes en date.

Izia, qui s’était jusqu’à présent présentée comme une guerrière sans failles, était visiblement nerveuse, rongée par la peur d’échouer à déjouer la tuerie annoncée et, probablement, par celle de perdre des êtres chers.

Sans trop réfléchir à ce qu’il faisait, le jeune homme avait posé sa main sur la sienne, espérant parvenir à la rassurer un peu.

- Ça pue, c’est clair, mais il a pas encore gagné. On va faire tout c’qu’il faut pour lui foutre des bâtons dans les roues, ok ?

Réalisant que son geste spontané pourrait éventuellement être mal interprété, il avait fini par mettre fin à leur contact physique éphémère et il s’était levé pour aller chercher deux nouvelles bières au comptoir. Au vu de la teneur des nouvelles, un petit décontractant s’avérait nécessaire…

- T’inquiètes pas pour moi. C’pas parce que j’ai la gueule d’un gamin de 20 ans à moitié handicapé qu’jai pas d’ressources.

A son tour, il avait bu une longue gorgée d’alcool avant de reprendre :

- J’crois pas que Trask ait choppé des photos au hasard. S’il y a foutu celle de l’ancienne usine, c’est probablement qu’il mijote de bidouiller quelque chose dans ce secteur-là.

Attaque chimique ? Empoisonnement de la rivière ? Difficile à dire, sans connaître le contenu exact du bâtiment. Cela pouvait également n’être que symbolique, mais la piste méritait d’être creusée.

- Tu t’souviens d’la baraque dans laquelle on est tombés en fuyant les loubards l’aut fois ? J’vais aller y emprunter des outils et aller faire un tour en dehors de la ville, voir si j’trouve quelque chose.

Conscient de la volonté d’agir de la louve, il avait finalement proposé :

- J’tembarque ?

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


Le contact de la main de Hwan sur la sienne fait frémir Izia, mais elle ne la retire pas pour autant, se doutant que c'est pour tenter de la réconforter et lui souriant doucement avant de le laisser aller chercher deux bières supplémentaires. Se murant dans le silence, la jeune femme prend une nouvelle gorgée de sa bière, reportant son attention sur Hwan et acquiesçant à sa remarque : oui, effectivement, mettre la photo de l'ancienne usine n'est pas un hasard pour Trask, il est probable qu'il complote quelque chose qui soit en lien avec le bâtiment...

Izia fronce les sourcils lorsque Hwan lui parle d'aller emprunter des outils là où ils étaient tombés quelques jours plus tôt, alors qu'ils fuyaient les loubards, et un très léger sourire se dessine sur les lèvres de la Bloodrunner :

Evidemment que tu m'embarques. Mais laisse-moi juste aller chercher de quoi éventuellement nous défendre, au cas où... Tu peux te transformer, toi, la nuit ? Ou c'est impossible pour des raisons qui ne regardent que toi ?

C'est une vraie question qu'elle lui pose ; la nuit étant bien avancée, elle sait qu'elle va pouvoir prendre sa forme lupine en cas de besoin, mais elle ne sait pas si c'est également le cas pour Hwan. Remarque, il n'y a pas de raison pour qu'il ne puisse pas se transformer, mais elle préfère ne laisser aucun détail... Finissant sa bière d'une traite, elle pose ensuite son verre dans l'évier et attrape sa veste :

On y va maintenant ? Auquel cas on peut passer par ma voiture, j'ai toujours de quoi faire dans le coffre... Niveau outils, t'es sûr qu'il y a ce qu'il faut dans la baraque avec le trou ? A part les cordages, j'ai pas souvenir d'avoir vu autre chose de bien utile là-bas.

Elle vérifie qu'elle a bien tout, y compris ses clés de voiture pour pouvoir la déverrouiller, puis elle reporte son attention sur Hwan :

J'sais pas sur quoi on va tomber, alors dans le doute... Sois prudent, ok ?

( Pando )

 @Izia Turner


Hwan avait été heureux qu’Izia consente à l’accompagner, même si le fait de ne pas être certain de savoir ce dans quoi il l’embarquait avec lui était quelque peu angoissant.

Il savait que la jeune femme était une dure à cuire et il ne doutait pas une seconde qu’elle était parfaitement apte à se défendre, probablement même plus efficacement que lui au vu de l’entrainement intensif dont elle avait bénéficié, mais l’idée de la voir en danger, alors qu’elle avait fait preuve de beaucoup de bonté à son égard, lui était fort déplaisante.

Peut-être serait-il plus raisonnable de se faire accompagner par une escouade de bloodrunners, plus conséquente ?

Boh… à présent qu’ils étaient lancés, il serait un peu idiot de reculer, d’autant qu’il ne s’agissait même pas d’une piste sûre. Leurs chances de se déplacer et de faire chou blanc étaient plus importantes que celles de faire une découverte majeure, ce qui l’avait aidé à se détendre.

- Ouais, je peux me transformer, sans problème.

Sans cela, jamais il n’aurait survécu aussi longtemps.

- On n’a pas besoin de grand-chose. Juste une ou deux pinces monseigneur, éventuellement un pied d’biche, si t’as ça sous la main.

Lorsque la louve lui avait répété d’être prudent, un sourire taquin était né sur ses lèvres :

- J’vais finir par m’vexer, hein !

Quelques secondes plus tard, il enchainait en lui emboitant le pas vers la sortie.

- T’inquiètes pas, vraiment.

Un petit détour par le bâtiment abandonné plus tard, ils se retrouvaient devant la voiture de la blonde.

- J’peux conduire, si t’es fatiguée.


Une trentaine de minutes plus tard, il lui avait indiqué qu’ils n’étaient plus qu’à quelques centaines de mètres de l’ancienne usine, il était donc temps de se garer.

- Prête ?

L’une des entrées était assez facilement accessible bien que protégée, outre par une porte gigantesque, par un véritable champ de barbelés, mais elle était très exposée aux regards de potentiels déviants.

Il en existait une autre, où seule une grosse chaine se mettrait en travers de leur progression mais, pour l’atteindre, il leur faudrait faire un peu d’escalade, sur une façade ne présentant que très peu de prises potables.

-… Porte de devant, ou porte de derrière ?

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


La jeune femme réfléchit quelques instants, puis reporte son attention sur Hwan en commençant à se diriger vers la sortie :

J'ai pas la pince monseigneur, donc on fera un détour. Par contre, le pied de biche, c'est plus probable.

Vu qu'elle a déjà dû entrer par effraction dans certains endroits pour pouvoir chasser le déviant, elle a toujours un pied de biche dans son coffre, par mesure de précaution. Alors qu'ils se dirigent vers la sortie, elle pose un regard en coin à Hwan lorsqu'il se propose de conduire et réplique :

Même pas en rêve. Ma voiture est délicate, en plus, y a que moi qui sais la conduire.

Elle affiche un léger sourire en coin, puis se glisse derrière le volant, attendant patiemment que Hwan s'installe pour mettre le contact et faire un crochet par le bâtiment où ils ont pu fuir les loubards. Tout le long du trajet, Izia reste silencieuse, ne bougeant pas lorsque le déviant va chercher le matériel, les yeux rivés sur la route ; pour une fois, elle n'a aucune idée de ce qui les attend, et si d'un côté, elle trouve ça plutôt excitant, au vu des circonstances, elle ne peut s'empêcher de s'inquiéter. Il leur faudra être très prudents...


Une demi-heure plus tard, les voilà devant l'usine désaffectée, et les deux jeunes gens descendent de la voiture, Izia avec un peu d'appréhension. Attachant ses cheveux en une queue de cheval serrée, elle réfléchit quelques instants à la situation avant de répondre à la question de Hwan :

Porte de derrière. Ça sera moins surveillé.

Elle s'approche de ladite entrée, avisant la façade, et grimace en constatant qu'il n'y a pas de vraies prises :

... Évidemment, la paroi est lisse. Va trouver des prises avec une paroi lisse...

Mais elle ne se démonte pas et, s'approchant de la paroi, y passe la main après avoir vérifié que le matériel était toujours là, invitant Hwan à la suivre. La première aspérité trouvée, la jeune femme commence son ascension, prudente, cherchant ses prises avec précaution. Il lui faut du temps, certes, mais elle finit par atteindre une espèce de plate-forme, y reprenant son souffle avant de tendre la main à Hwan pour l'aider à finir :

L'entrée est là, on va pouvoir y aller...

Le début des ennuis, probablement, mais tant pis, ils ne vont pas faire demi-tour maintenant.

( Pando )

 @Izia Turner


La façade du bâtiment était compliquée à appréhender, même pour un grimpeur expérimenté. Se maintenir plaqué contre ses parois lisses demandait de contracter l’ensemble de ses muscles aussi, Hwan avait béni son nouveau patron pour l’avoir laissé se servir une assiette à la fin de son service un peu plus tôt dans la soirée. Produire autant d’efforts avec le ventre vide aurait été moins aisé.

Une fois à proximité de la plateforme sur laquelle l’attendait Izia, il avait tapé dans sa main avec sympathie pour lui signifier qu’il n’avait pas besoin d’aide puis, arrivé devant la porte qu’ils visaient, il avait ouvert leur sac pour se saisir de la pince monseigneur et s’en servir pour briser la chaîne qui la maintenait fermée.

Malgré son appréhension face à l’intensité de l’odeur acide qui se dégageait de l’intérieur de l’usine, il était entré en premier, aussi silencieux que possible et avait fait quelques pas pour avoir une vue dégagée sur ce qui se trouvait en contrebas.

Personne, pour le moment, dans les alentours immédiats, à moins que ses sens surdéveloppés ne soient trompés par quelque habile stratagème…

- C'est moi où ça sent la piaule d’ados déviants ici ?

Ils avaient dû être plusieurs dizaines à passer ici au cours des dernières semaines, ce qui n’avait rien de rassurant.

- Tu préfères qu’on se sépare pour quadriller les lieux plus rapidement, ou tu penses que c’est plus prudent si on reste ensemble ?

Lui n’avait pas d’avis tranché sur la question, mais il devait reconnaître qu’il serait content quand le moment de retourner à la voiture serait venu.

Enfin, s’ils survivaient jusque là !

Avant qu'Izia ait eu le temps de lui donner une réponse, un bruit étrange s'était fait entendre, dans une pièce voisine.

- Merde... c'était quoi, ça ?

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


La jeune femme s'engage à la suite de Hwan, avançant avec prudence, fronçant rapidement le nez devant l'odeur très acide qui les accueille ; pas de doute, il y a ou il y a eu du déviant en quantité, c'est bien une planque de Simon et de ses disciples. Plus qu'à espérer qu'ils ne soient pas assez nombreux pour que Hwan et elle puissent filer facilement en cas de problème...

En entendant la question de Hwan, elle réfléchit ; se séparer permettrait de couvrir plus de surface, certes, mais en cas de danger, il vaudrait mieux qu'ils soient ensemble. Elle secoue donc la tête et s'apprête à lui répondre, quand un bruit sourd se fait entendre dans une pièce voisine, la faisant se raidir ; par-dessus l'odeur acide caractéristique des déviants, voilà une odeur de soufre qui ne lui plaît qu'à moitié.

Faisant signe à Hwan de se taire et de la suivre, elle se lance sur la piste de l'odeur, et au bout de quelques mètres, elle finit par tomber sur un véritable laboratoire, avec trois déviants vêtus de protections qui sont en train de préparer quelque chose. Alors qu'elle va pour s'approcher, une quatrième silhouette s'approche des trois autres et leur lance :

Alors, vous en êtes où ? Simon veut savoir où vous en êtes.

Comme tu vois, on a quasi fini de remplir les boulets avec la poudre, lui rétorque l'un des trois autres, agacé. On a eu juste la main un peu lourde et ça a pété, c'est tout.

Bien. On va pouvoir entrer en action assez vite, c'est plutôt une bonne chose.

Par contre, t'es sûr qu'on risque pas d'être découverts ? N'importe qui du coin pourrait reconnaître l'endroit, lui fait remarquer un deuxième.

Boarf, si on l'est, il sera déjà trop tard, alors bon...

Izia, ayant ralenti sa respiration pour ne pas se faire repérer, estime qu'elle en a assez entendu et commence à se reculer, se tournant légèrement et faisant signe à Hwan de filer, se retournant comme elle peut pour le rejoindre et le suivre de près vers la sortie, quand une autre voix se fait entendre :

Alerte ! La chaîne de l'entrée a été coupée !

Et merde. Aussitôt, c'est branle-bas de combat : les déviants se mettent aussitôt à la recherche des intrus, l'un d'entre eux activant un talkie-walkie et prévenant un collègue :

Il y a des intrus, bloquez les issues !

Izia, se dépêchant de rejoindre Hwan, le prend par la main et l'entraîne à sa suite en lui lançant :

COURS !

Et la voilà lancée aussi vite que possible dans une course pour rejoindre la sortie, en espérant qu'ils y parviennent sans avoir à se battre.

( Pando )

 @Izia Turner


Les yeux de Hwan s’étaient écarquillés quand, en même temps qu’Izia, il avait découvert le laboratoire occupé par les déviants. Il avait bien conscience que ces gars n’étaient pas des gentils mais s’ils en étaient à fabriquer des bombes, c’est qu’ils étaient pires encore que ce qu’il pensait.

La découverte était suffisamment probante pour retourner à la voiture en vitesse et revenir avec des renforts avant qu’ils aient le temps de faire usage de leurs explosifs sur la population. Manque de chance, leur entrée par effraction avait été remarquée en un temps record.

Le coréen ne s’était pas fait prier pour se mettre à courir avec la louve, lorsqu’elle l’y avait encouragé mais, très vite, il avait sérieusement douté de leurs chances de se sortir du bâtiment sans se retrouver encerclés par leurs ennemis. Non seulement ils étaient plus nombreux mais en plus, ils connaissaient mieux le terrain…

Quelques courtes minutes après le début de leur course, ils se retrouvaient bloqués dans un cul de sac.

- M*rde...

Entendant qu’au moins trois de leurs poursuivants les auraient rejoints avant qu’ils aient eu le temps d’élaborer un plan plus solide, il avait tendu un canif à la blonde. Pour lui, le bluff était leur meilleure option.

- T’as plutôt intérêt à être convaincante…

Lorsque les sbires de Simon s’étaient arrêtés devant eux, son alliée le tenait en joue et il avait feint de sentir la lame du canif s’enfoncer légèrement dans son flanc avant de les interpeller, jouant les prisonniers apeurés avec une aisance étonnante :

- Hé, hé, écoutez les mecs…

Il avait jeté un regard faussement paniqué autour de lui avant de reprendre, alarmiste :

- Les bloodrunners… ils sont au moins quinze à l’extérieur… Ces fils de p*tes m’ont forcé à les conduire jusqu’ici…

A nouveau, il avait marqué une courte pause avant de terminer :

- Ils ont dit… si on leur dit c’qu’ils veulent entendre, ils nous laisseront partir… elle… elle a un biper dans sa poche… un seul geste de travers et on est tous morts…

Leurs interlocuteurs étaient jeunes, inexpérimentés, il serait peut-être possible de les impressionner et de les faire marcher. Ils ne se connaissaient pas et son odeur acide, semblable à la leur, les pousserait sans doute à lui faire confiance.

Et puis, cela leur permettrait de mesurer leur degré de loyauté à Simon. Le suivaient-ils par réelle conviction, ou davantage par effet de groupe ou même par obligation ? Formaient-ils un groupe homogène ou y avait-il moyen d’y créer des dissensions ?

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


Décidément, c'est bien leur veine : non seulement ils tombent sur un labo clandestin où les déviants fabriquent des bombes, mais en plus, ils se retrouvent tous les deux vite pris dans un cul de sac, faisant jurer la demoiselle entre ses dents. Elle qui ne voulait pas spécialement la confrontation, il est probable qu'ils doivent s'y mettre... Mais, heureusement - du moins, elle l'espère - Hwan a un plan, et elle saisit le canif qu'il lui tend sans trop comprendre au début, avant de piger : c'est la carte du bluff qu'il va falloir jouer pour espérer s'en sortir, alors autant tenter le coup.

Elle se glisse donc derrière lui de telle sorte à ce qu'il puisse sentir la lame du canif légèrement enfoncée dans son flanc, comme si elle le prenait en otage, et rapidement, cinq déviants, dont les laborantins, leur font face. Izia reste parfaitement maîtresse d'elle-même, dans son meilleur rôle de Bloodrunner, tout en étudiant les déviants qui leur font face : ils sont jeunes, sûrement transformés récemment, peut-être qu'en leur insufflant la graine du doute...

Affichant un masque parfaitement neutre, elle s'avance légèrement et siffle :

Soyez raisonnables... Vous êtes jeunes, vous avez l'âge d'être mes cadets, j'ai pas envie de devoir vous descendre parce que vous refusez de coopérer. Dites-moi tout ce que vous savez et vous aurez tous la vie sauve, je vous donne ma parole.

Histoire d'accentuer l'effet, elle crache par terre, puis reporte son attention sur les déviants sans lâcher Hwan. Ces derniers ne semblent pas réellement comment réagir, chuchotant entre eux avant que l'un des laborantins, prenant son courage à deux mains, s'approche lentement en levant les mains :

OK, OK, on va tout vous dire, vous pouvez dire à vos renforts de partir ?

Ce n'est pas le deal. Parlez et là je partirai, en gardant votre copain en otage pour être sûre que vous me ferez pas de coup fourré, réplique Izia en lançant un regard noir au déviant avec tout son aplomb.

C'est bon, on va tout vous dire !

Il lance un regard à ses camarades, qui hochent la tête, puis il reporte son attention sur Izia et Hwan avant de reprendre :

Simon nous a demandé de préparer quelque chose qui fera pas mal de dégâts... Pour qu'on puisse se venger de ceux qui se moquent de nous parce qu'on est des "nerds".

Quand ? Quel lieu est visé ?

Ça, on sait pas... Il nous l'a pas dit, soupire le déviant. Mais ça marquera les esprits, ça, c'est sûr.

Izia penche la tête sur le côté, les yeux rivés sur le déviant, puis esquisse une moue :

... Ça me plaît qu'à moitié, ce que j'entends là, mais soit. Je vais me contenter de ces infos pour cette fois.

Est-ce que...

Laissez-moi partir, je garde votre ami en otage le temps de, et tout ira bien. Ah, un dernier conseil : mollo sur le soufre, ça risque de vous péter entre les doigts.

Les déviants finissent par s'écarter, laissant le passage libre pour Izia et Hwan, la première entraînant le second vers la sortie sans relâcher la légère pression qu'elle exerce sur son flanc, histoire de paraître crédible jusqu'au bout. Mais alors qu'elle se retrouve sans les déviants dans son champ de vision, à quelques mètres de la sortie, une explosion plus violente se fait entendre pas très loin d'eux, amenant Izia à s'arrêter pour essayer de voir d'où ça vient exactement ; quelle n'est sa surprise très désagréable de voir un mur de flammes illuminer le bout du couloir, et il n'en faut pas davantage pour qu'elle comprenne que s'ils ne se bougent pas, ils finiront cramés, ce qui n'est pas en option.

Entraînant Hwan à sa suite, elle se dépêche de courir jusqu'à la porte, mais elle a juste le temps de l'ouvrir d'un coup d'épaule, attrapant Hwan au passage pour lui éviter de se prendre le souffle de l'explosion et roulant un peu plus loin ; largement suffisant pour s'en sortir, plus ou moins indemne, et d'aviser la voiture remplie à ras bord de produits explosifs qui démarre en trombe, et malgré les bourdonnements à ses oreilles, se dépêche de se mettre en chasse avant de renoncer quelques mètres plus loin, sonnée, s'allongeant sur le sol en se tenant la tête :

Et merde...

( Pando )

 @Izia Turner


Izia avait joué son rôle à la perfection et les jeunes déviants avaient parlé prestement, ce qui confirmait sa théorie : la plupart d’entre eux ne suivaient Simon que parce qu’ils ne voyaient pas d’autre chemin à emprunter.

Le chef des parias était fourbe. S’il s’était assuré qu’ils s’en prennent à un humain, ce qui était particulièrement facile à obtenir de jeunes loups contrôlant mal leurs pulsions bestiales, il les avait pris au piège car ils n’avaient donc plus le choix que de demeurer à ses côtés ou se condamner à une mort certaine.

Isolés, ils seraient des cibles faciles pour les bloodrunners, qui penseraient punir justement des assassins alors qu’ils n’étaient eux mêmes que des victimes d’un conflit qui les dépassait…

Hwan avait été tenté d’ouvrir la bouche pour leur dire qu’un autre choix était possible. Leur proposer de rencontrer Eric, en leur présence, de s’expliquer auprès de lui, de négocier leur rédemption.

Malheureusement, le moment était trop mal choisi pour tenter de jouer aux médiateurs. Sa vie et celle de la louve étaient déjà en danger, il ne pouvait pas se permettre de prendre un tel risque, pas lorsqu’ils avaient en plus des informations d’importance à rapporter à la meute.

Mâchoire serrée, il avait emboîté le pas à son alliée lorsqu’il leur avait été possible de prendre congé du petit groupe et, bientôt, une violente explosion l’avait tiré de ses pensées.

Très vite, un mur de flammes était apparu dans son champ de vision pourtant réduit, aussi s’était-il mis à courir derrière Izia, conscient de la gravité de la situation. L’usine était pleine de produits chimiques, et…

Le souffle d’une seconde explosion, massive cette fois, l’avait poussé à se coucher, face contre terre, en protégeant tant bien que mal sa tête avec ses bras.

Ses mollets, encore placés très près de la porte, avaient été légèrement brûlés par les flammes qui s’en échappaient pourtant, à l’instar de la blonde, il s’était momentanément redressé pour se lancer à la poursuite de la voiture qui s’éloignait en trombes, abritant les deux jeunes qui ne s’étaient pas lancés à leur poursuite et quelques unes de leurs créations.

Il ne s’agissait probablement que de sortes de cocktails molotov, en petite quantité, mais le fait que l’information que leur base avait été découverte parvienne à leur chef les privait d’un avantage stratégique certain…

Déjà déséquilibré à cause du trop plein de lumière qu’avait absorbé sa pupille et par les bourdonnements dans ses oreilles, il avait été définitivement contraint d’abandonner sa course lorsque, via une habile embardée, le conducteur de la voiture l’avait légèrement percuté avec sa portière, le faisant chuter durement sur le sol.

- …putin…

Main posée sur sa hanche douloureuse, il avait titubé jusqu’à la blonde et s’était laissé tomber à ses côtés avec un grognement plaintif.

Sa vision n’étant pas encore assez nette pour qu’il se rende bien compte de l’état d’Izia, il l’avait questionnée :

- Ça va aller… ? Ça sent le cochon grillé, par ici…

Son humour peinait à lui faire oublier la gravité de la situation et le sort des jeunes avec lesquels ils échangeaient quelques instants plus tôt. Si seulement deux avaient quitté la bâtisse, cela signifiait probablement que les quatre autres avaient péri dans l’incendie…

Quel gâchis…

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


Allongée sur le sol, les membres endoloris par les brûlures légères et le bourdonnement à ses oreilles, Izia peine à ne pas montrer qu'elle a mal. Si elle entend la voix de Hwan à côté d'elle, les bourdonnements l'empêchent de l'entendre distinctement, cependant, il lui semble comprendre qu'il lui demande si ça va, aussi lève-t-elle péniblement le bras, affichant un pouce levé vers le haut, avant de souffler :

Laisse-moi deux minutes s'il te plaît, ça bourdonne...

Elle reste ainsi allongée, immobile, pendant deux minutes exactement, le temps que sa louve se mette en branle pour commencer à la réparer quelque peu, faisant déjà disparaître les bourdonnements à ses oreilles. Bien, ça lui permet de reprendre conscience de son environnement, se redressant en grimaçant avant de répliquer :

Si ça sent le cochon grillé de mon côté, ça pue le sanglier du tien...

Cependant, elle n'a pas le coeur à rire, alors qu'elle reporte son attention sur la planque. Il est probable que les jeunes qu'ils ont rencontrés soient restés dans l'explosion, excepté ceux qui ont pu fuir, tout ça parce qu'ils ont osé parler. Et qu'ils devaient avoir peur des conséquences, au point de se sacrifier pour ne pas avoir à subir la colère de Simon.

Poussant un soupir, la mine sombre, elle pose une main sur l'épaule de Hwan et souffle :

Tout ça... Pour ça... Les pauvres...

Son cœur se serre et elle se recroqueville quelques instants, abattue. Des jeunes sont embrigadés et ils n'hésitent pas à se sacrifier pour ne pas avoir à courir la colère de Simon, et pour une fois, elle n'est pas sûre de pouvoir y faire quelque chose ; elle ne peut pas aller les voir pour tenter de les remettre dans le droit chemin, elle ne peut pas essayer de négocier quoi que ce soit avec eux, du moins pour le moment. Des larmes silencieuses se mettent à rouler sur ses joues, mais elle se dépêche de les essuyer d'un revers de manche avant de se relever :

Il faut prévenir Eric et les autres Bloodrunners. Si on ne peut pas sauver ceux-là, on pourra quand même essayer la prochaine fois.

Malgré la tristesse, elle est déterminée à combattre Simon et ses disciples les plus fanatiques, ne serait-ce que pour qu'ils laissent des gosses tranquilles. Se tournant vers Hwan, elle lui tend la main et reprend :

J'te dépose au Donovan's avant de rentrer ? Je m'occupe de prévenir Eric en rentrant, m'étonnerait qu'il dorme, à cette heure.

( Pando )

@Izia Turner


Malgré son propre état second, Hwan avait laissé échapper un petit rire en voyant la bloodrunner lever un pouce en l’air pour se signifier en bonne forme. Décidément, c’était un sacré petit bout de femme.

Allongé sur le dos à quelques centimètres d’elle, il avait fermé les yeux pour récupérer un peu, jusqu’à l’entendre se redresser en le qualifiant de sanglier. Fair.

Il n’avait cependant pas répliqué car le sujet des jeunes lycans fraîchement décédés était rapidement arrivé dans la conversation.

La blonde semblait sincèrement affectée par leur sort, preuve s’il en fallait encore qu’il était parvenu à la pousser à reconsidérer la question des déviants.

Oui, ceux ci étaient morts bêtement, en souhaitant échapper à la colère de leur alpha tyrannique ou éliminés par leurs semblables plus loyaux pour avoir osé se confier à l’ennemi.

Toutefois, ils n’étaient pas morts pour rien. Pas alors qu’ils avaient été des preuves vivantes que certains des sbires de Simon étaient dotés de consciences et de la capacité de changer, si seulement on leur tendait la main.

Le coréen n’était pas plus à l’aise pour gérer les sentiments des autres que les siens pourtant, lorsque des larmes silencieuses avaient coulé sur les joues de son alliée et qu’elle s’était redressée pour lui tendre la main, il l’avait brièvement étreinte, pour l’assurer de son soutien, même s’il était bien conscient qu’au vu de sa personnalité, cela risquait de lui valoir 10 jours d’ITT.

- T’inquiètes pas Izia… j’leur parlerai. J’parlerai au plus possible d’entre eux pour essayer de leur faire entendre raison, avant qu’il soit trop tard. J’suis l’un des leurs, ça aura ptèt son ptit effet… Mais ouais, ce s’rait vraiment bien qu’on ait quelque chose de concret à leur proposer derrière. A voir si tu peux négocier quelque chose avec Trask et le reste des vieux c*ns d'la meute...

Une pause et un rapide éloignement plus tard, il ajoutait :

- T’emm*rdes pas à faire un détour par le centre ville, ça te ferait perdre du temps. Tu me jetteras avant d’arriver à ton village et j’rentrerai à pinces.

Avant qu’elle ait pu ajouter quoi que ce soit, il avait conclu, bravache :

- Pas de "mais", j’suis en pleine forme, et marcher un peu m’changera les idées.

Un dernier regard vers la bâtisse en flammes et il était prêt à lui emboîter le pas jusqu’à son véhicule….

( Pando )

@Kim Dae-Hwan


Une fois Hwan remis sur pied, quelle n'est la surprise d'Izia de le voir l'enlacer, certes brièvement, mais quand même. Pas que la demoiselle ne soit pas tactile, mais c'est la première vraie démonstration d'amitié de Hwan à son égard, tout en sachant pertinemment qu'elle risquait de mal le prendre... Aussi décide-t-elle de se contenter de sourire doucement et de hocher la tête lorsqu'il lui assure qu'il essaiera de parler aux jeunes déviants :

J'en parlerai à Eric. Au moins lui, j'ai confiance, vu qu'il te connaît maintenant, il acceptera au moins de m'écouter.

Elle le laisse s'éloigner, puis lève les yeux au ciel, amusée par l'air bravache qu'il arbore pour lui intimer de le laisser rentrer à pied, avant de lancer un regard au bâtiment en flammes et de se diriger vers sa voiture en grommelant :

T'sais que t'es chiant, quand tu t'y mets ? Ok, je rentre à l'Alley et je te dépose devant, si t'insistes.

Elle ramasse leurs outils et emprunte le sentier pour rejoindre sa voiture, pas mécontente de la retrouver pour pouvoir filer, tout en grimaçant le long de la route, sentant sa louve s'occuper de ses blessures ; en arrivant, elle se promet d'aller voir Malia, ou du moins de se poser de la Biafine sur ses brûlures en attendant de pouvoir voir sa chamane et amie, ça la soulagera quelque peu si elles ne se résorbent pas complètement pendant le trajet. Se glissant derrière son volant, elle attend patiemment que Hwan grimpe à son tour pour mettre le contact et se diriger vers l'Alley.

Après quelques minutes de route, elle s'arrête devant le village, coupe le moteur et se tourne vers Hwan :

Voilà, chose promise, chose due, tu peux rentrer à pattes. Mais tu m'tiens au courant, quand même, histoire que je m'inquiète pas trop ?

Puis, avec un léger sourire, elle s'autorise de nouveau à poser une main sur son épaule et souffle :

Et oui, on va faire de notre mieux pour les aider. J'te le promets.

Pas besoin d'en dire plus, il sait de quoi elle parle, c'est ce qui importe le plus.

( Pando )

@Izia Turner

Hwan avait laissé échapper un petit soupir de soulagement en constatant qu’Izia n’avait pas mal accueilli son initiative pour la consoler. Elle était la seule personne avec laquelle il entretenait une relation amicale depuis longtemps, aussi ne voulait-il pas la froisser avec des broutilles.

Bizarrement, bien que leur première rencontre ne se soit pas déroulée de la meilleure des façons, lui aussi faisait confiance à Eric. S’il avait su remettre ses croyances en question le concernant, il pourrait peut-être plaider en la faveur des autres déviants désireux de s’affranchir du contrôle de Simon auprès du conseil.

Et dans l’hypothèse où ces vieux débris resteraient campés sur leurs positions… eh bien, ils aviseraient, en se rapprochant des Clearwater, ou en trouvant une solution alternative par eux-mêmes.

Rester sans agir, c’était prendre le risque de les voir finir par se radicaliser, par dépit ou par contrainte…

Un nouveau petit rire s’était échappé de la bouche du jeune homme lorsque la blonde lui avait dit qu’il était chiant. C’était un fait, aussi n’avait-il pas répliqué.

Une fois dans la voiture, il avait brièvement examiné ses mollets. La surface de sa peau était chaude et sensible mais, outre à certains endroits où la brulure était plus grave, cela aurait disparu en moins d’une heure.

Il avait survécu à bien pire et ce n’était pas cela qui allait le handicaper pour regagner la ville.
Une fois arrivé devant le village, il avait rassuré la louve :

- T’inquiètes pas pour moi, j’tenvoie un sms en arrivant. Merci d’m’avoir accompagné, tu m’aurais probablement plus r’vu, si j’étais parti tout seul.

Sa main s’était posée sur celle qu’elle avait mise sur son épaule en guise d’au revoir, puis il avait disparu dans les bois, sous sa forme animale.

Quelques heures s’étaient écoulées lorsqu’il avait finalement rallié le Donovan’s. A défaut d’avoir accès à l’appartement qui le surplombait, puisqu’il était en travaux, il lui arrivait de dormir dans les vestiaires, enfermé dans une cabine de douche pour bénéficier d’une certaine intimité et pour éviter d’être repéré comme un SDF par ses collègues.

Ce n’était pas l’idéal mais il y faisait chaud et, ce soir-là, conscient que des problèmes avec les autres parias seraient à prévoir, il avait été content d’avoir un toit sur la tête pour l’abriter…

( Pando )